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Cosmopolitisme et pédophilie

par Maxence de Touraine

Le cosmopolitisme entend transformer la société en carnaval en abolissant non seulement ses frontières physiques et externes, mais aussi ses frontières morales et internes. Il s’agit d’abattre le mur qui sépare le bien du mal, la beauté de la laideur, la vérité de l’erreur, les valeurs des anti-valeurs. Nous connaissons bien la négation de la distinction entre les sexes (théorie du genre) et de la distinction entre les races (antiracisme). Il nous faut également évoquer la négation de la frontière entre les âges, notamment dans le domaine de la sexualité.

Dans le cadre de la révolution cosmopolite de 1968, de nombreux esprits subversifs ont jugé opportun de soutenir la cause de la pédophilie : ils réclamaient, entre autres, la disparition de la majorité sexuelle, ce qui serait revenu dans les faits à légaliser les rapports sexuels entre adultes et enfants. Par exemple, Guy Hocquenghem, journaliste de Libération, militant homosexuel, mort du SIDA en 1998, petit-fils de Gustave Joseph Hocquenghem, l’époux d’Alice Meyer, elle-même fille de Charles Meyer et de Rosalie Lévy, a précisé en 1978 sur un plateau de télévision la manière dont il imaginait « l’amour en l’an 2000 ». En l’occurrence, le terme « amour » dénote aussi bien, si ce n’est plus, la sexualité que les sentiments. Voici l’évolution que notre intellectuel de gauche appelait de ses vœux :

« Si l’on parle de l’avenir qu’on souhaite, en tout cas, on peut dire qu’on espère qu’il tend à une mixité croissante, à des relations de plus en plus mixtes, c’est-à-dire entre enfants et adultes, des relations entre gens de même sexe, aussi bien que de sexes différents, et entre des gens de races différentes également. » (source : https://youtu.be/eUJWhaJ_EuE?t=92, consultée la 25 juin 2022)

Nous sommes consterné de voir que le militant de la révolution sexuelle situait sur le même plan la pédophilie, l’inversion et le métissage, comme si ces trois comportements se valaient. Quoi que l’on pense des deux derniers, ils relèvent de la liberté individuelle tant qu’ils impliquent des personnes majeures et consentantes.

En revanche, la pédophilie, c’est-à-dire les sévices que l’on inflige à un enfant, être innocent, répugne aux honnêtes gens et ne saurait trouver sa place dans une cité saine et équilibrée. Allons plus loin dans l’analyse : si l’on peut supposer que le sinistre Guy Hocquenghem, proche en d’autres temps du gourou de la Prétendue Nouvelle Droite, Alain de Benoist (source : https://www.revue-elements.com/liberation-alain-de-benoist-faiseur-de-droites/, consultée le 25 juin 2022), qui a soutenu Gabriel Matzneff et excusé la pédophilie, se livrait à un plaidoyer pro domo, puisqu’il assimilait la banalisation de la pédophilie à la progression de la « mixité », dont il paraissait épris, il ne faut pas sous-estimer pour autant la dimension idéologique de l’action qui était la sienne.

En désacralisant l’innocence et l’enfance, en vantant des comportements délictueux, voire criminels, en portant aux nues l’un des pires vices de l’humanité, le cosmopolite, immoraliste invétéré, inflige un coup de taille à la morale, à la famille et à la civilisation, tous biens que nous, hommes de droite, ennemis des cosmopolites, chérissons. L’apologie de la pédophilie s’inscrit donc dans un système, lequel porte un nom : le cosmopolitisme, ou idéologie cosmopolitique.

Henry de Lesquen est de droite modérée, et non d’extrême droite, selon une décision définitive de la justice administrative

Libéral, démocrate et républicain, Henry de Lesquen appartient à la droite modérée, tout en proclamant : « Pas d’ennemi à droite ! » et en se refusant par conséquent à rejeter l’extrême droite, qu’il souhaite au contraire intégrer dans une large union de la droite. Il a toujours été classé « divers droite » par le ministère de l’intérieur aux élections municipales ou cantonales où il s’est présenté depuis 2001, comme tête de liste ou candidat individuel, de même que les autres candidats du mouvement qu’il avait créé et qu’il présidait, l’URV (Union pour le renouveau de Versailles), aux cantonales, y compris en 2008, où une erreur, que l’on veut croire involontaire, avait été commise par la préfecture des Yvelines, qui avait classé « extrême droite » au premier tour des municipales la liste de l’URV  dirigée par Henry de Lesquen, erreur qui a été corrigée entre les deux tours par l’administration et, de surcroît, sanctionnée par une décision définitive de la justice administrative, ci-jointe.

