Vade-mecum sur les Indo-Européens, autrement dit les Aryas

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Résumé

  1. Domaine

Les Indo-Européens sont une famille de peuples qui ont une origine commune et qui sont apparentés par la langue, la culture et la race. Le domaine de cette famille de peuples occupe maintenant la moitié du monde. Neuf groupes de langues appartiennent à la famille indo-européenne : ce sont les langues germaniques, celtiques, romanes, slaves, baltes, albanaise, grecque, arménienne et indo-iraniennes. Le français est une langue romane, issue du latin, langue des Romains. Le latin était lui-même issu de la langue primordiale, le proto-indo-européen.

En bleu, les États qui font partie du monde indo-européen.
  1. Terminologie

Le terme « indo-européen » est équivoque : d’une part, tous les Indiens et tous les Européens ne sont pas indo-européens ; d’autre part, il y a des Indo-Européens qui ne sont ni indiens ni européens, ce sont les Iraniens et les Arméniens. Il vaut donc mieux employer le terme « Arya » que les Indo-Iraniens s’appliquaient à eux-mêmes et que l’on peut étendre à toute la famille indo-européenne.

  1. Identité

Issu d’un synécisme celto-romano-germanique, la France est d’origine et de tradition indo-européennes. En effet, les Gaulois ou Celtes étaient des Aryas, comme les Romains, et comme les Francs, qui étaient des Germains, donc des Aryas.

  1. Origine

Les Aryas sont issus, d’une part, de la culture archéologique de Yamnaya, qui était dans les plaines au nord de la mer Noire, d’autre part, de la culture de la céramique cordée et des haches de combat, qui était dans les plaines au sud de la mer Baltique. L’une et l’autre provenaient d’une culture plus archaïque, dite de Khvalynsk, qui était sur les bords de la Volga. Plus anciennement encore, il y a dix mille ans, les premiers Aryas avaient un habitat circumpolaire, au nord-ouest de la Russie actuelle.

  1. Bipartition

Le monde indo-européen est divisé en deux selon des critères à la fois linguistiques et biologiques. On distingue, à l’est, les langues satem et, à l’ouest, les langues centum (prononcer « kêntoum »), catégories dénommées respectivement d’après le nombre « cent » (100) en avestique (langue iranienne) et en latin. Les premières ont changé la prononciation de certaines consonnes comme « k » en « s » ou « ch ». La division satem-centum coïncide avec la répartition différentielle des haplogroupes paternels (caractéristiques du chromosome Y) des Aryas : R1a à l’est, R1b à l’ouest. Cette bipartition des Aryas remonte à la dualité entre la culture de Yamnaya, qui était centum et R1b, et la culture de la céramique cordée, qui était satem et R1a.

  1. Race

Les premiers Aryas étaient de race caucasoïde. Ils appartenaient principalement à la sous-race nordique de la race caucasoïde. Bien qu’ils se soient fortement mélangés au cours de leur expansion, le type nordique est resté une marque de supériorité et un idéal de beauté.

 7. Tradition

C’est Jean Haudry qui a créé le concept fondamental de « tradition indo-européenne », laquelle inclut l’idéologie tripartie ou modèle des trois fonctions analysé par Georges Dumézil. Selon cette antique tradition des sociétés aryas, l’ordre social est fondé sur l’équilibre de trois fonctions hiérarchisées dites respectivement souveraine, guerrière, productive et reproductive. Nous élargissons la notion de tradition indo-européenne en y ajoutant ce qui est parvenu jusqu’à nous des anciens peuples aryas, en particulier des Grecs, en ce qu’ils ont innové par rapport aux premiers Aryas. Les traditions ne sont pas figées, elles sont vivantes et elles s’adaptent.

  1. Religion

Le christianisme est sorti du judaïsme dans les deux sens du verbe sortir : il lui a succédé et il a rompu avec lui. La Nouvelle Alliance a aboli l’Ancienne. Il suffit de lire le Credo pour s’en convaincre : la foi chrétienne ne doit quasiment rien à la religion des Juifs sadducéens ou pharisiens. En réalité, le christianisme a des origines indo-européennes. Il a hérité par l’intermédiaire des esséniens de la tradition indo-européenne telle qu’elle s’était métamorphosée en Iran, en Inde et en Grèce. Le christianisme a reçu une grande partie de ses dogmes du zoroastrisme, de sa morale du bouddhisme et de sa philosophie de l’hellénisme.

  1. Civilisation

Les Aryas sont à l’origine de quatre des six civilisations contemporaines : le monde indien, l’Orient, l’Occident et le monde russe. Ce sont les plus grandes. Ils ont même contribué à la genèse de la civilisation chinoise par l’intermédiaire des cultures archéologiques d’Afanasievo et d’Andronovo. Ils n’ont été en revanche pour rien dans la formation de la civilisation de l’Afrique noire, qui est restée primitive.

  1. Conquête

Les Aryas ont toujours été des conquérants. Ils n’ont pas été les seuls, mais ils l’emportent dans la puissance conquérante sur toutes les autres familles de peuples. Partis du bassin de la Volga il y a six mille ans, ils ont conquis une grande partie de l’Ancien Monde avant de découvrir et de coloniser le Nouveau. Aujourd’hui, c’est dans l’espace que se porte l’esprit de conquête des Aryas et ils ont marché sur la lune.

C’est ce même esprit de conquête qui pousse les Occidentaux à gravir les montagnes ou à traverser l’océan à la voile. Le goût de la découverte s’applique aussi au domaine de la connaissance et le travail inlassable des savants occidentaux en est encore une illustration. Les Aryas sont des conquérants dans tous les domaines.

  1. Héritage

L’héritage de nos ancêtres aryas palpite dans nos veines et sous-tend notre culture nationale. C’est d’abord notre langue, issue du proto-arya à travers le latin, qui a conservé des structures ancestrales malgré des transformations considérables. Notre religion est elle-même un véhicule inestimable de la tradition arya, y compris des enrichissements qui lui ont été apportés en Iran, en Inde et en Grèce. Toute la pensée de la France et de l’Occident est tellement imprégnée de la tradition indo-européenne que l’on pourrait difficilement trouver un domaine qui lui échappe.

  1. Substrat

Les Aryas ne se sont pas installés dans un espace vide. Les chasseurs ouest-européens étaient arrivés avant -30000. Puis, à partir de -6000, sont venus les paysans anatoliens, qui ont introduit l’agriculture et l’élevage. Enfin, à partir de -3000, les conquérants aryas se sont imposés. La population actuelle des Français de sang est constituée de ces trois couches ethniques. La plus ancienne, les chasseurs ouest-européens, contribue pour 15% à notre fonds génétique. Les paysans anatoliens, pour 45%. Les Aryas, pour 40%.

Si les Aryas étaient supérieurs aux populations qu’ils avaient soumises, il n’en demeure pas moins évident que le génie de la nation française et, en partie, le tempérament des Français sont redevables aussi aux deux couches de population pré-aryas. Ce substrat est intégré à notre identité, qui est donc une synthèse, mais il est presque impossible de le mesurer en l’absence de sources écrites, bien que les anciennes coutumes paysannes aient pu en conserver des traces.

Introduction

L’ancien ministre Michel Poniatowski (1922-2002) s’offusquait à juste titre dans un livre publié en 1978 (L’avenir n’est écrit nulle part, Albin Michel), de l’ignorance largement répandue du fait indo-européen :

« Je suis surpris de voir combien chez nous le fait indo-européen toujours est éludé. Bien que nous ayons en France, avec le Pr Georges Dumézil, le plus grand spécialiste des questions indo-européennes, notre pays marque un total désintérêt pour ce sujet qui est l’histoire de nos origines. (…) Là, pourtant, sont nos véritables sources, communes à toute l’Europe. Là, est notre culture primitive. Ces hommes, qui nous ont directement précédés, sont à travers nous à l’origine des civilisations et de la science les plus avancées, de l’art et de la culture les plus raffinés. L’esprit d’invention, de création, les a conduits, en 4.500 ans, par une longue marche progressive, des bords de la Baltique jusqu’à la lune » (pp. 88-89).

Force est de constater qu’en 2024, près d’un demi-siècle après ces fortes paroles, la connaissance du « fait indo-européen » n’a guère progressé en France, pas plus qu’à l’étranger, en dehors évidemment du milieu des spécialistes. C’est pourquoi, afin de remédier à cette situation consternante et pour déchirer le voile qui occulte nos origines nationales et civilisationnelles, il nous a paru des plus utiles de rédiger un vade-mecum sur les Indo-Européens, qui n’a pas d’équivalent à notre connaissance, malgré l’abondance de la littérature sur le sujet.

  1. Domaine

Les Indo-Européens sont une famille de peuples qui ont une origine commune et qui sont apparentés par la langue, la culture et la race. Le domaine de cette famille de peuples a connu une immense extension au cours des âges puisqu’elle occupe maintenant la moitié du monde. Neuf groupes ou sous-familles de langues appartiennent à la famille indo-européenne : ce sont, d’ouest en est, de l’Islande à Ceylan, les langues germaniques, celtiques, romanes, slaves, baltes, albanaise, grecque, arménienne et indo-iraniennes. Le français est une langue romane, issue du latin, langue des Romains. Le latin était lui-même issu de la langue primordiale, le proto-indo-européen, qui était parlée par le peuple indo-européen indivis en -3500 (3500 avant Jésus-Christ), il y a plus de cinq mille ans. Celle-ci est la source de toutes les langues de la famille indo-européenne.

Deux groupes ont disparu : le hittite (et les langues du même groupe : louvite, palaïte, lycien, carien, lydien), qui était parlé dans l’Anatolie (c’est-à-dire l’Asie mineure, qui est aujourd’hui la plus grande partie de la Turquie ottomane, dont la capitale est Ankara), et le tokharien, qui était parlé dans l’actuelle province chinoise du Sin-Kiang.

Tous les pays d’Europe sont indo-européens, sauf cinq : la Finlande, l’Estonie et la Hongrie, où l’on parle des langues ouraliennes et plus précisément finno-ougriennes, Malte, où l’on parle une forme d’arabe, langue sémitique, et l’on mentionnera pour mémoire la petite Turquie d’Europe au voisinage d’Istamboul (ex-Constantinople, ex-Byzance), où l’on parle une langue altaïque. Il y a d’importantes populations ouraliennes ou turques en Russie des deux côtés de l’Oural et une importante minorité turque en Bulgarie. Il en reste une toute petite en Grèce après les échanges de population effectués avec la Turquie en 1923. Le basque, parlé en France et en Espagne, n’est pas indo-européen. En Asie, outre l’immense Sibérie, qui est russe, et Chypre, qui est en partie grecque, sont totalement ou principalement indo-européens l’Ossétie (du sud, détachée de la Géorgie en 1992, l’Ossétie du nord étant en Russie), l’Arménie, l’Iran, le Tadjikistan, l’Afghanistan et tous les pays du sous-continent indien à l’exception du Bhoutan : Pakistan, Inde (Union indienne), Bengale oriental (Bengladesh), Népal, Ceylan (Sri Lanka) et Maldives. Les Kurdes, qui sont des Iraniens, forment en outre d’importantes minorités en Turquie, Irak et Syrie. Ainsi, dans sa première formation, qui est en Eurasie, le monde indo-européen est-il divisé en deux nappes continues, d’un seul tenant, auxquelles il faut ajouter de nombreuses îles, notamment les îles Britanniques dans l’océan Atlantique, pratiquement toutes les îles de la mer Méditerranée (sauf Malte et la partie turque de Chypre), Ceylan dans l’océan Indien… ; la première va de l’Atlantique au Pacifique, de la Bretagne au Kamtchatka, englobant l’Europe et la Sibérie, la seconde va de l’Arménie au Bengale. Elles sont séparées par les populations caucasiennes et turques du Proche-Orient qui sont dans le Caucase et l’Asie mineure. Il faut ajouter la petite Ossétie, du nord et du sud, qui est de langue iranienne et qui est isolée au milieu de populations de langues caucasiennes.

Du fait de l’expansion coloniale qui a suivi les grandes découvertes du XVe siècle, tous les pays d’Amérique ont une langue indo-européenne comme langue officielle et, dans la plupart des cas, elle est celle de la majorité des habitants. En Océanie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont indo-européennes et la Nouvelle-Calédonie est française, donc indo-européenne. Les Russes, pour leur part, ont conquis et peuplé toute la Sibérie en allant jusqu’à l’océan Pacifique.

En revanche, les anciennes colonies d’Afrique noire, qui ont adopté comme langue officielle le français, l’anglais, le portugais ou l’espagnol, alors que la population a conservé les langues indigènes, ne sauraient être incluses dans le monde indo-européen. Ce serait encore vrai si la population finissait par adopter la langue officielle comme langue maternelle, car la définition des peuples indo-européens est ethnique et non seulement linguistique. Du reste, dans cette hypothèse improbable, tout porte à penser que la population n’adopterait pas en réalité la langue de l’ancien colonisateur, mais un créole, comme celui qui est en voie de formation en Côte d’Ivoire. Dans ce pays, la diversité des ethnies fait du français la langue véhiculaire, à la différence, par exemple, du Sénégal, où tout le monde parle wolof.

Le créole, qui est un pidgin passé au statut de langue maternelle, ne peut pas être classé dans la même famille linguistique que la langue dominante dont il a copié le vocabulaire, car la structure des deux langues n’est pas la même. Dans les Antilles et dans les îles de l’océan Indien, les esclaves noirs n’ont pas adopté la langue de leurs maîtres blancs, ils ont élaboré la leur, que ceux-ci ne comprenaient pas. Leur créole a gardé la grammaire et la phonétique communes aux diverses langues négro-africaines de leurs ancêtres tout en empruntant les mots du français ou de l’anglais.

Le créole est une formation linguistique de nature parasitaire. Il ne fait pas partie de la famille. Il va de soi qu’une telle langue, ainsi formée, non par évolution, mais par amalgame, est d’une qualité très inférieure, non seulement à la langue dominante, mais encore aux langues ancestrales des premiers locuteurs. Rudimentaire, le créole est au plus bas niveau dans la hiérarchie des langues, tandis que les langues indo-européennes sont au plus haut niveau, particulièrement les quatre plus belles, qui sont le sanscrit, le grec ancien, le français et l’italien.

En Amérique, Haïti et la Jamaïque, où l’on parle un créole dérivé du français ou de l’anglais et où il n’y a plus de blancs, ne peuvent être classés dans le monde indo-européen. On peut faire la même observation pour tous les États insulaires des Antilles, sauf pour Cuba et la république Dominicaine, et, sur le continent américain, pour le Bélize, le Suriname et la Guyane de l’ouest (Guyana), ainsi que pour les îles du Cap-Vert ou de Saint-Thomas-et-l’île du Prince, qui se rattachent géographiquement à l’Afrique et qui parlent un créole portugais. Porto-Rico, qui a été annexé par les États-Unis, est tout aussi indo-européen que Cuba, qui fut comme lui une colonie espagnole.

Les territoires français d’outre-mer comme la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion ou encore la Nouvelle-Calédonie font partie du monde indo-européen parce que la classe dirigeante y reste en grande partie constituée de Français de sang. Mais l’appartenance à la France ne suffit pas. Ni Mayotte ni les îles françaises de Polynésie ne sont indo-européennes. De même pour l’appartenance au Danemark : l’immense Groenland, peuplé de quelques dizaines de milliers d’Esquimaux, ne l’est pas non plus. Si l’archipel polynésien de Hawaï peut être classé dans le monde indo-européen, ce n’est pas parce qu’il est devenu le cinquantième État des États-Unis, mais parce que 25% de ses habitants sont des Indo-Européens et en sont la classe dirigeante.

