L’existence des races humaines, acquis définitif de la science

L’existence des races humaines, acquis définitif de la science

Par Henry de Lesquen et le Carrefour de l’Horloge

 

C’est le grand savant suédois Carl von Linné qui a, le premier, établi une classification générale des êtres vivants, dans laquelle il a fait entrer l’homme, tout naturellement. On dit, aujourd’hui, que l’homme appartient au règne animal, à l’embranchement des vertébrés, à la classe des mammifères, à l’ordre des primates, à la famille des hominidés et au genre Homo, famille et genre dont le seul représentant actuel est l’espèce Homo sapiens. Celle-ci, à son tour, se divise en races, comme les autres espèces vivantes, et cela d’autant plus facilement que la variabilité de notre espèce est très supérieure à celle des espèces sauvages, et n’est dépassée que par celle de certains animaux domestiques, comme le chien.

 

Il y a 5 grandes races : caucasoïde, mongoloïde, congoïde, capoïde, australoïde (termes de Carleton Coon).

 

Les objections des négateurs

Langaney et les autres négateurs emploient trois types d’arguments fallacieux pour rejeter à la fois le sens commun et les résultats scientifiques concordants que nous avons résumés. Ce sont : le sophisme de la continuité, le sophisme de la variabilité, le sophisme de l’intentionnalité. Les deux premiers restent du domaine de la discussion scientifique, bien qu’ils soient faux. Le dernier est purement idéologique ; comme nous l’avons déjà évoqué, nous n’insisterons pas.

 

Le sophisme de la continuité

Les négateurs remarquent d’abord que les anthropologues n’ont jamais pu se mettre tous d’accord sur un système de classification, tant les types intermédiaires sont nombreux qui permettent de passer insensiblement d’une « race » à une autre. « L’humanité, dit André Langaney, se présente (…) comme un ensemble continu, une sorte de nappe qui se rétrécit ici ou là, isolant plus ou moins bien des ensembles de population d’effectifs variables et plus ou moins homogènes. » Il serait donc vain de vouloir découper des catégories dans cet ensemble.

Cet argument de continuité ne prouve rien. Il rappelle même fâcheusement le sophisme d’Achille et de la tortue : sous prétexte que le mouvement est infiniment divisible, Achille « au pied léger » ne parviendrait jamais à rattraper la tortue… C’est ainsi que Zénon d’Elée prétendait démontrer l’impossibilité du mouvement par le fait qu’un objet doit, pour se déplacer, franchir une infinité de points intermédiaires ; il était alors facile au philosophe sensé de démontrer la réalité du mouvement : il n’avait qu’à marcher. De la même manière, il suffit aujourd’hui de prendre l’avion de Paris à Tokyo, ou de Dublin à Dakar, pour se convaincre que les races sont une réalité…

On pourrait aussi bien nier la lumière et les couleurs que les races, en remarquant que l’on passe insensiblement du noir au blanc, entre lesquels il y a toutes les nuances de gris, ou du jaune au bleu, entre lesquels il y a toute la gamme des verts.

Du reste, il ne faut pas surestimer les divergences entre les classifications proposées par les anthropologues ; ils admettent tous, à la base, le schéma des trois grandes races, qu’ils sont simplement obligés de compliquer, pour tenir compte des races marginales d’Australie ou d’Afrique du sud, ou bien pour détacher les populations amérindiennes des autres mongoloïdes. Quoi qu’il en soit, la variété des classifications zoologiques ne fait pas douter de la diversité des espèces animales.

D’autres auteurs (mais non A. Langaney) ajoutent que les « races géographiques » qui se sont effectivement formées dans le passé ont aujourd’hui tendance à disparaître par métissage, à mesure que deviennent plus faciles les communications et plus fréquents les échanges entre les peuples. Il est curieux d’en tirer argument contre l’existence des races, car, si les races sont susceptibles de disparaître par métissage, c’est qu’elles sont présentes au départ.

De toute façon, le métissage n’élimine pas les races, il ajoute un type intermédiaire aux deux types d’origine, et il peut même donner naissance, à la longue, à de nouvelles races, comme cela est en train, sans doute, de se faire en Amérique latine.