Archives

Campagne de 2017 :
Mon programme
Parrainez la candidature d’Henry de Lesquen !
Présidentielle 2017 : lettre d’Henry de Lesquen aux maires de France

Varia :
Les quartiers de francité des candidats à l’élection présidentielle
10 conseils à Marine Le Pen pour gagner, par Henry de Lesquen

Polémiques :
L’imposture du programme du FN de 2017 sur l’immigration, par Henry de Lesquen
Henry de Lesquen interrogé par Planète+ sur son programme présidentiel
12 raisons de ne jamais voter Sarkozy
Réponse d’Henry de Lesquen à Valeurs actuelles (juillet 2017)
Radio Courtoisie, la censure de Dominique Paoli n’est plus tolérable, par Raphaël Jodeau
Radio Courtoisie. Dominique Paoli doit partir, par Joëlle Baechle
Henry de Lesquen réagit au testament politique de Marion Maréchal Le Pen
Vérité : Marine Le Pen ne propose rien en matière d’immigration

Campagne 2017

Avec Henry de Lesquen, agissons pour que la France redevienne la France. 

IMMIGRATION

Je veux mettre fin à l’immigration-invasion. Cela nécessite deux conditions et huit mesures phares parmi lesquelles figure l’abolition du droit d’asile. L’asile doit être une faveur, non un droit. Je souhaite également engager une grande politique nationale de réémigration des populations extra-européennes qui ne souhaitent pas ou qui ne peuvent pas s’assimiler à la culture française.

Mon plan se déroulera en trois actes : une réforme de la constitution, une grande loi sur l’immigration, et un départ d’au moins 2 millions d’immigrés en 5 ans.

DROIT DE LA NATIONALITÉ

Je veux réformer le droit de la nationalité. Je propose 10 articles au lieu de 114 actuellement.

JUSTICE ET SÉCURITÉ

Je supprimerai l’État de droit. L’État de droit est contraire à la république, qui suppose l’État légal, où les juges sont soumis à la loi.

Je veux rétablir la sécurité dans notre pays. L’ordre sera rétabli dans les zones de non-droit, au besoin par l’armée. Il y aura de véritables peines-planchers pour tous les crimes et délits. Les honnêtes gens pourront porter une arme.

DÉMOCRATIE

Je souhaite rétablir la démocratie en France. Ce projet ne pourra se réaliser que s’il y a primauté de la loi française sur le droit international. Je souhaite restaurer la liberté d’expression en abrogeant le dispositif criminel et arbitraire que représente la législation antiraciste. 

La liberté de discrimination, premier des droits de l’homme, sera pleinement restaurée. 

RÉFORME TERRITORIALE ET DÉMOCRATIE LOCALE

Je propose une nouvelle réforme territoriale couplée à un développement de la démocratie locale. La France sera divisée en 26 régions fondées sur l’histoire et la géographie. Je supprimerai les départements et transférerai leurs compétences aux nouvelles régions.

Une fois élu, je traiterai définitivement la question corse. Je rétablirai définitivement l’ordre en Corse en mettant en œuvre les ressources de l’état d’urgence. J’abolirai les privilèges et aberrations juridiques et fiscaux pour favoriser le développement de l’île. J’accorderai à la Corse une large autonomie.

ÉCONOMIE

Je veux redresser l’économie française en libéralisant le marché du travail. La liberté du commerce et de l’industrie sera inscrite dans la constitution. La loi en tirera toutes les conséquences. Le contrat pourra déroger au code du travail et le SMIC sera supprimé. La préférence nationale sera instituée.

ENSEIGNEMENT

J’ai pour projet de rénover l’enseignement en France en mettant fin à l’égalitarisme scolaire. Je propose une privatisation de l’ensemble de l’enseignement français. Les enseignants ne seront plus fonctionnaires. Les programmes viseront l’excellence et seront adaptés aux capacités des élèves. J’engagerai également la suppression du collège unique.

FAMILLE

Je veux ressusciter la famille. La constitution proclamera que le mariage ne peut unir que 2 personnes de sexe opposé. L’autorité du chef de famille sera restaurée. Je souhaite établir un suffrage universel authentique. Le chef de famille votera pour ses enfants mineurs.

La loi Veil sera abrogée. Retour au code pénal de 1810 : avortement tenu pour un crime et passible de prison. La loi ne doit autoriser l’avortement volontaire que dans 2 cas : la femme a été violée ; la grossesse met la femme en danger.

IDENTITÉ NATIONALE

Je veux faire respecter notre identité nationale. La circoncision rituelle des enfants sera interdite. L’égorgement rituel des animaux sera prohibé. Le port du voile islamique sera proscrit. Le processus de construction des minarets et des mosquées – cathédrales sera arrêté.