La Rhodésie du sud et l’Afrique du sud pouvaient être comptées dans le monde indo-européen tant que la minorité blanche, qui était là depuis plusieurs générations, gouvernait le pays d’une main de fer, bien que la majorité de la population fût congoïde. C’est la composition de la classe dirigeante qui est le critère décisif. Mais c’est fini depuis belle lurette, la loi de la majorité ayant fini par s’imposer en 1979 pour la première, en 1994 pour la seconde. Sur le continent africain, il ne reste que les presides (« places de souveraineté ») de Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles situées au nord du Maroc sur la côte de la mer Méditerranée.

Ainsi, pour le continent africain, outre l’île française de la Réunion, à l’est, il n’y a guère que les îles Canaries, qui sont une province espagnole, à l’ouest, qui soit indo-européennes. Les Guanches, population autochtone d’origine berbère, ont été entièrement absorbés par les Espagnols, qui ont contribué pour les trois quarts au fonds génétique de la population actuelle. On mentionnera pour mémoire la petite île italienne de Lampedusa, voisine de la Tunisie, rendue célèbre par l’invasion des immigrés illégaux venus d’Afrique noire.

On pourrait ajouter Madère, qui était déserte à l’arrivée des Portugais, et qui est à 700 km au large des côtes du Maroc, mais politiquement et culturellement elle appartient à l’Europe. En revanche, les Açores appartiennent sans conteste à l’Europe, tant géographiquement que politiquement, étant à la latitude du Portugal, et bien qu’elles soient perdues au milieu de l’océan Atlantique, à 1.500 km de la péninsule ibérique. Voisine de la Réunion, l’île Maurice n’est pas, quant à elle, indo-européenne. La majorité de ses habitants descendent d’immigrés venus du nord de l’Inde qui parlaient des variantes du hindi (bharatiya ou aryabhasa pour les nationalistes hindous), langue indo-arya, mais ceux-ci n’appartenaient pas aux castes supérieures d’origine indo-européenne. Du reste, la plupart des Mauriciens ont aujourd’hui un créole pour langue maternelle. Celui-ci ne saurait être tenu pour une langue indo-européenne, bien que son vocabulaire soit emprunté au français. On peut en dire autant des Seychelles, dont le créole est proche du mauricien.

Soixante-quinze des cent quatre-vingt-treize États que compte l’organisation des nations-unies (ONU) depuis 2011 peuvent être considérés comme indo-européens. (L’Ossétie du sud, qui n’est reconnue que par la Russie et quelques autres États, n’en fait pas partie.)

Auparavant, partant de leur patrie originelle des plaines de la Russie actuelle, les Indo-Européens avaient connu une prodigieuse expansion, faisant la conquête de la majeure partie de l’Eurasie. Vers l’ouest, ce furent les Celtes, les Italiques, les Germains ; vers le sud, les Hittites, puis les Gréco-Phrygiens et les Thraco-Illyriens, dont sont issus les Albanais ; vers l’est, les Indo-Iraniens, puis les Slaves. La conquête ultime (avant les temps modernes) a été celle de l’Inde, accomplie à partir de -1800 par les Indo-Aryas, branche orientale des Indo-Iraniens, qui étaient passés par l’est de la mer Caspienne avant de détruire la civilisation de l’Indus. Les Iraniens, qui formaient la branche occidentale, sont allés pour leur part vers le sud quelques siècles plus tard en passant par le Caucase, à l’ouest de la Caspienne. Voilà pourquoi les langues indo-aryas ont emprunté des mots aux langues ouraliennes, à la différence des langues iraniennes ; réciproquement, les langues ouraliennes ont emprunté des mots à l’indo-arya, non à l’iranien. Le schisme qui a coupé en deux les peuples indo-iraniens est donc fort ancien. Il a eu lieu vers -2000 et n’a pas laissé de populations intermédiaires entre les deux branches. (Ce schisme, sans équivalent dans les autres groupes, explique que celui-ci ait un nom composé.)

Toutes les langues ne se valent pas. Le grand linguiste et philologue français Antoine Meillet (1866-1936) l’a affirmé avec prudence : « Les langues indo-européennes, par leur structure et leur histoire, présentent une richesse et une complexité qui les placent au-dessus de bien des langues d’autres familles. » Les premiers Indo-Européens ont légué en effet aux langues de leur descendance une structure riche et complexe, propice à la réflexion, à l’abstraction, à la création et à l’invention, notamment par la distinction claire qu’elle fait des catégories grammaticales, du sujet et de l’objet, du nom, du verbe, de l’adjectif. Dans le continuum qui va du système linguistique à la culture en passant par les mots et les formules, les peuples indo-européens ont su faire fructifier ce legs, à des degrés divers, il est vrai. Le sanscrit, le persan, le grec ancien, le gaëlique, le français, l’italien et l’allemand ont fourni à la pensée des instruments incomparables. L’anglais ne vient qu’après ceux-ci et sa domination mondiale ne doit rien à la qualité de ce mélange d’anglo-saxon et de français. Certaines langues indo-européennes, comme le grec moderne ou démotique, ont carrément dégénéré.

Au total, cependant, aucune des autres familles de langues n’est du niveau de la nôtre.

Le chinois et les langues sino-tibétaines en général sont monosyllabiques et donc structurellement primitives. En chinois, chaque syllabe a des dizaines de sens totalement différents ! Il en résulte un risque de confusion et d’ambiguïté dans le discours dont on ne peut sortir qu’en recourant à des stéréotypes. Cela ne favorise pas la conception d’une pensée élevée : la Chine ne l’a trouvée qu’en traduisant le sanscrit du bouddhisme mahayana (« grand véhicule »). Pour l’éminent sinologue français Henri Maspero (1883-1945), « les mots chinois ne sont ni des noms ni des verbes, ils sont quelque chose d’indifférencié ». Il estimait qu’il n’y avait pas de grammaire chinoise (on en a construit une en projetant sur cette langue les catégories des langues indo-européennes, procédé artificiel).

La majorité des langues dans le monde sont dites agglutinantes, notamment les langues ouralo-altaïques comme le turc. Elles ajoutent des affixes au début, à la fin et à l’intérieur du mot pour en changer le sens ou la fonction. C’est comme si la phrase tenait en un seul mot ! Ce procédé, qui apporte de la concision à la langue, lui fait perdre en clarté et en précision dans le déroulement du discours en sorte qu’il lui est difficile d’exprimer une pensée élevée.

La formation du vocabulaire des langues sémitiques à partir de racines triconsonnantiques a des vertus poétiques du fait qu’elle engendre un tissu de correspondances, mais celui-ci sème la confusion dans les esprits, la poésie ne faisant pas bon ménage avec la logique. Du reste, l’inégalité est grande aussi au sein de cette famille. L’arabe est sans doute la plus belle des langues non indo-européennes. En revanche, l’hébreu biblique a beau être tenu pour une langue sacrée par les Juifs et les chrétiens, il est matérialiste et plutôt primitif, impropre à la philosophie. C’est la grandeur du christianisme qui lui a procuré, par projection rétrospective, ses lettres de noblesse. Il n’y a pas de comparaison entre le texte massorétique, qui est en hébreu, et le grec de la Septante, laquelle n’est pas une simple traduction, mais une métamorphose de la Bible hébraïque. Elle a ouvert la voie à la révélation chrétienne. C’était elle que lisaient les apôtres et les premiers chrétiens. Ils ignoraient totalement l’hébreu, les uns comme les autres.

On attend le linguiste ou le philosophe hardi et amoureux de la vérité qui écrira un Essai sur l’inégalité des langues humaines. Ce serait le pendant du fameux ouvrage d’Arthur de Gobineau (1816-1882), Essai sur l’inégalité des races humaines (1855), tout en étant plus scientifique que celui-ci. Nous en savons assez cependant, d’ores et déjà, pour affirmer avec Meillet la supériorité de nos langues indo-européennes sur les autres. L’égalité n’étant pas dans la nature, il ne peut y en avoir davantage entre les langues qu’entre les races. La langue est l’outil de la pensée. Ce qui compte au premier chef, c’est la structure sous-jacente à la syntaxe et à la grammaire. On voit mal comment des outils si différents pourraient avoir les mêmes qualités, n’en déplaise aux disciples de Trophime Denissovitch Lyssenko (1898-1976), égarés par le préjugé égalitaire. On juge l’arbre à ses fruits, l’outil linguistique à ses productions culturelles. On éclaire mieux sa chambre par la lumière électrique que par la lampe à huile ; de même, on éclaire mieux son cerveau par le français que par le bambara (nous empruntons ce genre de comparaison à Antoine Meillet…).

L’inégalité des langues va de pair avec celle des cultures et des civilisations. Ensemble, elles forment un tout et elles se conjuguent avec l’inégalité des races et des fonds génétiques pour établir une grande inégalité entre les peuples – cette conclusion est d’une parfaite objectivité et s’impose à l’esprit pourvu que l’on ait pris l’antidote contre le poison de l’égalitarisme.

Notre nation a les plus grandes affinités avec les autres peuples de la civilisation occidentale, même avec ceux qui ne sont pas indo-européens, comme les Hongrois. Cependant, après plus de deux siècles d’études indo-européennes, il est temps de prendre la mesure du monde indo-européen tel qu’il existe aujourd’hui et de développer nos relations, non seulement culturelles, mais aussi politiques et économiques, avec les autres peuples indo-européens en faisant valoir ce passé qui nous rapproche.

Les peuples antiques n’avaient pas toujours perdu la conscience de leur origine commune puisque Eschyle, dans Les Perses, dit de la Perse et de la Grèce en guerre qu’elles sont « des sœurs de même sang ». Nous en savons bien plus qu’Eschyle et nous devons nous souvenir que la France et les autres peuples de la famille indo-européenne sont « de même sang », aussi différents soient-ils devenus après des millénaires de séparation.

Aussi étendu qu’il soit, le monde indo-européen s’est considérablement rétréci sous le coup des invasions turques. Les six États turcs que compte le monde actuel, deux au Proche-Orient, la Turquie ottomane et l’Azerbaïdjan, quatre en Asie centrale, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Kazakhstan, auxquels il faut ajouter la province chinoise du Sin-Kiang, où sont les Turcs ouighours, ont tous pris la place d’anciens peuples indo-européens qu’ils ont en partie exterminés, en partie absorbés.

Les Turcs étaient à l’origine, il y a 2.000 ans, de pure race mongoloïde. Partant d’une région située au sud de la Sibérie, ils ont progressé vers l’ouest en se métissant de plus en plus en sorte qu’aujourd’hui les Turcs d’Anatolie sont de race caucasoïde à 80%.

Le populicide arménien de 1915 a été le dernier d’une longue série (moins usité, « populicide » est plus français que « génocide »). En l’an mil, il n’y avait pas un seul Turc en Anatolie, qui était peuplée essentiellement d’Indo-Européens, Grecs, Arméniens et Kurdes, et en partie de Caucasiens comme les Lazes. Aujourd’hui, les Turcs forment 85% de la population, il n’y a presque plus d’Arméniens ni de Grecs, les seuls Indo-Européens qui sont encore nombreux sont les Kurdes. C’est ce qu’on appelle le grand remplacement.

Les Mongols sont cousins germains des Turcs. L’empire mongol fondé par Gengis Khan, qui régna de 1206 à sa mort en 1227, empire dont les armées étaient composées en grande partie de Turcs, a fini au bout d’un peu plus d’un siècle par être repris par ces derniers, sauf en Chine. On peut voir dans l’extraordinaire aventure des Mongols un épisode particulièrement marquant de l’histoire des conquêtes turco-mongoles, qui furent dans l’ensemble essentiellement turques.

Les Turcs ont aussi dominé des peuples indo-européens sans les exterminer. Ainsi l’empire Ottoman a-t-il soumis les peuples des Balkans. De même, l’ancienne Perse et l’Inde. La première a été gouvernée pendant des siècles par des dynasties turques, Séfévides ou Qadjars. L’Inde, par les Moghols, qui, malgré leur nom, étaient en réalité des Turcs et qui, s’ils n’ont pas exterminé les hindous, en ont massacré des millions au fil des siècles, et au fil de l’épée.

Les Turcs ont quand même eu le bon goût, ou le bon sens, d’admettre la supériorité intellectuelle des Indo-Européens. Leur langue de culture fut le sogdien, puis le persan, langues iraniennes, non seulement en Perse, mais aussi dans l’empire Ottoman et dans l’empire Moghol. Dans ce dernier, le persan était aussi la langue administrative, d’où ces noms de ville en -bad et de pays en -stan.

Des Huns d’Attila, arrêtés en 451 dans la plaine des champs Catalauniques, près de Troyes, aux Ottomans de Kara Mustafa, qui le furent à Vienne en 1683, les Turcs, ainsi que leurs cousins les Mongols, n’ont cessé de déferler sur toute l’Eurasie et jusqu’en Afrique du nord, pendant douze siècles. S’agissant de l’Europe, après les Huns, ce furent les Avars, les Bulgares, les Khazars, les Petchenègues, les Kipchaks, les Kazakhs, les Tatars… Les Bulgares ont fini par laisser leur nom à la Bulgarie, en se noyant dans la population slave, qui en a reçu une bonne part de son fonds génétique. Les Khazars, qui avaient fondé un royaume sur la basse Volga, au nord de la Caspienne, se sont convertis au judaïsme au VIIIe siècle et, repoussés vers l’ouest par l’invasion mongole du XIIIe siècle, ont été à l’origine des Juifs achkénazes. Les Kazakhs ont donné leur nom aux fameux Cosaques d’Ukraine.

Cependant, les Indo-Européens ont pris leur revanche sur les Turcs, sans pour autant les exterminer et sans pouvoir ressusciter les peuples que ceux-ci avaient anéantis. Les Russes ont réduit la Horde d’or. Ils ont assujetti tous les Turcs, à l’exception des Ottomans et des Ouighours, jusqu’à l’effondrement de l’URSS en 1991. Russes et Occidentaux ont refoulé, puis détruit l’empire Ottoman. Enfin, en Inde, les Anglais ont supplanté les Moghols.

Si donc les Indo-Européens ont eu des ennemis héréditaires, ce furent les Turcs, non les Sémites. La conquête par les Arabes des pays indo-européens, qui fut arrêtée par Charles Martel à Poitiers en 732 et qui se maintint pendant des siècles sur l’Espagne et le sud de l’Italie, fut relativement peu de chose à l’échelle de l’histoire par rapport aux invasions des Turcs. Ceux-ci ont soumis les Arabes et pris leur suite, l’empire Ottoman étant censé continuer l’empire du Califat fondé par les successeurs de Mahomet.

Si les Arabes étaient des Sémites, si les anciens Hébreux ou les Juifs qui vivaient en Palestine à l’époque du Christ l’étaient aussi, les Juifs actuels ne le sont pas, car ils ne descendent pas de ceux qui portaient le même nom il y a 2.000 ans. Les apparences sont trompeuses. Les soi-disant « antisémites », qui sont dans la lignée d’Édouard Drumont (1844-1917), auteur exalté de La France juive (1886), devraient savoir que les Juifs achkénazes sont en réalité d’origine turque, descendants des Khazars. Il serait plus juste de parler d’antiturquisme !