Il est amusant de remarquer que ceux qui invoquent l’universalité du métissage pour nier l’existence des races, et qui s’écrient : « Nous sommes tous des métis » , rejoignent l’opinion de Gobineau, qui écrivait, quant à lui, dans l’Essai sur l’inégalité des races humaines : « L’espèce blanche (nous dirions : la race blanche), considérée abstractivement, a disparu de la face du monde. (…) elle n’est plus maintenant représentée que par des hybrides. »

 

Le sophisme de la variabilité

Les techniques d’électrophorèse, utilisées depuis 1966, ont révélé que la variabilité génétique était bien plus grande que les spécialistes ne l’imaginaient jusqu’alors. De plus, les différences génétiques à l’intérieur d’une race sont très supérieures à celles qui séparent les races : selon Masatoshi Nei, la variabilité intraraciale représente 90 % du total, la variabilité interraciale (entre les trois grandes races), 10 % seulement . Les négateurs ont cherché à tirer parti de ce résultat. Il était pourtant prévisible, à notre avis, car il est aisé d’observer, dans tous les groupes raciaux, des petits et des grands, des maigres et des gros, etc., même si la taille ou le poids moyen ne sont pas les mêmes.

Le classement d’une série quelconque d’individus ou d’éléments dépend entièrement du point de vue retenu. Par exemple, on peut ranger les livres d’une bibliothèque selon leur contenu (en séparant les romans des essais…), selon la date de la parution, selon l’ordre alphabétique du nom de l’auteur, ou la qualité de la reliure, etc.. De même, on peut classer les êtres humains selon la race, le sexe, l’âge, la santé, le groupe sanguin, etc.. Toutes ces classifications ont leur intérêt et leur pertinence et il est idiot d’expliquer que l’une détruit l’autre, comme le fait cependant A. Langaney . Pour se convaincre de l’absurdité du procédé, il suffit de remarquer qu’il permettrait de nier, par exemple, les catégories sexuelles. En effet, les hommes, comme les femmes, se répartissent entre les groupes sanguins A, B et O : il vaut mieux, pour un homme de race blanche, recevoir du sang d’une femme noire, s’il est du même groupe, que celui d’un autre homme de la même race, s’il ne l’est pas. De la même manière, on pourrait nier les différences entre espèces, puisque le système ABO se retrouve chez le chimpanzé. Si les races n’étaient pas une réalité, les espèces ne le seraient pas non plus !

Selon A. Langaney, l’homme partage 99,9 % de ses gènes avec le chimpanzé : il exagère sans doute, 99 % paraît une estimation plus raisonnable . Cela ne signifie pas, au demeurant, que deux individus pris au hasard dans chacune des deux espèces sont génétiquement identiques à 99 %, mais que les allèles (variantes des gènes) caractéristiques d’une espèce ne sont qu’1 % du total. Or, nous avons la faiblesse de penser que cet écart d’1 % n’est pas négligeable…

Les différences raciales, qui ne remettent évidemment pas en cause l’unité de l’espèce humaine, portent essentiellement sur certains gènes. Ceux-ci ne seront bien connus que lorsque le génome humain aura été entièrement exploré, dans toutes ses variations, ce qui est une vaste entreprise. En attendant, on peut tout au plus calculer des corrélations statistiques entre ces gènes, dont l’emplacement n’est pas connu, mais dont on observe les effets, et certains autres, comme ceux qui déterminent les groupes sanguins. Il n’y a pas lieu d’accepter le réductionnisme de certains spécialistes de la génétique des populations, comme André Langaney, qui dénient toute valeur à l’anthropologie traditionnelle. Pour autant, les progrès de la génétique sont riches d’enseignement sur les races et l’histoire des races, notamment parce qu’ils mettent au jour des « marqueurs raciaux », c’est-à-dire des gènes ou caractères génétiques simples inégalement distribués entre les groupes raciaux. Le système ABO était déjà riche d’enseignements, sa répartition n’étant pas la même dans toutes les populations, mais on a trouvé depuis de nombreux marqueurs, plus spécifiques, qui n’apparaissent que dans une seule race : par exemple, pour le groupe sanguin Diego, l’allèle A est propre à la race jaune ou mongoloïde ; pour le groupe sanguin Duffy, l’allèle O n’existe que chez les noirs.