Je veux promouvoir un racisme républicain, positif, sans haine et sans reproche.

DÉFENSE NATIONALE ET POLITIQUE ÉTRANGÈRE

Je veux réorienter la politique étrangère de la France. Celle-ci aura pour principes la souveraineté, le rang, la grandeur ; pour objectifs la puissance, l’indépendance, la paix. La France maintiendra et développera sa force de frappe nucléaire. J’augmenterai les dépenses militaires à 4% du PIB (moins de 3% actuellement).

POLITIQUE CULTURELLE

Ma nouvelle politique culturelle sera l’amorce d’une renaissance culturelle de la France, qui a vocation à la grandeur. L’Etat combattra le cosmopolitisme culturel et l’art dégénéré qui en est le produit. La pornographie sera interdite.

« Je porte un programme nationaliste, libéral, démocrate, républicain, traditionaliste, identitaire, populiste : national-libéral. Le national-libéralisme est l’expression doctrinale du populisme de droite. Il est la réponse au cosmopolitisme et à l’étatisme. »

avecheynr

Zemmour, la femme et l’Occident

La femme comme butin

Dans son dernier livre, publié en septembre 2021 pour préparer sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, La France n’a pas dit son dernier mot (éd. Rubempré), Zemmour prend fait et cause pour les prédateurs sexuels. Le sujet le préoccupe visiblement, puisqu’il y revient à six reprises, du début de son livre, page 10, jusqu’à la fin, page 329. Or, nous allons le voir, ce n’est pas du tout anecdotique, c’est en réalité une question de civilisation.

« Pas un jour sans qu’un “porc” ne soit balancé à la vindicte générale : peu importe la réalité des faits, la présomption d’innocence… s’il est célèbre, c’est encore mieux » (p. 10).

On pourrait négliger le fait que Zemmour soit visiblement un obsédé sexuel qui ne nous épargne pas ses sous-entendus graveleux – il parle à toutes les pages des “jambes” des jolies femmes, laissant entendre par cet euphémisme qu’en réalité il vise plus haut… Mais sa complaisance pour les prédateurs sexuels est impardonnable.

« Ce qu’on considérait naguère avec horreur comme d’odieuses habitudes américaines était entré dans la culture française. Le retentissement de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn avait été un détonateur. On avait alors reproché aux journalistes français d’avoir caché le libertinage de l’ancien ministre des finances. Ce qui était à leur honneur était devenu leur honte » (p. 19).

On remarquera au passage l’amalgame entre le viol et le libertinage.

Et encore, toujours à propos de l’affaire du Sofitel :

« Cette ridicule affaire ancillaire nous ramenait à Karl Marx, qui, lui, avait engrossé la bonne. Autre temps, autre mœurs. J’y vois la confirmation de cette “féminisation de la société” contre laquelle je m’étais élevé dans un de mes livres… Dans une société traditionnelle, l’appétit sexuel des hommes va de pair avec le pouvoir ; les femmes sont le but et le butin de tout homme doué qui aspire à s’élever dans la société (sic). Les femmes le reconnaissent, l’élisent, le chérissent… » (p. 138).

Cynisme et imposture

Je ne suis pas sûr que toutes les femmes soient ravies d’être tenues pour le “butin” du sieur Zemmour, qui, dans sa fatuité, se considère à l’évidence lui-même comme l’archétype de “tout homme doué qui aspire à s’élever dans la société”. Mais il y a mieux encore que ce cynisme odieux, que cet exhibitionnisme subliminal, que cette frénésie lubrique, et on le trouve à la page suivante :

« DSK, menottes derrière le dos entre deux cops [flics] new-yorkais, marchant tête baissée, c’est un renversement de mille ans de culture royale et patriarcale française (sic !). C’est une castration de tous les hommes français. Le séducteur est devenu un violeur, le conquérant un coupable » (p. 139).

Ici, on n’est plus dans l’anecdote. Le fourbe Zemmour révèle son imposture dans toute son horreur, en même temps que sa véritable identité. Car c’est la courtoisie, laquelle a mis la femme sur un piédestal, qui a fait l’identité de la France depuis mille ans.