  1. Terminologie

« INDO-EUROPÉEN », adjectif ou substantif, est un terme conventionnel de la linguistique, donc artificiel. Ce mot composite, qui est long (six syllabes), a de plus le grave inconvénient de créer la confusion pour les non-spécialistes. Les Indo-Européens ne se trouvent pas seulement en Inde et en Europe, mais aussi en Arménie, en Iran, etc., sans parler des extensions en Amérique et en Océanie qui sont apparues aux temps modernes. De même, tous les Européens ne sont pas indo-européens, on l’a vu, et tous les Indiens ne parlent pas une langue indo-européenne, ainsi les Dravidiens, dans le sud du sous-continent, et les populations primitives de langue mounda ou tibéto-birmane. Le terme employé, non sans chauvinisme, par les auteurs allemands, indo-germanische, « indo-germanique », est encore moins défendable.

Il est donc préférable de parler des Aryas, terme que les Indo-Iraniens se sont appliqués à eux-mêmes (« Iran » vient de Airyanem, pays des Aryas en avestique) et que l’on peut étendre par synecdoque (figure qui consiste à désigner le tout par la partie ou l’inverse) à l’ensemble de la famille indo-européenne. Il n’y a rien de plus courant que la synecdoque dans la dénomination des peuples. C’est ainsi que les Français tirent leur nom des Francs et les Allemands, dans notre langue, des Alamans. De même, l’Inde, Bharat pour les Indiens, tire son nom du Sind, province de l’ouest de l’Inde indivise (telle qu’elle était constituée avant le partage de 1947), aujourd’hui au Pakistan. L’Europe fut d’abord une simple province de la péninsule balkanique avant qu’Hérodote étendît ce nom au continent qu’il avait inventé. On voit qu’il n’y a aucune raison de refuser l’emploi du terme « Arya » pour tous les « Indo-Européens ».

Mieux encore, il est vraisemblable que c’était ainsi que se désignaient les premiers Indo-Européens puisqu’on le retrouve chez les Celtes, à l’autre extrémité du monde indo-européen, dans le nom de l’Irlande, Éire en gaëlique, Ireland en anglais. Il est peut-être aussi dans le grec aristos, « le meilleur », d’où vient aristocrate en français. On sait que bien des peuples ont tendance à considérer qu’ils sont les meilleurs ; les Proto-Indo-Européens n’avaient certes pas moins de raisons que les autres de s’en targuer : les Aryas étaient l’aristocratie du genre humain.

De fait, pendant longtemps, les savants, philologues ou archéologues, spécialistes de la question indo-européenne ont parlé des « Aryens » en français, Aryans en anglais, formes dérivées de Arya. Cependant, « Aryen » a l’inconvénient de se prêter à un mauvais calembour dans notre langue (« un bon Aryen »…). Il vaut donc mieux employer le mot ARYA, puisqu’il est attesté et qu’il ne peut donc être critiqué, d’autant qu’il n’a pas été utilisé par des penseurs importants, mais controversés, comme Georges Vacher de Lapouge (1854-1936), auteur de L’Aryen, son rôle social (1890) et dont les idées sont censées avoir inspiré le mouvement hitlérien.

Remarque grammaticale : adjectif ou substantif, le mot « arya » prend un « s » au pluriel, mais il est invariable au féminin (comme, par exemple, « angora »). On écrira donc un Arya, une Arya, des Aryas, des héros aryas, des princesses aryas…

On peut aussi utiliser l’adjectif « aryaque » qui figure dans le dictionnaire de Littré (1877) et parler d’aryanisme pour désigner des traits culturels propres aux Aryas. On dira de même aryaniser, aryanisation ou encore aryanité. Puisque l’ethnologie est l’étude des ethnies en général, « aryanologie » pourrait désigner les études indo-européennes, les spécialistes devenant alors des aryanologues. Et, comme on a créé le mot « Slavie » (Slavia, Slavija) pour désigner le monde slave, qui est un sous-ensemble du monde indo-européen et qui s’étale sur trois civilisations (Occident, Orient, monde russe), le monde indo-européen pourrait être l’Aryanie.

Nous ne proposerons pas pour autant de lancer un mouvement panarya comme il y a eu un mouvement panslave. Ce dernier était artificiel comme l’a prouvé l’effondrement sanglant de la Yougoslavie, « Slavie du sud », en 1992 et l’autre le serait davantage puisque les peuples aryas se répartissent sur quatre civilisations (Occident, Orient, monde russe, monde indien) au lieu de trois pour la Slavie et deux pour la Yougoslavie (Occident et Orient). En revanche, il est loisible et souhaitable d’approfondir les relations mutuelles entre les peuples aryas, aussi éloigné que soit leur apparentement dans l’espace et dans le temps, pour créer et entretenir la conscience d’une origine commune.

La terminologie étant ainsi précisée, il convient de se demander : qui est arya ? Le critère linguistique est nécessaire, mais insuffisant. Est arya le membre d’un groupe ethnique arya, formé de locuteurs d’une langue arya et qui provient par une ligne généalogique continue, au travers de quelque deux cents générations, des Proto-Aryas, du peuple arya indivis.

Les Aryas ne sont pas une ethnie, mais une famille d’ethnies. Est arya en principe celui qui appartient à une ethnie arya, comme l’ethnie française. L’ethnicité d’un individu est plus difficile à établir que sa nationalité parce qu’elle n’est pas juridique. En la matière, c’est la filiation qui compte. Est arya l’enfant né de parents aryas, ou plutôt est d’ethnie française l’enfant né de parents d’ethnie française. Un enfant arya adopté par un couple non-arya reste arya. Un enfant non-arya adopté par un couple arya ne devient pas arya pour autant. La discussion des cas particuliers présente peu d’intérêt tant que l’ethnicité n’a pas de valeur juridique.

Le principe, qui paraît simple, est d’une application délicate. Il faut ajouter à la continuité un autre critère, qui est la proximité. Au-delà d’un certain degré de métissage, le groupe ethnique ne ferait plus partie de la famille arya. Cela pourrait se produire dans quelques générations en Amérique latine pour des populations de langue espagnole ou portugaise qui étaient de race caucasoïde à l’origine et qui le sont de moins en moins.

La question peut aussi se poser pour un individu qui appartient en apparence à une ethnie arya. Il est entendu que l’ethnie est une catégorie culturelle tandis que la race est une catégorie biologique, mais il n’y a pas de cloison étanche entre les deux. La conscience ethnique va de pair avec la conscience raciale. Les Proto-Aryas étaient de purs caucasoïdes. Il va de soi, en conséquence, qu’un mongoloïde ou un congoïde n’est pas arya. Un métis peut quand même être considéré comme arya s’il est principalement de race caucasoïde et si le degré de métissage n’est pas trop élevé (un mulâtre n’est pas arya), sans qu’il soit nécessaire de préciser le seuil. Ainsi, une partie des Russes ethniques (très minoritaire, il est vrai) ne sont pas en réalité des Aryas dès lors qu’ils ont une trop forte dose de sang mongoloïde. On doit les classer comme des allogènes plutôt que comme des membres de l’ethnie russe.

Les groupes ethniques adjacents qui ont adopté une langue arya en remplacement d’une autre qui ne l’était pas et qui ne se situent donc pas dans la descendance des Proto-Aryas ne peuvent être considérés comme aryas. Ainsi, en Inde, seuls les membres des trois castes (varnas) supérieures, brahmanes, kshatriyas et vaisyas, qui se définissent elles-mêmes comme aryas, le sont effectivement. Les descendants des populations soumises par les Aryas, à savoir les membres de la caste inférieure des shudras et les tchandalas ou hors-castes, ne sont pas des Aryas. Les Romanichels, venus d’Inde, qui descendent d’un groupe de tchandalas, ne le sont pas non plus, bien que leur langue, le romani, soit indo-arya. Les noirs et métis de noirs qui peuplent l’Amérique et les îles de l’océan Indien ont beau parler des langues indo-européennes, quand ce n’est pas un créole, ils ne sont pas des Aryas. De même, les populations indigènes d’Amérique latine, plus ou moins métissées, qui ont largement adopté l’espagnol, ne sont pas des Aryas.

Les Juifs ne sont pas non plus des Aryas, sauf, évidemment, les Aryas qui se sont convertis au judaïsme, car on peut changer de nationalité, mais non d’ethnie. Les Juifs actuels ont beau ne pas être des Sémites, leur ascendance turque pour les Achkénazes, berbère pour les Séfarades, les définit comme une ou deux ethnies non aryas.

Les autres immigrés, qui sont venus par millions d’Afrique et d’Asie, ne sont pas non plus des Aryas, sauf pour une petite partie d’entre eux, Arméniens, Iraniens (au sens ethnique) ou Indo-Aryas (des castes supérieures).

Les Français, bien sûr, quant à eux, sont bel et bien des Aryas, quoiqu’ils soient un cas particulier. Leurs ancêtres ont troqué une langue arya pour une autre, le gaulois pour le latin.

Le cas des Basques, qui, réfugiés dans leurs montagnes, ont préservé leur langue jusqu’à nos jours, est aussi original qu’intéressant. Leur langue, donc, n’est pas arya, elle provient de celle des autochtones qui étaient là avant l’arrivée des Aryas, et pourtant il semble bien que leur culture propre soit arya, au moins en partie, car leur ethnie a pour emblème la « croix basque », lauburu. Celle-ci n’a rien de spécialement basque, c’est un svastika. Or, le svastiska (mot sanscrit qui signifie « de bon augure »), qui représente le soleil en mouvement, est typique des anciens Aryas. Il était courant dans la Grèce antique sous la forme de la croix gammée (constituée de quatre gammas majuscules) bien avant qu’il ne fût adopté par l’Allemagne hitlérienne et il demeure le symbole de l’hindouisme sous une forme arrondie. Le bouddhisme en a hérité et l’a exporté jusqu’au Japon… ce qui ne fait pas des Japonais des Aryas ! Dans une variante à trois branches au lieu de quatre, le triskel (du grec triskelês, « à trois pieds »), c’est aussi l’emblème des peuples celtiques.

Comment expliquer cette disjonction extraordinaire chez les Basques entre la langue et la culture ? La génétique peut nous aider à trouver la solution. En effet, alors que 60% des Français de sang de sexe masculin portent l’haplogroupe paternel R1b (caractéristique du chromosome Y), qui provient des Aryas, la proportion monte paradoxalement à 80% pour les Basques ! On peut en déduire, avec prudence, que les Aryas n’ont pas conquis cette région en amenant avec eux, comme ils l’ont fait ailleurs, leurs femmes et leurs enfants. Là, apparemment, c’étaient des bandes de jeunes guerriers comme celles décrites par Stig Wikander (1908-1983, cf. Der arische Männerbund, 1938), qui n’avaient pas de femmes avec eux et qui en ont trouvé sur place après avoir tué les hommes… À l’issue de ce carnage, les femmes ont transmis aux enfants que les conquérants leur avaient faits la langue justement appelée maternelle, la leur, tandis que les hommes ont imposé leurs traditions aryas – dont ces bandes ne devaient avoir au demeurant qu’une version appauvrie, centrée sur un emblème comme le svastika.

Quoi qu’il en soit, le critère linguistique est décisif : les Basques ne sont pas des Aryas – cette conclusion s’applique aux Basques au sens strict, membres de l’ethnie basque, ayant le basque pour langue maternelle.

  1. Identité

Nous, Français de sang, nous sommes des Aryas et nous devons prendre conscience de cette identité qui est la nôtre et qui nous vient du fond des âges. Notre langue est indo-européenne, notre culture est indo-européenne et une large partie de notre fonds génétique vient de nos ancêtres aryas. La France est issue d’un synécisme celto-romano-germanique et elle est donc d’origine et de tradition aryas. Les Gaulois étaient des Celtes ; les deux mots étaient jadis équivalents, Keltoi en grec, Galli en latin, avant que l’on réservât le premier aux Celtes du continent ; nos ancêtres les Gaulois étaient donc des Aryas. De même, les Romains étaient des Aryas. Les Francs, qui ont donné leurs noms à notre pays, comme les Burgondes, qui ont donné le leur à la province de Bourgogne, étaient des Germains, donc aussi des Aryas. En outre, les Grecs, dont la culture et la pensée ont imprégné la civilisation de Rome, puis celle de l’Occident, dont la France fait partie, et qui avaient fondé une colonie à Marseille, étaient également des Aryas.

Dans cette famille de langues, il y avait une sous-famille italo-celtique. Le latin parlé par Rome était une langue italique (comme l’osque, l’ombrien…, la seule qui n’ait pas disparu, puisqu’elle a seulement évolué pour aboutir aux langues romanes) ; le gaulois était une langue celtique. Cette proximité du gaulois et du latin n’est pas pour rien dans l’adoption du latin par les Gaulois. En dehors de la Roumanie, où une population de langue latine s’était installée, le latin n’a en effet fini par s’imposer que dans les pays peuplés en tout ou partie par des Celtes, la future France donc, mais aussi l’Espagne (Celtibères) et l’Italie du nord (Gaule cisalpine). A contrario, l’Afrique du nord a gardé ses parlers berbères jusqu’aux invasions arabes du VIIe siècle, le berbère ou tamazight étant une langue chamito-sémitique, non indo-européenne. En outre, il n’est pas impossible que le substrat gaulois dans notre langue française soit sous-estimé en raison de la proximité des deux langues, le latin et le gaulois, ainsi que de la faible quantité des sources écrites pour ce dernier.

Gaulois et Romains étaient donc faits pour s’entendre culturellement. Ce n’est pas à dire pour autant que la conquête de la Gaule ait été de tout repos, bien au contraire. Pendant la guerre des Gaules, de -58 à -51, les armées romaines de Jules César ont exterminé un million de Gaulois, hommes, femmes et enfants, soit 10% de la population. Ce populicide oublié est passé sous silence par les admirateurs inconditionnels de la Rome antique. Un siècle plus tard, les Romains ont voulu le compléter en liquidant les druides, ces prêtres qui incarnaient la résistance à l’impérialisme romain et qui ont dû fuir en Irlande. Ils y ont porté la culture celtique au plus haut, si bien que, une fois convertis au christianisme, les Irlandais sont venus évangéliser le continent au VIe siècle, avec saint Gall, après la chute de l’empire romain.

Le départ des druides a permis l’achèvement de la synthèse qui a formé le peuple gallo-romain. Après la conquête par les Francs qui a suivi et qui a donné à ce peuple une nouvelle aristocratie, il a fallu des siècles pour que s’accomplît une nouvelle synthèse. Produit de l’ethnie française qui avait pris conscience d’elle-même par opposition aux Germains, notre nation ne s’est constituée qu’aux Xe et XIe siècles grâce à la dynastie nationale des Robertiens-Capétiens, qui étaient des Français, après avoir évincé la dynastie étrangère des Carolingiens, qui étaient des Germains.

