Introduction. Au 19ème siècle, la pauvreté poussait parfois les parents à envoyer leurs enfants travailler, pour gagner un peu d’argent. La maltraitance des enfants au travail est souvent rapportée comme étant le crime ultime du capitalisme. En réalité, c’est une idée fausse. Le cas de l’Angleterre au 19ème siècle nous éclaire sur les raisons du travail des enfants.
Il y avait deux catégories d’enfants travailleurs :
1. Les « travailleurs libres ». Ceux-la vivaient à la maison, et travaillaient durant des jours dans des usines sur l’insistance de leurs parents ou tuteurs, et percevaient des salaires qui leur étaient souvent agréables. Les propriétaires d’usines privées ne pouvaient certainement pas subjuguer par la force ces enfants libres, ni les obliger à travailler dans des conditions que leurs parents jugeaient inacceptables.
2. Les enfants “apprentis” ou “enfants de la paroisse civile”. Ces enfants étaient sous la surveillance, la responsabilité des fonctionnaires du gouvernement. Robert Hessen note que les enfants maltraités furent les enfants dits « apprentis », pas les enfants libres. La plupart d’entre eux étaient des orphelins, et certains ont été victimes de parents négligents. Tous étaient sous la garde des “autorités de la paroisse”.
Selon Wendy McElroy, les enfants apprentis existaient depuis des siècles mais la “sympathie” pour les opprimés a été amoindrie à cause des taxes sur l’assistance aux pauvres. Ces taxes étaient effectivement 5 fois plus élevées que ce qu’elles étaient en 1760.
Pour des raisons prétendument éthiques, le gouvernement s’est attaqué au travail des enfants. La conséquence de ces lois interdisant le travail des enfants témoigne de la loi des conséquences inattendues. Les propriétaires de grands établissements, qui furent plus facilement et plus fréquemment l’objet de visites et de contrôle par les inspecteurs, ont commencé à rejeter les enfants dans leurs effectifs. Le résultat fut prévisible. Ces enfants, qui avaient besoin de travailler pour survivre, ont dû chercher des emplois dans des endroits vétustes et lieux impropres où le système sanitaire, l’éclairage et la sécurité étaient nettement inférieurs. Ceux qui ne réussissent pas à en trouver étaient condamnés au travail épuisant et irrégulier de l’agriculture, où les conditions furent encore plus difficiles.
Concernant les conditions de travail, il faut noter qu’en France et en Grande-Bretagne, il existait un impôt sur les portes et les fenêtres, qui incitait à ne faire que des ouvertures très petites et favorisait ainsi le manque d’hygiène : air stagnant, humidité, etc. Les mauvaises conditions de travail du 19ème siècle ne résultaient pas du tout du capitalisme, mais de l’état de la médecine de l’époque, et de l’effet pervers de la règlementation.
Le travail des enfants fut pratiquement éliminé lorsque, pour la première fois dans l’histoire, la productivité des parents sur le marché du travail a augmenté au point où il n’était plus économiquement nécessaire d’envoyer leurs enfants travailler pour survivre.
Conclusion. Le travail des enfants s’est imposé comme une nécessité économique. Ce ne fut pas un crime.
Sources :
Child Labor and the British Industrial Revolution, Lawrence W. Reed
Legal Child Abuse, Wendy McElroy
La leçon britannique de 1815, Manuel Llamas
L’Occident sans complexes, Club de l’Horloge