Dans le même ordre d’idées, A. Langaney veut faire croire que les différences raciales ne portent que sur des détails superficiels, des caractères visibles tels que la couleur de la peau, la forme des cheveux, etc., ce qu’il appelle la « carrosserie », tandis que l’essentiel est constitués de caractères cachés (le moteur ?), qui seraient les mêmes pour toutes les races. En effet, l’auteur, qui adopte la thèse « monocentriste », estime que les races sont d’origine trop récente pour qu’elles aient pu diverger beaucoup. Les différences de « carrosserie » entre les populations s’expliqueraient par une adaptation aux conditions locales du climat .

L’image de la carrosserie est malheureuse, car il est rare de trouver un moteur de Ferrari sous le capot d’une 2 CV. En fait, rien ne permet d’établir une dichotomie entre caractères visibles et caractères cachés. Les traits de la personnalité, qui sont souvent aussi héritables que l’aspect physique, font-ils partie de la « carrosserie » ou du moteur ? Le climat a pu influencer la couleur de la peau, bien que ce ne soit pas si évident, puisque que l’on trouve des hommes de race jaune sur l’équateur, comme au pôle Nord. Mais l’adaptation aux conditions locales porte normalement sur l’ensemble du génotype, et non seulement sur des caractères isolés. De plus, l’homme étant un être de culture et de civilisation, il modifie son environnement en fonction de ses besoins. L’évolution est donc déterminée au moins autant par les conditions socioculturelles que par les conditions géographiques.

Enfin, même si l’on accepte l’hypothèse monocentriste, il reste que 100.000 ans représentent 5.000 générations (les femmes avaient autrefois leurs enfants très jeunes), et que c’est bien assez pour que se produise une variation considérable au sein de l’espèce humaine, qu’elle soit due au climat ou à bien d’autres facteurs. Finalement, la nature des différences raciales est une question empirique, et la vérité oblige à dire qu’elles ne portent pas seulement sur des aspects anecdotiques, comme le prétend A. Langaney. Le bilan dressé dans l’ouvrage de Jean-Pierre Hébert, Race et intelligence, montre qu’elles sont importantes .

Selon A. Langaney, « les multiples expériences de transplantation qui ont été faites empiriquement (sic) prouvent que les différenciations sociales de l’espèce humaine ne relèvent en rien de différences génétiques entre les populations » . Si l’on prend isolément un individu quelconque, il est évident, en effet, qu’il hérite d’un patrimoine culturel sur lequel il a peu de prise. Par exemple, un enfant espagnol adopté par une famille française aura le français comme langue maternelle, même si jamais aucun de ses ancêtres ne l’a parlé. La langue française est pour lui une donnée, qu’il reçoit comme beaucoup d’autres.

L’individu subit la culture de la société où il vit : elle lui est imposée, quelle que soit sa biologie propre. A de rares exceptions près, on peut tenir pour négligeables les modifications qu’il introduit dans la société à laquelle il appartient. De là à admettre qu’on peut dissocier les deux ordres de fait, le biologique et le culturel, il n’y a qu’un pas. Mais, en le franchissant, on commet le « sophisme de composition », qui consiste à oublier que les propriétés du tout ne se réduisent pas à celle des parties. Ce qui est vrai d’un seul individu ne l’est plus d’un grand nombre. L’entrée massive de nouveaux venus dans une société quelconque, en supposant même qu’ils puissent se dépouiller de leur culture d’origine, ne peut manquer d’avoir de grandes répercussions sur le fonctionnement de cette société. On en trouve un exemple concret, en matière de langue, dans le phénomène créole. Les esclaves noirs emmenés en Amérique ont formé des dialectes qui leur étaient propres. Langue mixte, le créole comprend une base européenne (anglais pour la Jamaïque et la Barbade, français en Haïti et en Martinique), altérée par ses usagers sur le plan de la grammaire et du vocabulaire.

« Le magistère antiraciste, écrit Claude Imbert, brave sottement l’opinion commune en affirmant que les races n’existent pas. » Comme dans le célèbre roman d’Orwell, 1984, les négateurs proscrivent l’usage de certains mots . Dans une société communiste pure et dure, il est impossible de demander la liberté, puisque les libertés « bourgeoises » sont une duperie, et que la vraie liberté est celle d’obéir au parti communiste. De même, pour André Langaney et autres négateurs, il est interdit de parler de races ou d’inégalité, sans passer pour un complice des crimes contre l’humanité.

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