  1. Origine

On a beaucoup discuté du foyer originel des Aryas, Urheimat en allemand, c’est-à-dire de la région où vivaient les Proto-Indo-Européens avant qu’ils se lançassent à la conquête du monde et qu’ils se divisassent en de nombreux peuples. Pourtant, la solution était connue depuis longtemps grâce aux travaux de deux grands savants allemands, Otto Schrader (1855-1919) et Gustav Kossinna (1858-1931). La paléogénétique a confirmé leurs conclusions en faisant justice d’une kyrielle de théories aberrantes. Les Aryas sont issus, d’une part, de la culture archéologique de Yamnaya (-3300 à -2600), qui était située dans les plaines au nord de la mer Noire, et, d’autre part, de la culture de la céramique cordée et des haches de combat (-3300 à -2200), qui était située, quant à elle, dans les plaines au sud de la mer Baltique. Bien que les porteurs de ces cultures eussent en commun les trois quarts de leur fonds génétique, on ne peut pas en conclure que l’une dérivait de l’autre puisque l’haplogroupe paternel de la première était R1b, celui de la seconde, R1a. On doit en déduire qu’elles provenaient d’une source commune.

L’une comme l’autre étaient issues d’une culture archéologique plus archaïque qui se situait, comme l’avait soutenu l’archéologue lituanienne Marija Gimbutas (1921-1994), dans le bassin de la moyenne Volga, ce puissant fleuve de Russie qui se jette dans la mer Caspienne : il s’agit de la culture de Khvalynsk (-4900 à -3300), où les deux haplogroupes coexistaient. Elle n’a été identifiée que très récemment, après 1977, à la suite de la découverte du site qui lui a prêté son nom. C’est celle-ci qui a domestiqué le cheval et qui a fourni ainsi aux Aryas l’instrument de leurs formidables conquêtes. On ne saurait surestimer l’importance du cheval dans la culture des Aryas. Elle s’est maintenue jusqu’à nos jours, où il est encore appelé « la plus noble conquête de l’homme » et bien que le progrès technique ait réduit à rien sa valeur d’usage.

Tandis que certaines fractions du peuple de Khvalynsk partaient vers l’ouest pour fonder la culture de la céramique cordée et des haches de combat, ceux qui étaient restés sur place ont été le germe de la culture de Yamnaya, qui a succédé à Khvalynsk. Yamnaya, qui avait donc gardé le territoire ancestral, s’est étendue loin vers l’ouest elle aussi, au sud de la céramique cordée.

Mais on doit remonter encore plus haut, plus loin dans le temps et plus au nord dans l’espace. Il ne faut pas confondre le foyer de dispersion, Khvalynsk en premier lieu, Yamnaya et céramique cordée en second lieu, et le foyer de formation. Les Aryas ont en effet des origines « hyperboréennes ». L’Allemand Ernst Ludwig Krause (1839-1903) et l’Indien Lokmanya Tilak (1856-1920) ont soutenu indépendamment et sur des bases entièrement différentes (les traditions populaires des Baltes pour le premier, la tradition védique pour le second) que les premiers Aryas avaient un habitat circumpolaire. Cette thèse a été confirmée par les travaux des savants français Jean Filliozat (1906-1982) et Jean Haudry (1934-2023). De fait, c’est dans le nord-ouest de la Russie qu’est apparu, à la fin de la glaciation de Würm, vers -9000, l’haplogroupe paternel R1a. (L’haplogroupe R1b est apparu plus tôt et plus à l’est ; c’est le sous-clade R1b-M269 qui était porté par les Aryas de Yamnaya et qu’ils ont transmis aux Français.)

Cet environnement peu ensoleillé a dû favoriser la formation du blondisme par dépigmentation : cheveux blonds, peau claire, yeux bleus, traits caractéristiques du type justement appelé « nordique ». On peut y voir une marque accentuée de la néoténie propre à l’espèce humaine, qui est la conservation des propriétés du fœtus ou de l’enfant à l’âge adulte et qui a été définie par l’anatomiste néerlandais Louis Bolk (1866-1930). La persistance à l’âge adulte du goût du jeu et de la découverte, d’une curiosité insatiable, autre effet de la néoténie analysé par l’éthologue autrichien Konrad Lorenz (1903-1989), s’est affirmée parallèlement chez les nordiques à cette époque et a constitué à coup sûr le facteur-clé de leurs succès ultérieurs, qui les ont conduits jusqu’à la lune. Nul doute, en outre, que l’extrême difficulté de la survie dans le grand nord a favorisé l’éclosion d’une intelligence supérieure, au moins chez les chefs de ces groupes de chasseurs. Le développement de la pensée n’est pas le résultat du progrès matériel, il en est la cause. (Le fait que les Esquimaux n’aient pas connu la même évolution prouve au demeurant que les mutations néoténiques qui ont produit le type nordique n’étaient pas simplement la conséquence des conditions naturelles, mais aussi de hasards providentiels.)

Le blondisme est le seul des traits physique du type nordique qui lui soit spécifique et il est donc hautement caractéristique. La dépigmentation est partielle chez le nordique, qui n’est pas un albinos : cheveux blonds et non blancs, yeux bleus et non rouges, peau claire et non blanche. Le blondisme est en partie un phénomène global. Les trois éléments qui le définissent, relatifs respectivement aux cheveux, aux yeux et à la peau, se rapportent tous à la pigmentation. Ils sont liés à des gènes impliqués dans la régulation de la mélanine. Cela explique qu’ils apparaissent souvent ensemble. Cependant, bien qu’ils soient en partie associés génétiquement, ils ne sont pas déterminés uniquement par les mêmes gènes.

En outre, comme ils sont commandés par des gènes récessifs, ces trois éléments sont d’autant plus susceptibles d’apparaître séparément, dans une certaine mesure. Une brune aux yeux bleus aura de bonnes chances d’avoir la peau claire et de porter les allèles des cheveux blonds.

Le blondisme ne peut pas se développer dans les pays chauds. La peau claire y est exposée aux coups de soleil et aux cancers. Les yeux bleus sont sensibles à la lumière. En revanche, la peau claire favorise la formation de vitamine D par l’effet des rayons ultraviolets, ce qui est avantageux dans les pays froids où le soleil est rare et où le corps reste presque tout entier enveloppé dans les vêtements.

La sélection sexuelle a favorisé la généralisation du blondisme dans la population des premiers Aryas. La femme, dont la voix ne mue pas, est moins éloignée de l’enfance que l’homme. Le blondisme de la femme accroît cet aspect néoténique, qui suscite de la tendresse chez l’homme et donne à celle-ci un avantage reproductif. En outre, par la suite, le blondisme et les traits nordiques en général ont été des marques de supériorité comme étant ceux de la classe dirigeante formée par les conquérants aryas.

Il reste à déterminer à quelle culture archéologique se rattachait cette antique population de chasseurs du paléolithique supérieur dont la descendance a connu un si prodigieux destin. L’anthropologie physique et la paléogénétique devraient apporter la réponse.

S’agissant de la France, les conquérants aryas sont venus à partir du IIIe millénaire de la culture de Yamnaya. Les archéologues énumèrent plusieurs cultures qui ont conduit jusqu’à la conquête romaine en formant le fond de la population de la Gaule : gobelets campaniformes (en forme de cloche), culture proto-italo-celtique (-2900 à -1900), champs d’urnes, proto-celtique (-1350 à -950), Hallstatt, celtique (-750 à -450), La Tène, celtique (-450 à -50).

Nos ancêtres les Gaulois ont fourni 90% du fonds génétique des Français de sang. L’arrivée successive des Romains, des Francs et autres Germains, des Bretons, qui étaient aussi des Celtes, et des Normands, qui étaient aussi des Germains, a été marginale en termes démographiques, sauf dans certaines régions. En outre, comme l’a montré le démographe Jacques Dupâquier (1922-2010), la population de la France n’a pas connu de modification génétique importante avant le début de l’immigration, vers 1850. Celle-ci est d’abord venue des pays voisins, puis, à partir de 1950, surtout d’Europe orientale, d’Afrique, des Antilles et d’Asie, et elle fut depuis en grande partie de race non caucasoïde, surtout congoïde.

  1. Bipartition

Le monde indo-européen est divisé en deux selon des critères à la fois linguistiques et biologiques.

L’évolution phonétique à partir du proto-indo-européen nous fait distinguer aujourd’hui, à l’est, les langues satem : balto-slaves, indo-iraniennes, arménienne ; et, à l’ouest, les langues centum (prononcer « kêntoum ») : germaniques, celtiques, romanes, grecque, catégories dénommées respectivement d’après le nombre « cent » (100) en avestique (langue iranienne) et en latin (langue italique, origine des langues romanes, dont le français). Les termes satem et centum se réfèrent à une distinction phonologique fondée sur le traitement des consonnes palatales proto-indo-européennes. Les langues centum conservent les anciennes consonnes vélaires comme « k » dans le latin centum. Les langues satem transforment ces vélaires en consonnes sifflantes ou affriquées, par exemple, en « s » ou « ch ». Ainsi, en sanscrit, satám signifie également « cent », comme satem en avestique. (Il se trouve qu’en français le mot « cent » se prononce comme « sans » et non comme « quand », mais ce changement secondaire ne fait pas du français une langue satem puisqu’il est issu du latin. Il serait même abusif de parler de néo-satémisation.)

Or, la division satem-centum coïncide avec la répartition différentielle des haplogroupes paternels des Aryas : R1a à l’est, chez les Indo-Iraniens, les Baltes et les Slaves : R1b à l’ouest chez les autres peuples indo-européens, avec un certain mélange en Europe centrale.

Deux exceptions apparentes : les Arméniens et les Albanais.

Les premiers sont satem et plutôt R1b (30%), mais ils étaient certainement centum à l’origine puisqu’ils descendent des Phrygiens. Leur langue a évolué sous l’influence du substrat ourartéen, puisqu’elle est devenue partiellement agglutinante, cas unique dans la famille indo-européenne, mais la satémisation de l’arménien vient plus probablement de celle de leurs voisins iraniens. Une dynastie parthe, donc iranienne, a régné sur ce pays pendant les trois premiers siècles de l’ère chrétienne et les Arméniens s’étaient convertis au zoroastrisme avant de passer au christianisme.

Quant aux Albanais, leur langue est un cas particulier, bien qu’elle ait des similitudes avec les langues satem. Ils sont plutôt R1b (à 20% seulement), mais c’est un peuple très mélangé et le substrat pré-arya suffit à expliquer que leur langue ne soit pas centum.

Cette bipartition des Aryas remonte à la dualité entre la culture de Yamnaya, qui était centum et R1b, et la culture de la céramique cordée, qui était satem et R1a. On en a la preuve en suivant à la trace les cultures archéologiques successives qui sont issues soit de l’une, soit de l’autre.

Yamnaya a produit, à l’ouest, celles qui conduisent jusqu’aux Celtes, aux Romains et aux Germains, donc jusqu’à nous, à l’est la culture d’Afanasievo (-3200 à -2400), située au sud de la Sibérie, au nord de la Mongolie, qui était donc R1b, et qui fut à l’origine des Tokhariens, dont la langue était centum. Ainsi, la belle division est-ouest entre satem et centum que l’on observe aujourd’hui était jadis plus complexe.

Les descendants restés sur place des Aryas de Yamnaya ont déserté leurs steppes à la suite de l’événement climatique de -2200, qui a causé une terrible sécheresse. Après -1700, ils ont été remplacés par des Iraniens, Scythes, puis Sarmates, lesquels, beaucoup plus tard, au VIe siècle ap. J.-C., ont été supplantés et absorbés par des Slaves, futurs Russes.

La céramique cordée, pour sa part, a donc connu une immense expansion vers l’est, les Iraniens et les Slaves en étant issus. Elle a produit en outre la culture de Sintashta (-2100 à -1800), puis, succédant à celle-ci, la culture d’Andronovo (-1900 à -900), dans le Kazakhstan actuel, qui était donc R1a et qui, étant à l’origine des Indo-Aryas, était satem.

Ses descendants sont aussi restés sur place et jusqu’à nos jours, malgré un certain recul à l’ouest. Dans cette région, au sud de la mer Baltique, elle est à l’origine, d’une part, des peuples baltes, d’autre part, des peuples slaves occidentaux. Au sein de la famille indo-européenne, on réunit les deux groupes, balte et slave, dans un super-groupe. Cela implique qu’il a existé jadis une langue unitaire balto-slave, qui s’est scindé en deux branches.

Des langues baltes, il ne reste que le lituanien et le letton, d’autres langues s’étant éteintes, comme le vieux-prussien. Ce sont les plus archaïques des langues indo-européennes, ce qui se comprend, puisque l’évolution s’est faite sur place. Comme ces peuples n’ont été convertis au christianisme qu’au XIIIe siècle, ils ont été un conservatoire de la tradition. On ne s’étonnera donc pas que c’est chez eux que Krause ait pu retrouver le souvenir de l’habitat circumpolaire.

Les langues slaves occidentales sont plus nombreuses. Outre le polonais, le tchèque et le slovaque, ce sont le sorabe, le cachoube, le silésien et quelques langues mortes comme le polabe. Les vicissitudes de l’histoire et notamment l’influence germanique ont fait évoluer fortement toutes ces langues, qui n’ont pas le caractère archaïque des langues baltes.

  1. Race

Les premiers Aryas étaient de race caucasoïde. Ils appartenaient principalement à la sous-race nordique de la race caucasoïde, au « type nordique ». L’archéologue australien Gordon Childe (1892-1957), qui avait étudié les restes humains des kourganes (tumulus) des anciens Aryas, les décrivait ainsi : « De grande taille, dolichocéphales, leptorhyniens, orthognates », autrement dit nordiques (dolichocéphale : crâne allongé, par opposition à brachycéphale, crâne rond ; leptorhynien : nez mince et allongé, par opposition à platyrhinien, nez large et plat ; orthognathe : profil rectiligne, par opposition à prognathe, mâchoire saillante). Ils devaient donc aussi avoir les cheveux blonds, les yeux bleus et la peau claire. Georges Dumézil (1898-1986) était plus nuancé : « Les Indo-Européens appartenaient à la race blanche et comptaient des représentants des trois principaux types d’hommes alors fixés en Europe, avec prédominance marquée du nordique. » Et Haudry le confirme, en soulignant que « les témoignages anciens concordent » : la sous-race nordique était « sinon celle de l’ensemble du peuple, au moins celle de sa couche supérieure ». Cela reste vrai en Inde : « Le type nordique est mis en valeur dans le Véda, où Indra, le dieu blond, donne aux guerriers aryens la victoire sur leurs adversaires à la peau sombre. (…) Aujourd’hui encore, en raison de la législation [ancienne] qui a prohibé l’intermariage, les différences physiques sont sensibles entre les hautes castes, où le type nordique est bien représenté, et les castes inférieures, où il est totalement absent » (Haudry). Le prophète de l’Iran, Zarathushtra, qui est pour nous Zoroastre, avait un nom qui signifiait « chameau jaune » en avestique ; il faut croire que son père le lui avait attribué parce qu’il avait un grand nez et les cheveux blonds… donc qu’il avait le type nordique.

En Grèce aussi, le type nordique était un idéal : « Les poètes classiques, d’Homère à Euripide, s’obstinent à nous représenter les héros grands et blonds. Toute la statuaire, depuis l’époque minoenne jusqu’à l’époque hellénistique, donne aux déesses et aux dieux, sauf peut-être à Zeus, des cheveux d’or et une taille surhumaine » (Paul Faure, cité par Haudry).

« Athéna, la déesse au yeux pers » (Athêna, hê theos glaukôpis) est une formule consacrée depuis l’Iliade : pers, épithète poétique pour dire bleu. (Glaukopis peut aussi se traduire par « aux yeux brillants », mais ici c’est bien « aux yeux bleus » qu’il faut comprendre puisque l’on avait en latin : « Athena, dea cæruleis oculis » et que cæruleus veut dire « bleu », comme « pers » en français. D’autant que glaukos, qui a donné « glauque » et qui signifiait d’abord brillant, s’appliquait aux yeux clairs, qui seuls pouvaient briller, et en particulier aux yeux glauques, vert pâle, qui avaient la couleur de la mer. Bleus ou verts, ce sont les yeux du type nordique et ce sont ceux-là qui veillaient sur Athènes.)

« Si le type nordique est considéré comme un idéal, ajoute Haudry, c’est qu’il est celui de la couche supérieure de la population. » Celle-ci a été formée par les conquérants aryas, qui ont imposé leur domination à la population autochtone.

Le type nordique est demeuré un idéal de beauté dans tous les pays aryas, aussi mélangée que soit la population, et cela, en dépit de la promotion du type congoïde effectuée par la propagande cosmopolite dans les pays occidentaux depuis quelques dizaines d’années. Il l’est même apparemment dans les autres peuples, y compris dans ceux de race mongoloïde ou congoïde, où les femmes se font décolorer la peau pour paraître plus belles, la beauté étant en quelque sorte inversement proportionnelle au degré de pigmentation.

Idéal de beauté, le type nordique est en outre une marque de supériorité. Le « sang bleu », sangre azul en espagnol, est synonyme de distinction ou de noblesse, le sang paraissant bleu dans les veines du poignet quand la peau est claire.

L’inégalité des races et des sous-races est ainsi inscrite dans l’ADN de l’espèce homo sapiens, probablement parce qu’elle dépend du niveau de néoténie.

Cependant, les Aryas se sont beaucoup mélangés avec les peuples qu’ils ont assujettis et certaines des branches de la famille arya se sont même métissées avec des non-caucasoïdes. Ainsi des Russes, qui ont reçu des Ouraliens et des Turcs une bonne dose de sang mongoloïde, ou des Indo-Aryas, qui, en dépit du système des castes, se sont quand même un peu mêlés, du moins dans les sous-castes (jatis) inférieures de la caste des vaisyas, avec les autochtones australoïdes, ainsi qu’avec des mongoloïdes venus du Tibet et de Birmanie.

L’archéologie confirme dans son principe la thèse d’Arthur de Gobineau, dans son Essai sur l’inégalité des races humaines, ouvrage passionnant, mais préscientifique. Il témoigne en outre, malheureusement, d’une étroitesse d’esprit en ce qu’il n’accorde aucune valeur aux autres sous-races qui ont contribué à la formation du peuple français. Ce réductionnisme déplorable ne rend pas justice au génie de la synthèse qui a produit notre peuple.

C’est cependant dans sa lignée que l’on a longtemps parlé de « race aryenne » (lui-même préférait dire « race ariane »), en confondant ainsi une catégorie culturelle, l’ethnie, avec une catégorie biologique, la race, ainsi que la sous-race avec la race qui l’englobe à un degré supérieur de la taxinomie. Il faut dire : race caucasoïde, sous-race nordique, peuple ou ethnie arya.

Quoi qu’il en soit, et malgré ses erreurs, Gobineau a mis en lumière le rôle essentiel du fonds génétique dans l’évolution des peuples et la formation des civilisations, d’une part, le lien étroit qui unit les Aryas à la sous-race nordique, laquelle est à la source de leur génie, d’autre part.

Le type racial est autant mental que physique. Dans son fameux Essai, Gobineau a montré que c’était avant tout leur énergie qui donnait aux nordiques la primauté sur les autres races et sous-races, bien qu’ils fussent aussi d’une intelligence supérieure. On l’a vu, c’est dans leur habitat circumpolaire originel que s’est apparemment formé ce type, auquel la néoténie n’a pas seulement conféré la blondeur, mais aussi le goût de la découverte et une curiosité insatiable. Ces qualités exceptionnelles leur ont donné l’esprit de conquête et la volonté de dominer, le sens de la hiérarchie. C’est dans les ressources mentales du sang nordique, aussi mêlé fût-il, que les peuples aryas ont trouvé les facteurs de leurs succès. Elles se sont traduites par une floraison de génies, dont la plupart sont restés inconnus en dépit des progrès admirables qu’ils ont fait faire à leur civilisation. Dans tous les domaines, les Aryas ont dépassé les autres peuples. Créée par la Grèce, l’Inde et l’Iran, portée au plus haut par l’Occident et le monde russe, la science est le fruit des Aryas. Il n’y a rien de comparable chez les non-Aryas à la philosophie des Grecs, des Indiens, des Iraniens, des Occidentaux, Français, Allemands, Italiens. Les progrès extraordinaires de la technique et de l’industrie dans les temps modernes ont aussi été le fait des Occidentaux, donc des Aryas. On dit que la poésie arabe est très belle, mais les Aryas ont créé les plus grands chefs-d’œuvre, tels que l’Iliade, le Mahabharata et le Livre des rois. Il en va de même pour les arts. L’égalité n’étant pas dans la nature (on ne le répétera jamais assez), il n’y a d’égalité ni entre les races ni entre les peuples ni entre les civilisations et il faut reconnaître objectivement que les Aryas sont au sommet du genre humain.

  1. Tradition

C’est Jean Haudry qui a créé le concept fondamental de « tradition indo-européenne », laquelle inclut l’idéologie tripartie ou modèle des trois fonctions analysé par un autre grand savant français, Georges Dumézil. Haudry l’a illustré par deux contributions remarquables, La triade pensée, parole, action dans la tradition indo-européenne (2009) et Le feu dans la tradition indo-européenne (2016). Dans son esprit, la tradition indo-européenne comprenait les éléments et structures culturels qui étaient hérités des Proto-Indo-Européens, tels qu’ils les avaient intégrés dans leur culture aux différentes étapes de leur évolution. Nous élargirons pour notre part cette notion en y ajoutant ce qui est parvenu jusqu’à nous des anciens peuples aryas, en particulier des Grecs, en ce qu’ils ont innové par rapport aux premiers Aryas, leurs ancêtres. Ainsi, pour nous, la culture qui vient de la Grèce antique fait partie de la tradition indo-européenne, tout comme ce qui nous vient du zoroastrisme, ancienne religion de l’Iran, ou du bouddhisme, religion nouvelle apparue en Inde au VIe siècle av. J.-C.

Les traditions ne sont pas figées, elles sont vivantes et elles s’adaptent.

Les études indo-européennes n’ont pas commencé avec l’orientaliste anglais William Jones (1746-1794), comme le prétendent abusivement ses compatriotes avec leur chauvinisme habituel en citant sa conférence de 1786 à Calcutta. En réalité, c’est l’érudit français Claude de Saumaise (1588-1653), génie méconnu, qui fut le premier, en 1643, presque un siècle et demi avant Jones, à soutenir, dans un ouvrage majeur, De lingua hellenistica (« De la langue hellénistique »), que le latin, le grec, les langues germaniques, le persan et le sanscrit avaient une origine commune, provenant d’une langue mère disparue, qu’il appelait le scythique, notre proto-indo-européen. La théorie fut reprise après lui notamment par le grand philosophe allemand Wilhelm Leibniz (1646-1716) en 1704 et par le jésuite français Laurent Cœurdoux (1691-1779) en 1767. Jones ne fut donc que le dernier des précurseurs.

Les études indo-européennes ne deviendront une science qu’au début du XIXe siècle, grâce au Danois Christian Rask (1787-1832), dans un mémoire de 1818, et à l’Allemand Franz Bopp (1791-1867), dans six mémoires publiés de 1824 à 1833. Les études indo-européennes ont connu ensuite un immense développement et elles ont été illustrées notamment par le grand linguiste français Antoine Meillet. Après lui, les Français Georges Dumézil et Jean Haudry ont tenu la première place dans ce domaine scientifique, auquel ils ont fait faire un saut conceptuel en mettant au jour les éléments et les structures de la pensée des premiers Aryas.

La découverte par Georges Dumézil en 1938 de l’ancienneté et de la pérennité du modèle des trois fonctions est du plus haut intérêt. Selon cette antique tradition des sociétés aryas dont nous sommes les descendants et les héritiers, l’ordre social est fondé sur l’équilibre de trois fonctions hiérarchisées, dites respectivement « souveraine », « guerrière » et « productive ».

(1) La première est la fonction souveraine, sous deux pôles complémentaires, l’un fondateur – « royal » et politique, l’autre régulateur – sacerdotal et juridique. Le pôle royal représente la souveraineté politique ; il comprend tous les dirigeants de l’État. Ses valeurs spécifiques sont l’autorité, la puissance, la grandeur, la magnificence, la miséricorde, l’espérance… Le pôle sacerdotal et juridique comprend tous ceux qui portent ou qui portaient la soutane, la robe ou la toge : prêtres, magistrats, professeurs… Ses valeurs spécifiques sont la sagesse, la justice, la vérité, la foi, la prudence… La couleur symbolique de la première fonction est le blanc.

(2) La deuxième est la fonction guerrière. Elle est celle de l’armée, des gens d’armes. Elle s’étend plus largement à tous ceux qui font usage de la force ou se mettent en danger, donc aux policiers ou agents de sécurité, sans oublier les pompiers, « soldats du feu ». Elle inclut aussi par extension les activités qui opposent des individus ou des équipes dans un combat ritualisé ou qui demandent du courage physique, donc le sport, l’athlétisme. Les valeurs spécifiques de la deuxième fonction sont la prouesse, le sacrifice, la force, le courage… Sa couleur symbolique est le rouge.

(3) La troisième est la fonction productive et reproductive. Elle comprend tout le reste, notamment ce qui concourt au développement quantitatif de la société, et elle est donc multiforme. Elle inclut les activités économiques : agriculture, industrie, commerce, finance. Elle est aussi fonction reproductive et la femme, mère de famille, s’y rattache. Les valeurs spécifiques de la troisième fonction sont la charité, la tempérance, la largesse, la pudeur, la pureté, l’honnêteté, la prospérité, la fécondité, la volupté L’art en fait partie, comme technique, tout autant que comme esthétique. Sa couleur symbolique est le noir, le bleu ou le vert.

Il y a aussi des valeurs trivalentes, qui se rattachent à chacune des trois fonctions, comme l’honneur et la fidélité.

Le drapeau français, bleu, blanc, rouge, le blanc étant au centre, est un emblème trifonctionnel.

L’idéologie tripartie est à l’origine aussi bien de la division des trois castes aryas en Inde, qui sont les brahmanes (prêtres), les kshatriyas (guerriers) et les vaisyas (paysans et commerçants), que des trois ordres de l’Ancien Régime en France, clergé, noblesse, tiers état, ou encore, oratores, bellatores, laboratores, c’est-à-dire ceux qui prient, ceux qui se battent, ceux qui travaillent, résurgence remarquable de la tradition arya.

Ce modèle des trois fonctions n’a été observé que chez les peuples aryas d’Europe et d’Asie.

La dualité des pôles de la première fonction apparaît comme une préfiguration de la laïcité qui, sous une forme ou sous une autre, est le propre des sociétés occidentales. Contrairement à ce que pourrait laisser penser l’énumération des trois ordres de l’Ancien Régime qui se réunissaient dans les états généraux, clergé, noblesse et tiers état, la première fonction ne se réduisait pas au clergé, elle était d’abord représentée par le roi, qui convoquait les états généraux. Il avait l’autorité politique, temporelle, tandis que le clergé avait l’autorité religieuse, spirituelle. L’Église et l’État étaient complémentaires et non antagonistes comme ils le sont devenus en France sous la IIIe république en vertu d’un laïcisme contraire à la saine laïcité.

Cette même dualité des pôles fonde en outre l’indépendance de la justice et celle de l’université. En revanche, elle ne légitime nullement la séparation des pouvoirs exécutif et législatif selon la théorie forgée par Charles de Montesquieu (1689-1755) d’après une interprétation idéalisée de la monarchie anglaise. Dans la tradition, le pôle royal est unitaire et non biparti. Du reste, cette séparation est un mythe, elle est impossible en pratique. Toujours et partout, le gouvernement, censé exercer un pouvoir purement exécutif dans lequel, donc, il se bornerait à l’application des lois votées par le parlement, a lui-même un pouvoir réglementaire indépendant qui est matériellement législatif. En outre, pour la politique étrangère notamment, il doit prendre des décisions qui ne sont en rien une simple application de la loi. En France, patrie du « parlementarisme rationalisé » inauguré par la Ve république, la grande majorité des lois sont d’initiative gouvernementale et la chambre basse peut censurer le gouvernement. Même aux États-Unis, la séparation rêvée par Montesquieu n’est pas respectée. Le président a non seulement un large pouvoir réglementaire, mais il a de plus le droit de veto sur les lois votées par le parlement (congress) ; il a aussi l’initiative des lois. La chambre haute, le sénat, doit donner son accord à la nomination des ministres. Enfin, le parlement peut destituer le président (impeachment).

Chacun des deux pôles de la première fonction est lié particulièrement à l’une des deux autres fonctions. Le pôle royal, à la fonction guerrière, le roi étant normalement membre de la noblesse : il est « le premier des gentilshommes » ; c’est ce lien qui constitue le politique et la puissance de l’État, le droit et la justice restant à part. Le pôle sacerdotal et juridique est lié à la fonction productive et reproductive, les relations sociales et économiques étant régies par le droit et la justice, le mariage et la famille étant consacrés par la religion.

Tradition moins spécifique, les anciens Aryas connaissaient quatre cercles d’appartenance sociale eux aussi hiérarchisés : la famille (patrilinéaire), le lignage (qui réunissait les descendants d’un ancêtre commun en ligne masculine), la tribu (division du peuple) et le peuple. En latin : familia, gens, tribus, populus. Il n’y avait rien au-dessus du peuple. Les Aryas ont inventé l’empire pour organiser leurs conquêtes, mais celui-ci était contraire à leurs traditions les plus anciennes.

La tradition indo-européenne a aussi transmis un riche formulaire aux peuples aryas. La triade « pensée, parole, action » apparaît dans le Confiteor : « Je confesse à Dieu que j’ai beaucoup péché par pensée, par parole et par action » (« Confíteor Deo… quia peccavi nimis cogitatione, verbo et opere… », dans la forme traditionnelle, dite extraordinaire, du rite romain ; dans la forme ordinaire, on ajoute : « et omissione », (« et par omission »), dans un souci casuistique.

Les formules de la tradition arya ne sont pas de vagues proverbes. Elles énoncent des principes et définissent un idéal. Ici, il est dit que la pensée doit commander la parole ou plus précisément que celle-ci doit être conforme à celle-là, donc que l’on doit être sincère et ne pas mentir. En outre, l’action doit être conforme à ce que l’on a affirmé. Il faut tenir sa parole. C’est un idéal de vérité.

Mieux encore, l’ordonnancement des termes récuse la réalité quotidienne qui fonctionne en sens inverse en vertu de ce que l’on appelle maintenant la résolution des dissonances cognitives. Le fait est que si l’on se croit obligé d’agir contre sa conscience, on finit souvent, et même le plus souvent, par modifier sa conviction plutôt que son comportement. Blaise Pascal (1623-1662) l’avait compris qui, invitant le libertin à faire son fameux pari, en concluait qu’à force de pratiquer la religion il finirait par avoir la foi. L’idéal des Aryas dit au contraire qu’il faut penser et agir selon sa foi.

On mesure la richesse, la profondeur et la pertinence de ces formules venues de la tradition, qui sont autant d’articles de foi.

  1. Religion

Que reste-t-il de la religion ancestrale des Aryas ? La réponse est éminemment paradoxale.

En premier lieu, l’hindouisme a prolongé ladite religion jusqu’à nos jours, sans rupture. Mais l’évolution a été telle au fil des siècles qu’il n’en reste pour ainsi dire plus rien, bien que les hindous continuent à vénérer les Védas et surtout le Rig-Véda, le plus ancien. Les principaux dieux védiques, Varuna et Mitra, Indra et les Nasatya, formaient une structure trifonctionnelle et représentaient respectivement la souveraineté sous ses deux aspects, la guerre et la production-reproduction. La triade qui les a remplacés, Brahma, Vishnu et Shiva, n’est pas trifonctionnelle et la bhakti, la dévotion pour les deux derniers, Brahma étant évanescent, apparue dans les derniers siècles avant l’ère chrétienne, n’a aucun rapport avec le culte précédent, qui était extraordinairement ritualisé et faisait peu appel aux sentiments. Mais surtout les premiers Aryas avaient la religion de la vérité, ils haïssaient le mensonge et les fidèles devaient avant tout croire à l’enseignement des prêtres, les brahmanes : leur religion était une orthodoxie. Véda veut dire savoir, connaissance, et le fidèle devait admettre que les sept rishis, les sages, avaient reçu les Védas des dieux. Le védisme était donc bien une religion de la foi, une orthodoxie. Au contraire, l’hindouisme qui lui a succédé est une religion de la loi, le dharma, au demeurant variable selon les conditions telles que la caste et le sexe : c’est une orthopraxie.

Le bouddhisme, qui dérive de l’hindouisme, mais qui a rompu avec lui, a effectué une révolution au sens premier du terme, un retour au point de départ, au moins dans le principe du retour à la foi, puisqu’il s’est émancipé du dharma, de la loi, en rejetant le régime des castes, et qu’il a fait appel à la foi de ses disciples dans la doctrine de Siddharta Gautama, dit le Bouddha, c’est-à-dire l’Éveillé.

En second lieu, c’est le christianisme qui représente, miraculeusement, le meilleur de la tradition indo-européenne puisque ses dogmes sont centrés sur le mystère de la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et que celui-ci est la consécration sublime de l’idéologie tripartie des Indo-Européens analysée par Dumézil. Pour un chrétien, cette antique doctrine peut être considérée comme une proto-révélation qui a préparé la voie du Seigneur.

Ainsi, « le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre », dit le Credo, exerce la souveraineté sur toute la création.

Le Fils, dont l’Apocalypse de saint Jean dessine une image terrible, fait la guerre à Satan et à ceux qui le représentent sur terre, à savoir les pharisiens, « fils du diable », « Synagogue de Satan ».

Puisque c’est par le Saint-Esprit, « qui est Seigneur et qui donne la vie » (dit le Credo), que le Christ « a pris chair de la Vierge Marie », puisque le Saint-Esprit est amour et charité et que c’est par lui que la grâce féconde les âmes, on peut dire que la troisième Personne de la Trinité est, dans sa grandeur infinie, l’aboutissement des intuitions des anciens Aryas au sujet de la troisième fonction. Si le mot Esprit est masculin en français, il est neutre en grec (Pneuma), mais féminin en hébreu et en araméen (Rouah). Or, le Christ parlait à ses disciples en araméen. Il est permis d’en tirer un argument a contrario, car il serait difficilement concevable qu’il eût employé un mot du genre féminin pour le Saint-Esprit si celui-ci avait été en rapport avec la souveraineté ou la guerre, avec la première ou la deuxième fonction.

Ainsi, sans connaître la vérité ultime qu’a apportée la révélation chrétienne, les Aryas avaient su concevoir un modèle social à l’image de la divinité qu’ils pressentaient. Si le Saint-Esprit « a parlé par les prophètes », comme le dit le Credo, il a inspiré jadis, il y a six mille ans, sur les bords de la Volga plutôt que sur ceux du Jourdain, un prophète inconnu qui a conçu un ordre social et un ordre divin qui préfiguraient le mystère de la Sainte Trinité. Les prophètes d’Israël, quant à eux, n’ont ni vu ni pressenti la Trinité et, s’ils ont annoncé la venue du Messie, il était pour eux « le fils de l’homme » et non le Fils de Dieu.

Paradoxe corollaire du précédent, le christianisme est sorti du judaïsme dans les deux sens du verbe sortir : il lui a succédé et il a rompu avec lui. Il y a dans le Nouveau Testament des centaines de citations de l’Ancien. Elles sont presque toutes prises dans une version grecque, en général la Septante, parfois dans celle de Théodotion, quelquefois encore dans la version en araméen, le Targum, mais jamais dans une version hébraïque. Jésus était le Messie annoncé par les prophètes, mais il y a autant de ressemblance entre le christianisme et le judaïsme qu’entre lui et Bar Kochba, chef de la révolte juive de l’an 135, qui se prétendait le Messie et qui a été écrasé par les Romains. « Mon royaume n’est pas de ce monde », a dit le Christ au procurateur romain, Ponce Pilate, et il n’a jamais fait la guerre qu’à Satan et à ses représentants, les pharisiens, « fils du diable ».

Autant dire que la notion de « judéo-christianisme » est une absurdité, à moins qu’elle ne qualifie ceux des premiers chrétiens qui continuaient à judaïser. D’autant que le judaïsme actuel est celui des pharisiens vilipendés dans l’Évangile.

La mutation qui a conduit du judaïsme au christianisme n’a pas été une évolution, mais une rupture, consacrée par la mort de Jésus sur la Croix à la demande des Juifs. Les Évangiles imputent clairement aux Juifs la responsabilité du « Déicide », de la mise à mort d’un homme qui était Dieu. L’apôtre saint Paul, dans la première épître aux Thessaloniciens, saint Pierre dans les Actes des apôtres, les en accusent formellement : « Les Juifs ont tué le Seigneur Jésus et les prophètes » (I Thessaloniciens II 14-16).

De leur côté, les Juifs n’ont pas été avares d’imprécations contre le Christ, contre la Vierge Marie et contre les chrétiens. La version non expurgée du Talmud en est remplie. Les Juifs traitent la Vierge Marie de « prostituée » et son Fils de « bâtard ». On comprend que le roi saint Louis, quand il eut pris connaissance de ces abominations, ait ordonné que le Talmud fût brûlé en place de Grève.

Le judaïsme sous toutes ses formes était une religion de la loi, une orthopraxie : il demandait de faire, plutôt que de croire. Tout ce qui était ordonné aux adeptes du judaïsme, c’était de respecter scrupuleusement la loi de Moïse. C’est encore le cas pour le judaïsme actuel. Selon Moïse Maïmonide (1138-1204), la loi juive comporte 613 mitzvot ou commandements, qui sont pour nous tous plus ridicules les uns que les autres, comme l’interdiction de mélanger la viande et le lait.

Ne parlons pas de la circoncision masculine, excision du prépuce, mutilation sexuelle qui, selon l’Exode, est le signe de l’Alliance de Yahvé avec son peuple… Primitivisme de la première religion des Israélites. Cela ne s’est pas arrangé par la suite, dans la cabale, gnose juive qui est née au XIIe siècle de l’ère chrétienne et qui, suivie par 80% des Juifs religieux, est supérieure à leurs yeux tant au Talmud qu’au Tanakh (la Bible hébraïque) :

« Dès la naissance, ou dans les jours qui suivent, l’enfant mâle est marqué de la lettre de Dieu. La circoncision, disent les Kabbalistes, est la transformation du pénis humain en la lettre yod, la première du Tétragramme [YHWH, ces quatre lettres que nous lisons « Yahvé »], le sceau de Dieu » (Tsili Dolève-Gandelman et Claude Gandelman cités par Jean Soler).

Trouver le pénis dans le nom de Dieu, il fallait le faire ! Ici, le ridicule le dispute au blasphème. Qui se réclamait du judéo-christianisme ?

Si on a fait grâce aux filles de la circoncision féminine, excision du clitoris, ce n’était pas pour les épargner, mais parce que les femmes ne comptaient pas et ne pouvaient être parties à l’Alliance. Celle-ci était un contrat passé avec Yahvé : en échange du culte exclusif que les Israélites lui rendaient, il devait les protéger et les favoriser en leur donnant la victoire.

La Nouvelle Alliance inaugurée par le Christ a aboli l’Ancienne Alliance, « ministère de la mort », « ministère de la condamnation », a dit saint Paul (II Corinthiens, III 7-9), et avec elle la loi de Moïse : c’est la foi qui sauve, ce ne sont pas les œuvres, en tout cas pas celles prescrites par la loi juive. Le christianisme est une orthodoxie : il demande avant tout à ses adeptes d’avoir la foi, de croire ; ce sont des « fidèles », mot qui vient du latin fidelis et, par lui, de fides, la foi.

Saint Jean-Baptiste, « le plus grand des prophètes », qui a baptisé Jésus dans les eaux du Jourdain, était essénien et c’est par l’intermédiaire de l’essénisme que le christianisme a hérité de la tradition indo-européenne telle qu’elle s’était métamorphosée en Iran, en Inde et en Grèce.

C’est ainsi que, du monothéisme à la résurrection des morts, les dogmes du zoroastrisme, religion des anciens Perses, se retrouvent dans le christianisme. Or, l’Avesta, le livre saint du zoroastrisme, est antérieur de plusieurs siècles à la rencontre des Juifs et des Perses, qui s’est produite en 539 av. J.-C., quand l’empereur Cyrus a pris Babylone, où les Juifs avaient été déportés, et qu’il les a libérés. Il faut en conclure que le judaïsme, surtout dans sa branche essénienne, a hérité des dogmes zoroastriens après cette date et qu’il les a transmis au christianisme. La concordance des dogmes est en effet confondante.

Le zoroastrisme croit en un Dieu unique, Ahura Mazda, le Seigneur Sagesse, qui est infiniment bon et qui a formé le monde. Il est entouré d’un cortège d’archanges, les saints immortels ou immortels bienfaisants, ameshas spentas, et de simples anges, yazatas. Chaque homme a un ange gardien, fravarti. Ahura Mazda a créé l’Esprit Saint, Esprit du Bien, Spenta Manyu, et l’Esprit du Mal, Angra Manyu, qui a choisi en toute liberté, comme Satan, de s’opposer à Dieu, et qui est assisté par une foule de démons, daevas.

Le zoroastrisme est une religion de salut. Il croit à la vie éternelle, au jugement de l’âme après la mort, à la rétribution des bonnes et des mauvaises pensées, paroles et actions, à l’enfer et au paradis (mot d’origine iranienne) – eschatologie individuelle.

Le zoroastrisme croit aussi au Sauveur, Saushyant, qui viendra à la fin du monde, à la résurrection des morts, au jugement dernier et à l’avènement du Royaume de Dieu – eschatologie collective.

Le zoroastrisme est une religion universaliste, qui s’adresse à tous les hommes, non à un peuple particulier, et qui fait du prosélytisme.

Il faut donc admettre que le christianisme a hérité du zoroastrisme une grande partie de ses dogmes. N’est-ce pas la signification profonde de l’hommage que « des mages venus d’Orient » ont rendu à l’enfant Jésus dans sa crèche de Bethléem (Matthieu, II 1-12) ? À l’époque du Christ, on appelait « mages » les prêtres zoroastriens. Saint Matthieu ne l’ignorait pas. (Les mages étaient des prêtres et non des rois comme on l’a imaginé à partir du IIIe siècle.) Il est significatif que les premiers hommes qui soient venus adorer Jésus ne fussent pas juifs, mais iraniens. En se prosternant devant lui pour l’adorer, ils ont célébré par là même la translation du zoroastrisme au christianisme.

Le christianisme a hérité en outre, à travers l’enseignement des esséniens et de saint Jean-Baptiste, de la morale de compassion du bouddhisme. C’est aussi du bouddhisme qu’il a reçu deux institutions majeures, le monachisme et l’Église, qui n’existent pas en dehors de ces deux religions et qui sont, en particulier, absentes du judaïsme, si ce n’est de sa branche essénienne, aujourd’hui disparue et que le christianisme a continuée.

Enfin, le christianisme, dans sa genèse et dans son développement, est tout imprégné de la culture grecque et de la philosophie platonicienne. C’est ainsi que l’Évangile selon saint Jean commence par ces mots : « Au commencement était le Verbe », le Logos de la philosophie grecque, qui est là identifié au Christ.

Le christianisme n’est pas fondé sur une loi, mais sur une foi, un credo, « je crois » en latin. Il suffit de lire le Credo pour s’en convaincre : la foi chrétienne ne doit quasiment rien à la religion des Juifs sadducéens ou pharisiens, les esséniens étant à part. Même la conception virginale du Messie, annoncée par le prophète Isaïe selon la Septante, est rejetée par les Juifs, qui s’en tiennent à la version hébraïque. La création ex nihilo (à partir de rien) n’a pas de précédent, ni dans le judaïsme ni même dans le zoroastrisme. Correctement traduits, les deux premiers versets de la Genèse, dans la Bible hébraïque, disent simplement que le grand dieu, Elohim (pluriel de majesté de Eloha, dieu), a formé (et non créé) le ciel et la terre, à partir du « tohu-bohu », autrement dit du chaos qui préexistait. De même, du reste, Ahura Mazda, le Seigneur Sagesse, nom de Dieu pour Zoroastre, a formé le monde, il ne l’a pas créé stricto sensu.

Le judaïsme était théocratique. Il ne faisait pas de différence entre le spirituel et le temporel. La loi de Yahvé régissait tous les aspects de la vie et c’est au nom de lui que l’on gouvernait, avec la mission première de faire respecter sa loi. Tout au contraire, le christianisme est laïc. Jésus a dit, rappelons-le : « Mon royaume n’est pas de ce monde », mais aussi : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Le spirituel est donc bien dissocié du temporel. C’est ce qu’ont rappelé les évêques de France en 1682 dans la déclaration des quatre articles. Les prétentions crypto-théocratiques des papes, qui ont même inventé une « doctrine sociale de l’Église », n’y peuvent rien changer. Du reste, elles ne remettent quand même pas en cause la distinction de l’Église et de l’État, laquelle est inconcevable dans le judaïsme.

Le judaïsme admettait la polygamie. Il a continué à le faire dans les pays catholiques jusqu’au XIe siècle et en Orient jusqu’au XXe siècle. Au contraire, le christianisme est monogame. Né dans une province profondément hellénisée de l’empire romain, il a rejeté le judaïsme aussi sur ce point en reprenant la norme des Grecs et des Romains. C’est encore un héritage indo-européen bien qu’il soit impossible de remonter plus haut. On ne sait pas ce qu’il en était des Proto-Aryas à cet égard.

Normalement, le monothéisme et l’universalisme vont de pair. Si, en effet, il n’y a qu’un seul Dieu, tous les hommes doivent croire en lui et l’adorer. De fait, Zoroastre, le prophète de l’Iran, qui, le premier, a découvert la vérité du Dieu unique, a voulu qu’il fût adoré par toute la terre. Pourtant, si le christianisme est universaliste par essence, le judaïsme, qui est passé tardivement au monothéisme, a réussi l’exploit de garder au Dieu unique la qualité d’un dieu ethnique réservé aux Juifs.

Le judaïsme était raciste et il l’est resté. Au départ, il était classiquement polythéiste, comme le prouvent les papyrus retrouvés dans l’île d’Éléphantine, sur le Nil, au sud de l’Égypte, puis il est devenu monolâtrique, en ce sens qu’il exigeait des Juifs qu’ils adorassent exclusivement Yahvé, leur dieu ethnique, sans nier pour autant l’existence des autres dieux, ceux des peuples étrangers. Il est passé au monothéisme sous l’influence du zoroastrisme, qui s’est combinée avec la notion de « peuple élu ». Yahvé est devenu Dieu, dieu unique, quand les Juifs ont privé de leurs dieux les « nations », les Goyim, les non-Juifs, qu’ils méprisaient et qu’ils haïssaient. Pour eux, il n’y avait qu’un seul Dieu, mais il était réservé aux Juifs. Il fallait donc que les non-Juifs fussent assimilés à des bêtes. Cette doctrine invraisemblable (pour rester poli) était en formation dans l’Ancien Testament, elle a été formalisée dans le Talmud (« Vous êtes des hommes, les non-Juifs ne sont pas des hommes »). La cabale a fait encore mieux, puisque, pour elle, les Juifs sont des étincelles de la Divinité (Shekhina) dispersées au milieu du fumier des non-Juifs (Goyim, terme de mépris et d’exécration).

Au contraire, le christianisme est universaliste, il veut convertir tous les hommes. « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit… » (Matthieu, XXVIII 19). Le peuple élu a achevé sa mission, qui était de donner le Christ aux hommes de « toutes les nations » (ethnê), ces goyim que les Juifs rejetaient et détestaient.

Faut-il ajouter qu’il n’y a pas de comparaison entre la grandeur du christianisme et la médiocrité du judaïsme actuel, petite religion étriquée qui était celle des pharisiens ? Quant à l’ancien judaïsme, tel qu’il apparaît dans la Bible, on lui a prêté, comme à l’hébreu biblique, par projection rétrospective, une partie de la grandeur du christianisme qui lui a succédé.

C’est une alchimie qui a transformé le plomb du judaïsme en or du christianisme grâce à la tradition indo-européenne. À l’inverse de l’hindouisme, le christianisme est une religion de la foi qui a succédé à une religion de la loi.

Autant dire que le néo-paganisme dont certains se réclament au nom de la tradition indo-européenne est un contresens. Il est aussi absurde qu’artificiel. Absurde, dès lors que celle-ci est portée par le christianisme. Artificiel, car les religions païennes des Gaulois, des Romains et des Germains, au demeurant fort différentes entre elles, sont mortes et enterrées, sauf pour ce que l’Église en a gardé en le christianisant, par exemple en assimilant certains dieux à des saints : c’est l’interpretatio christiana.

Il se peut quand même qu’il y ait eu des traces de paganisme dans certaines traditions populaires, mais, d’une part, il est fort difficile de savoir d’où elles proviennent et il se pourrait bien qu’elles fussent d’origine pré-arya, d’autre part, ce ne serait au mieux que des débris dont on ne pourrait pas faire une religion. Le néo-paganisme est un produit de synthèse idéologique qui est contraire à toute tradition authentique. La France est chrétienne depuis la conversion de Clovis en 496 et, si la foi a reculé depuis trois siècles devant le matérialisme et l’athéisme, si les bons catholiques déplorent un « nouveau paganisme », celui-ci n’a en réalité rien à voir avec l’ancien. On ne peut pas faire revivre une religion qui a disparu. (Il est d’ailleurs cocasse que les quelques Français qui se disent néo-païens par haine du christianisme ne trouvent rien de mieux pour leurs rites ésotériques que le marteau de Thor ou la tour de Youle, qui relèvent de la mythologie des Germains et pas du tout de celle de nos ancêtres les Gaulois…)

  1. Civilisation

Les Aryas sont à l’origine de quatre des six civilisations contemporaines. Ce sont les plus grandes.

Au XVIIIe siècle av. J.-C., les Aryas ont envahi l’Inde, détruisant la civilisation de l’Indus. Dans les siècles qui ont suivi, ils ont adopté les Védas, qui vantaient les exploits des conquérants. C’est l’origine de la civilisation indienne.

Au VIe siècle av. J.-C., Cyrus le grand, de la dynastie des Achéménides, a fondé l’empire perse. Ce fut le début de la civilisation orientale. Elle fut zoroastrienne, puis chrétienne, avant que l’islam ne s’imposât et devînt majoritaire.

Au XIe siècle ap. J.-C., à la demande de l’empereur des Francs, l’Église de Rome a adopté le Filioque (précision ajoutée au Credo : le Saint-Esprit procède du Père et du Fils). Cela conduisit à la rupture avec l’Église d’Orient qui se produisit en 1054 et à la naissance de l’Occident. À la même époque, les Français venus de Normandie chassèrent les Arabes et les Byzantins d’Italie, établissant ainsi la frontière avec la civilisation orientale.

Au XVIe siècle, Ivan le terrible, prince de Moscovie, devint le premier tsar de toutes les Russies après avoir vaincu les Turcs. Ce fut l’acte de naissance du monde russe.

Les Aryas ont même contribué à la genèse de la civilisation chinoise. Ses premiers pas ont été guidés par les Aryas de la culture d’Afanasievo, qui s’est prolongée dans celle des Tokhariens, ainsi que par les Indo-Aryas de la culture d’Andronovo.

En revanche, les Aryas ne sont pour rien dans la civilisation de l’Afrique noire. Elle est fort inférieure aux cinq autres et même primitive.

Le savant allemand Hans Krahe (1898-1965), linguiste et philologue, a démontré en 1949 que l’hydronymie (noms des cours d’eau) de l’ouest de l’Europe était remarquablement homogène et qu’elle provenait d’une première vague de conquérants aryas parlant ce qu’il a appelé le « vieil-européen » et antérieure à la formation des peuples historiques, italo-celtiques, germaniques, slaves et baltes. Cela signifie qu’il y a eu dans cette région continuité culturelle et linguistique par fusion des élites au cours des siècles et des conquêtes successives effectuées par les divers peuples aryas en sorte que les noms des fleuves et rivières ont évolué sans rupture. Ce « vieil-européen », étant commun aux deux cultures archéologiques des gobelets campaniformes, issue de Yamnaya, d’une part, et de la céramique cordée, d’autre part, ne devait pas être bien différent de l’indo-européen commun des origines.

Or, les limites de cette hydronymie « vieille-européenne » sont justement celles de la civilisation occidentale née au XIe siècle de l’ère chrétienne. Ce ne peut être le fait du hasard. La genèse de la civilisation occidentale s’est appuyée sur un très ancien héritage culturel et génétique, sur un atavisme datant de plus de deux mille ans av. J.-C., que ne partagent pas ses voisines de l’est.

En effet, l’hydronymie de l’est de l’Europe, dans le monde russe (Russie, Biélorussie, Ukraine) et dans la péninsule balkanique, n’a rien à voir avec celle de l’Occident. Elle est très hétérogène et ne présente pas de traces du vieil-européen. Là, les vagues successives n’ont eu aucune continuité. Il en résulte une hydronymie composite. Les noms des cours d’eau y relèvent de la superposition de plusieurs strates linguistiques. Il y en a qui remontent aux Iraniens, d’autres aux Thraco-Ilyriens, mais il y en a bien davantage qui sont dus aux Slaves. Dans les régions les plus à l’est, l’hydronymie est en partie ouralienne. D’autres noms de cours d’eau dans le sud-est de l’Europe sont d’origine turque.

La découverte sensationnelle de Krahe a établi que notre civilisation était la résurgence extraordinaire d’une réalité très ancienne.

  1. Conquête

Les Aryas ont toujours été des conquérants. Ils n’ont pas été les seuls puisque, on l’a vu, les Turco-Mongols ont été remarquables à cet égard. Les Sémites, spécialement les Arabes après Mahomet, se sont illustrés par leurs conquêtes et ont répandu leur langue et leur religion, l’islam. Pourtant, les Aryas l’emportent dans la puissance conquérante sur toutes les autres familles de peuples. Partis du bassin de la Volga il y a six mille ans, ils ont conquis une grande partie de l’Ancien Monde avant de découvrir et de coloniser le Nouveau.

Si les Indo-Iraniens de l’est, dits « Indo-Aryas », ont conquis l’Inde à partir de -1800, certains d’entre eux ont pris la direction du Proche-Orient. Les Hyksos ont régné sur l’Égypte pendant deux siècles, les Kassites sur Babylone pendant près de quatre siècles et les Mittaniens se sont taillé un empire qui comprenait la Syrie actuelle et les régions voisines. Dans ces trois peuples, seule l’aristocratie était arya.

Au XIIe siècle av. J.-C., ce fut le déferlement des « Peuples de la mer », ainsi que les ont nommés les Égyptiens. C’étaient des Gréco-Phrygiens. Ils ont détruit des royaumes aryas, en commençant par les cités grecques du Péloponnèse comme Mycènes, puis l’empire hittite, avant de ravager la Syrie. En s’emparant du royaume d’Ourartou, ils ont créé ce qui allait devenir l’Arménie. Plus au sud, certains d’entre eux, les Philistins, repoussés par les Égyptiens, se sont installés sur les côtes de la Méditerranée autour de Gaza. Leurs cités ont été anéanties par les Babyloniens vers -600 et la population a été déportée.

Il est remarquable que les anciens Grecs, comme Hérodote (-484, -425), aient appelé « Palestine », Palaistinê, toute la région comprise entre la Phénicie, actuel Liban, au nord, et l’Égypte au sud, d’après le nom des Philistins, Philistioi, sans tenir compte des petits royaumes de Juda et d’Israël. La Palestine était pour les Grecs le pays des Philistins, non celui des Israélites, Juifs ou Samaritains, qui avaient visiblement peu d’importance à leurs yeux, à supposer qu’ils en aient entendu parler. Autant dire que le récit pseudo-historique de l’Ancien Testament ne rend pas justice aux Philistins, qui ont été vaincus par les Babyloniens et non par les Israélites… (Il est surréaliste de prétendre que le nom des Philistins viendrait de l’hébreu Pelishtim. Les Grecs ignoraient l’hébreu et tenaient ses locuteurs pour quantité négligeable.)

Entre -710 (fondation de l’empire mède) et 651 (conquête musulmane), pendant une période qui s’étend sur treize siècles, avec une simple parenthèse de quatre-vingts ans, les Iraniens ont fondé quatre empires successifs : mède, perse achéménide, parthe arsacide, perse sassanide. Alexandre de Macédoine a mis fin à l’empire achéménide en -330 et il n’y a plus eu d’empire iranien jusqu’à la fondation de l’empire parthe en -250.

Plus tard, l’empire romain prit la suite des royaumes gréco-macédoniens des successeurs d’Alexandre, Lagides et Séleucides, mais sans jamais réussir à vaincre les Parthes et leurs successeurs, les Perses sassanides. L’empire romain d’Orient, dont la capitale était à Constantinople, « nouvelle Rome », a survécu jusqu’à la prise de la ville par les Turcs en 1453.

Beaucoup plus tard, à partir du XVIe siècle, les Aryas ont pris et peuplé l’Amérique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les colonisations portugaise, espagnole, anglaise française, néerlandaise et italienne ont soumis toute l’Afrique et une grande partie de l’Asie, dont l’Inde, l’Indochine et l’Insulinde.

On s’intéressera particulièrement au cas de la France, qui a connu trois vagues d’expansion de type colonial. La première commence au XIe siècle. Guillaume de Normandie prend l’Angleterre et ce sera une conquête sans retour. D’autres Français de Normandie, les fils de Tancrède de Hauteville, font la conquête du sud de l’Italie, dont ils chassent les Arabes et les Byzantins. Ce sont aussi essentiellement des Français qui se lancent dans les croisades pour délivrer les lieux saints et qui créent le royaume franc de Jérusalem : franc, c’est-à-dire français. La quatrième croisade, qui s’est arrêtée à Constantinople, a fondé pour soixante ans un empire latin, autrement dit, là encore, français. Enfin, les Lusignan, princes français, ont régné sur Chypre pendant près de trois siècles.

La deuxième vague de conquêtes françaises remonte à Jacques Cartier, qui nous a donné le Canada, avant que Robert Cavelier de la Salle ne nous donnât la Louisiane. François Dupleix avait entrepris la conquête de l’Inde, mais il a été abandonné par le roi Louis XV et celui-ci perdit tout cet empire colonial à la suite de la guerre de sept ans (1756-1763) et après le calamiteux traité de Paris conclu avec l’Angleterre victorieuse. Il ne restait de ce premier empire colonial français que quelques îles, la Guyane et les comptoirs français des Indes. Napoléon a repris aux Espagnols l’immense Louisiane, qui faisait plus de deux millions de km2 et qui était donc bien plus grande que l’État qui porte son nom aujourd’hui, mais il l’a vendue en 1803 aux Américains pour une bouchée de pain (15 millions de dollars).

Le second empire colonial français, qui commence à se constituer avec la prise de l’Algérie à partir de 1830, s’est étendu sur une grande partie de l’Afrique et sur l’Indochine (Viêtnam, Laos, Cambodge). La France a dû quitter cette dernière après une cuisante défaite à Diên Biên Phù (1954) contre les communistes du Viêt-Minh. Elle a accordé l’indépendance aux anciennes colonies d’Afrique quelques années plus tard selon des modalités des plus pacifiques, sauf pour l’Algérie, dont on avait fait absurdement des départements français. Celle-ci est devenue indépendante en 1962 après les accords d’Évian dans des conditions tragiques qui ont provoqué le départ vers la France d’un million de rapatriés.

Quoi qu’il en fût du résultat final pour la France de toutes ces entreprises coloniales, elles ont témoigné de l’esprit de conquête des Aryas.

On ne peut qu’être ébloui par la formidable expansion démographique et géographique des Aryas. Ils n’étaient que quelques dizaines de milliers de chasseurs il y a dix mille ans, quelques centaines de milliers d’éleveurs il y a 5.000 ans, ils sont deux milliards aujourd’hui – fortement mélangés, il est vrai, avec les populations autochtones des territoires qu’ils ont conquis et qui couvrent la moitié du monde. Il n’y a rien eu de plus grand dans l’histoire des hommes.

Aujourd’hui, c’est dans l’espace que se porte l’esprit de conquête des Aryas et ils ont marché sur la lune.

C’est ce même esprit de conquête qui pousse les Occidentaux à gravir les montagnes ou à traverser l’océan à la voile. Le goût de la découverte s’applique aussi au domaine de la connaissance. Le travail inlassable des savants et des chercheurs occidentaux, dont la curiosité est sans limite, en est encore une illustration. Les Aryas sont des conquérants dans tous les domaines. Les études indo-européennes elles-mêmes sont un exemple fascinant de cette volonté de savoir qui anime les Aryas.

  1. Héritage

Après quelque deux cents générations, l’héritage de nos ancêtres aryas palpite dans nos veines et sous-tend notre culture nationale. C’est d’abord notre langue, issue du proto-arya, qui a conservé des structures ancestrales malgré des transformations considérables. Notre religion est elle-même un véhicule inestimable de la tradition arya, y compris des enrichissements qui lui ont été apportés en Iran, en Inde et en Grèce. Toute la pensée de la France et de l’Occident est tellement imprégnée de la tradition indo-européenne, tellement marquée par elle, que l’on pourrait difficilement trouver un domaine qui lui échappe. On est impressionné par la force, la persistance et la richesse de ces traditions, qui dépassent notre entendement.

La grandeur de notre nation s’est manifestée dans tous les domaines depuis sa naissance au XIe siècle : la religion, la France étant la « fille aînée de l’Église » ; la pensée, la science, les lettres ; la guerre, la gloire, la conquête, l’aventure ; l’art, la technique, l’industrie, l’agriculture, le commerce… Partout, la marque de nos origines aryas se fait sentir. Non point que quoi que ce soit ait pu être reproduit à l’identique, mais l’analyse peut y retrouver une inspiration et des structures sous-jacentes qui remontent très loin dans le temps, notamment pour la religion. Il en va de même de notre peuple, donc de la société française et de tout ce qui constitue celle-ci, en particulier les institutions et les mœurs, outre la langue et la culture.

L’horrible révolution de 1789, qui voulait faire table rase du passé et abolir toutes les traditions, leur a porté un coup sévère, notamment en supprimant les parlements de l’Ancien Régime, qui étaient les gardiens des libertés et traditions françaises, mais elle a été fort loin d’y parvenir, parce que c’était impossible.

La fusion des trois ordres n’a pas fait disparaître ces trois classes fonctionnelles, bien qu’il n’y eût plus entre elles de limites infranchissables. Après comme avant, il y avait au sommet de la sphère sociale, d’un côté, l’État, de l’autre, l’Église, la justice et l’université, avec les prêtres, les magistrats et les professeurs. Ensuite, l’armée, muette, mais prestigieuse. Enfin, les entreprises, les familles, les associations, et toutes les autres organisations et activités qui ne relevaient pas des deux premières fonctions. Il n’est nullement nécessaire que les individus soient assignés à jamais dans une classe fonctionnelle pour réaliser le modèle des trois fonctions. On peut ainsi affirmer qu’en France la hiérarchie des fonctions et des classes fonctionnelles a été à peu près respectée, malgré l’incertitude de leurs délimitations, jusqu’à la révolution cosmopolite de 1968.

Depuis lors, c’est la troisième fonction, la fonction productive, qui est passée au sommet de la hiérarchie et qui l’emporte sur les deux autres, indûment déclassées. Cette inversion des fonctions a entraîné l’inversion des valeurs qui est propre à l’idéologie cosmopolite. La crise que traversent les sociétés occidentales, et non seulement la France, trouve sa source dans le déclin des valeurs souveraines et guerrières, qui sont délaissées, méprisées et réduites à la portion congrue. C’est alors que s’établit une société unifonctionnelle, dominée par le matérialisme et l’utilitarisme. Dans cette confusion générale, l’État prétend régenter la culture aussi bien que l’économie alors qu’il n’assume plus ses missions : établir l’ordre public, garantir la sécurité. Ce reniement du modèle des trois fonctions et de la hiérarchie des valeurs qu’il implique est lourd de conséquences. Le jugement de Pâris en est le symbole puisque celui-ci, en choisissant Aphrodite, déesse de la volupté et de la troisième fonction, plutôt que Héra, déesse de la souveraineté, ou Athéna, déesse de la guerre, a causé la destruction de la cité de Troie.

Bien sûr, la société ne peut pas être purement « unifonctionnelle ». Il lui faut un gouvernement et des policiers, et, si l’on peut mettre prêtres et professeurs aux oubliettes, ou peu s’en faut, il faut des juges pour trancher les litiges. C’est alors que se met en place le prétendu « État de droit ». La formule, qui est la traduction servile de l’allemand Rechtsstaat, est à la fois pléonastique et apologétique. Elle est pléonastique puisqu’il ne peut pas y avoir de droit sans État ni d’État sans droit. Elle est apologétique puisqu’elle sert à légitimer le gouvernement des juges. Ils mettent le droit qu’ils définissent à leur guise au-dessus de la loi que le parlement a votée. Ainsi, dans ce régime, le pôle royal est-il réduit à quia, dominé qu’il est par le pôle juridico-sacerdotal, qui annexe son domaine propre. C’est un contresens au regard de la tradition et c’est néfaste puisqu’en désertant le politique la nation n’est plus en état d’affronter les dangers. On le voit, par exemple, dans le fait que le prétendu État de droit livre la France à l’immigration.

C’est une décadence dramatique, qui met aujourd’hui la nation en péril de mort. Nous devons rétablir un ordre social fondé sur le modèle des trois fonctions. S’il faut réactualiser celui-ci, ce n’est pas pour « remodeler » la société, mais pour la rééquilibrer en revenant à une tradition républicaine bien comprise, qui est un écho lointain de la tradition arya. L’économie souffre elle-même de la confusion entre les prérogatives de l’État (qui relèvent des première et deuxième fonctions) et le rôle de l’entreprise (troisième fonction). Pour libérer l’économie, il faut ramener l’État à sa sphère propre en sorte qu’il établisse l’ordre public et garantisse le droit de propriété, ainsi que l’exercice de la liberté individuelle, au lieu d’intervenir indûment dans les affaires privées, sous réserve de la protection des intérêts nationaux – à l’égard de l’étranger en particulier.

Les quatre cercles d’appartenance que connaissait la société de nos ancêtres n’ont pas disparu, mais ils sont en péril. La famille, « cellule de base de la société », est toujours là, bien sûr, mais elle s’est repliée sur le couple et l’évolution récente a été calamiteuse. Il y avait 1% de naissances hors mariage en 1789, 5% en 1968, il y en a 60% aujourd’hui. On a aboli la charge de chef de famille. On a inventé un pseudo-mariage homosexuel qui est une caricature du mariage authentique, dont la procréation est le premier objet. L’attachement au peuple ou à la nation, qui va de pair avec l’amour de la patrie, est battu en brèche par l’idéologie cosmopolite, qui veut construire un empire européen où les nations seraient dissoutes, le but ultime étant l’État mondial.

Les anciennes tribus, divisions du peuple, gardent une certaine substance sous la forme de l’attachement à la province : en France, on est breton, auvergnat, alsacien… Mais l’hypercentralisation du pays, qui a fait de l’Île de France un ectoplasme de région (ses habitants n’avaient pas de nom jusqu’à l’invention récente de « Francilien »), a privé une bonne partie des Français de cet attachement à leur province. Enfin, le sens du lignage, qui réunit en principe des porteurs du même nom de famille, descendants d’un ancêtre commun en ligne masculine, est presque effacé, en dépit de la mode des « cousinades ».

  1. Substrat

Nous devons être justes envers tous nos ancêtres. Les Aryas ne se sont pas installés dans un espace vide. Les premiers occupants du territoire de la France actuelle furent les néanderthaliens. Ils ont été exterminés par les chasseurs ouest-européens, arrivés avant -30000. Puis, à partir de -6000, sont venus les paysans anatoliens, qui ont introduit l’agriculture et l’élevage, et se sont mêlés aux habitants précédents. Enfin, à partir de -3000, les conquérants aryas se sont imposés par vagues successives, jusqu’aux Bretons au Ve siècle et aux Normands au IXe siècle ap. J.-C. Ces trois couches ethniques ont apporté respectivement les sous-races alpine, méditerranéenne et nordique de la race caucasoïde qui sont les trois composantes raciales du peuple français.

La population actuelle des Français de sang, abstraction faite de l’immigration qui a déferlé sur la France après 1850, est constituée de ces trois populations. La plus ancienne, les chasseurs ouest-européens, contribue pour 15% à notre fonds génétique. Les paysans anatoliens, pour 45%. Les Aryas, pour 40%. Cependant, l’haplogroupe paternel R1b apporté par ces derniers est celui de 60% des Français de sang.

S’agissant de l’Europe de l’ouest en général et non plus seulement de notre pays, on voit que les paysans anatoliens se sont mêlés aux chasseurs ouest-européens, à qui ils ont appris l’agriculture. De cette première synthèse est née la culture mégalithique de l’ouest européen. Les sépultures mégalithiques, les dolmens, et les alignements de menhirs, dont le plus impressionnant est à Carnac, en Bretagne, sont datés de -4800 pour certains d’entre eux, qui sont antérieurs de deux mille ans aux premières pyramides d’Égypte. Celles-ci remontent à la troisième dynastie, qui a régné après -2700. Les grands monuments de pierre de la culture mégalithique de l’ouest européen sont les plus vieux du monde. Les Aryas en ont hérité après -2500. Il s’agissait des Proto-Celtes de la culture des gobelets campaniformes. C’est en partant d’un site pré-arya qu’ils ont édifié Stonehenge, en Angleterre, admirable construction à la double fonction astronomique et religieuse, qui est le plus grand et aussi le dernier des monuments mégalithiques ouest-européens.

Certaines populations pré-aryas ont longtemps conservé leur identité.

Les Basques l’ont gardé jusqu’à nos jours. Leur langue, apparentée au géorgien et à d’autres langues caucasiennes, dérive de celle des paysans anatoliens.

Les Ibères, qui vivaient en Espagne et qui ont laissé leur nom à la péninsule ibérique, parlaient une langue de la même famille que le basque et avaient donc hérité, eux aussi, de celle des anciens paysans anatoliens, dont ils descendaient. Les Romains ont commencé à conquérir la péninsule en -218, au cours de la deuxième guerre punique, et ont progressivement intégré les Ibères dans leur empire. Ceux-ci étaient entièrement romanisés à la fin du Ier siècle de notre ère.

On a beaucoup disputé de l’origine des Ligures, qui ont laissé leur nom à une province d’Italie, la Ligurie. Ils vivaient dans le nord-ouest de ce pays et dans le sud-est de la France, en Provence. Soumis par Rome au IIe siècle av. J.-C., ils ont été romanisés au cours des deux siècles suivants. On a soutenu que les Ligures étaient des Indo-Européens. Cette thèse était indéfendable, bien qu’ils se fussent en partie mêlés aux Gaulois. En effet, les Ligures étaient animistes. En outre, les auteurs de l’Antiquité leur prêtaient une mentalité orientale, disant qu’ils étaient fourbes et menteurs, ce qui était au rebours de la religion de la vérité propre aux Aryas. La génétique a fait définitivement justice de la thèse indo-européenne. L’haplogroupe paternel des Ligures était principalement celui des paysans anatoliens, G, et secondairement celui des chasseurs ouest-européens, I. Ils étaient le produit du mélange des deux couches ethniques qui ont précédé l’arrivée des Aryas. Ils devaient donc parler, comme les Basques ou les Ibères, une langue apparentée aux langues caucasiennes.

On n’a pas réussi à traduire la langue des Étrusques. Elle n’était pas indo-européenne. Ils seraient venus du Proche-Orient en Italie, dans l’actuelle Toscane, au XIIIe siècle av. J.-C. Ils parlaient probablement une langue isolée. L’Étrurie a été conquise par Rome au IIIe siècle av. J.-C. et sa population a été romanisée au cours des siècles suivants.

Les Pictes, qui vivaient au nord de la Grande-Bretagne, dans l’Écosse actuelle, au-delà du mur d’Hadrien, au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne, avant d’être absorbés par les Gaëls, Celtes venus d’Irlande, descendaient probablement des derniers chasseurs ouest-européens qui ont pu longtemps préserver leur indépendance dans les montagnes de cette région excentrée. Ils avaient sans doute gardé leur langue, aujourd’hui disparue.

Si les Aryas étaient supérieurs aux populations qu’ils avaient soumises, il n’en demeure pas moins évident que le génie de la nation française et, en partie, le tempérament des Français sont redevables aussi aux deux couches de population pré-aryas. Ce substrat est intégré à notre identité, qui est une synthèse, mais il est presque impossible de le mesurer en l’absence de sources écrites, bien que les anciennes coutumes paysannes aient pu en conserver des traces.

La comparaison de l’Italie et de l’Allemagne réfute l’idée simpliste que se faisait Gobineau de la hiérarchie des sous-races. La proportion de sang nordique est nettement plus forte dans le second pays que dans le premier et pourtant le génie de l’Italie l’emporte à bien des égards sur celui de l’Allemagne, comme peut le confirmer aisément la visite de ces deux pays. C’est surtout vrai de l’Italie du nord, la « Pandanie » d’Umberto Bossi (né en 1941), l’ex-patron de la Ligue du Nord. En France, le Nord, où s’est constitué l’ethnie française de langue d’oïl, s’est imposé au Sud, pays de la langue d’oc, dont il ne reste plus guère que l’accent du Midi, pour parfaire l’unité de la nation française. Le sang nordique est mieux représenté au nord qu’au sud. Pourtant, nul n’osera prétendre que la Provence est moins belle que le Nord-Pas-de-Calais !

Il y avait sûrement une combinaison optimale du sang nordique avec ceux des pré-Aryas, dont la France paraît s’être le mieux rapprochée. (Ce mélange entre des populations de même race ou entre sous-races de la race caucasoïde ne peut être qualifié de « métissage ». Ce terme doit être réservé au mélange des races, par exemple entre caucasoïdes et congoïdes, qui produit des métis : mulâtres, quarterons, octavons… Rien à voir avec le mélange interne à une race.)

Conclusion

La science du passé éclaire le présent et nous ouvre les voies de l’avenir. Les études indo-européennes ont accumulé les découvertes sensationnelles qui ont mis au jour la profondeur de nos traditions. Nous devons prendre conscience de cet héritage pour sauvegarder ce que nous sommes, car l’identité d’un peuple est d’autant plus forte qu’il a conservé, ou recouvré, la mémoire de ses origines.

Certes, nous savions déjà que nous pouvions être fiers d’appartenir à la nation française, mais nous en comprenons mieux la grandeur en sachant d’où elle vient. Qu’il s’agisse de la religion ou de la laïcité, c’est la tradition des Aryas qui, à travers les multiples mutations de génération en génération qui se sont produites depuis cinq mille ans, continue à animer, à donner une âme, à nos institutions, à nos mentalités, à notre culture. Au fond, cette tradition est ineffable, elle nous traverse de part en part, elle est nous-mêmes, mais elle est davantage que nous-mêmes. Il serait impardonnable de ne pas le comprendre et de ne pas vouloir l’assumer.

« L’avenir n’est écrit nulle part », disait Michel Poniatowski, mais c’est à nous justement de l’écrire en restant fidèles à l’héritage de nos ancêtres aryas. Comme l’a dit Bernard de Chartres au XIe siècle, « nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants ». Tout est plus facile pour nous grâce à l’accumulation des progrès réalisés par nos ancêtres. Les plus anciens Aryas, qui vivaient au-delà du cercle polaire, n’ont pas seulement survécu dans un environnement redoutable, ils ont été la graine d’où a germé la magnifique postérité des Aryas.

À nos ancêtres, nous avons un devoir de reconnaissance infinie qui nous impose de continuer à faire fructifier le sang et la tradition des Aryas pour les siècles à venir. Il faut combattre les ennemis de la France et de la civilisation occidentale qui voudraient faire table rase du passé. Souvenons-nous que les trois couleurs de notre drapeau sont le symbole des trois fonctions de l’idéologie des Aryas. C’est elle qui a porté la civilisation au plus haut niveau, c’est elle qui doit nous inspirer. Fiers d’être des Français, fiers d’être des Occidentaux, fiers d’être des Aryas, nous aurons à cœur de servir la patrie et la civilisation pour que vive et fleurisse la tradition qui nous porte vers l’avenir.

Henry de Lesquen

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