La place éminente qu’a toujours occupée la femme dans les sociétés occidentales est la marque la plus sûre de la grandeur de notre civilisation. On n’a pas attendu en France la révolution de l’égalitarisme et les revendications du féminisme pour reconnaître au sexe faible bien des titres de supériorité sur l’homme (au sens du latin vir). Et cela conférait à la femme de justes privilèges. La galanterie est déjà un beau mot, en dépit d’une certaine équivoque, mais la courtoisie, dont les codes ont été forgés à l’apogée du moyen âge, a une tout autre portée. Or, la courtoisie ne se conçoit pas sans la femme ; elle n’existe à vrai dire que par et pour la femme, car c’est celle-ci qui l’inspire. C’est grâce à la courtoisie, en raison donc de ces principes que la femme a su imposer à l’homme pour qu’il se civilisât en dominant ses instincts, que nous pouvons espérer échapper à un monde de brutes.

La courtoisie n’a de sens que dans une société dont la femme est reine. Comment ne le serait-elle pas, du reste, pour les catholiques – c’est-à-dire pour tous les Occidentaux jusqu’à la prétendue réforme du XVIe siècle -, qui vénèrent la Vierge Marie, Notre-Dame, et qui l’implorent dans leurs malheurs ? Le personnage le plus emblématique de l’histoire de France, celui qui en a été le sauveur par excellence, n’est pas un roi, c’est une jeune fille simple, sainte Jeanne d’Arc, que les Anglais et leurs complices ont immolée à Rouen, mais dont le sacrifice a donné à la France la volonté de se délivrer.

Solidarité abjecte

Nous ne pouvons donc qu’être atterrés de ce qui pourrait faire croire à l’étranger que la France aurait avili l’image de la femme. Quelques semaines avant le scandale du 14 mai 2011 à La Nouvelle York, Christian Jacob, à l’époque patron des députés UMP, mû par une sorte de pressentiment, avait déjà dénoncé en Dominique Strauss-Kahn un individu déraciné qui ne pouvait représenter notre pays. M. Jacob ne s’attendait sûrement pas à avoir raison si tôt, et à ce point, en dépit de la batterie de casseroles tintinnabulant que traînait le directeur général du FMI. Accusé d’avoir violé une femme de chambre du Sofitel, celui-ci a sali la réputation de la France dans le monde. La solidarité abjecte que lui ont témoignée ses amis, ses affidés et ses congénères comme Zemmour est toute à leur déshonneur.

Honneur, courtoisie : comprennent-ils seulement ce que cela signifie ? C’est pourtant dans ces valeurs éternelles que notre peuple puise la force de durer dans l’histoire.

Mais, pour cet immigré algérien qui n’a pas une goutte de sang français, c’est un prédateur sexuel, un satyre, un pervers échangiste, du reste d’origine étrangère comme lui, qui est devenu le symbole de la France française. Le fourbe Zemmour singe les Français, mais il révèle malgré lui à quel point il nous est étranger dans son essence, en dépit de son verbiage et de ses tours de joueur de bonneteau.

Même le fanatique musulman Tariq Ramadan a droit à la faveur de Zemmour :

« Je demeure convaincu que Tariq Ramadan est tombé dans un piège. Les jeunes femmes qui l’accusent expliquent qu’elles ne peuvent se détacher de lui… C’est cette fameuse notion “d’emprise”, dernière trouvaille des féministes pour criminaliser l’homme bourreau éternel, sans se rendre compte, dans leur hargne vindicative, que leur définition de “l’emprise” et de ses effets pervers ressemble comme une sœur à ce qu’on appelait jadis “les affres de l’amour”. » Et Zemmour de présenter le pauvre Ramadan comme une “victime” du journaliste qui l’interrogeait à sa sortie de prison (p. 148).

Dans un article de Marianne.net du 28 septembre 2021 intitulé “Ces passages extrêmement graves à propos de DSK et de Tarik Ramadan dans le livre d’Éric Zemmour”, Malika Sorel-Sutter rapporte qu’en décembre 2018 Le Journal du dimanche “révélait l’existence de chaleureux messages échangés entre Éric Zemmour et Tarik Ramadan”, qui se concluaient par des “Amitiés” et des“Embrassades”, ajoutant que Zemmour, pour s’en expliquer, avait évoqué une simple “cordialité orientale” (sic).

Corps étranger

Zemmour revient sans cesse sur la question, c’est pour lui une obsession. C’est même le seul fil conducteur de son interminable récit. Évoquant la mort de Sean Connery, qui avait créé le personnage de James Bond au cinéma, Zemmour écrit avec nostalgie que l’acteur avait vécu à « une époque où la virilité n’était pas dénigrée, ostracisée, vilipendée, voire diabolisée, pénalisée ; une époque où un séducteur, “un homme qui aimait les femmes”, n’était pas considéré comme un violeur en puissance » (p. 329).

Vous admirerez cette apologie de la liberté du coq dans le poulailler.

Zemmour prend donc la défense de Strauss-Kahn, de Tariq Ramadan et des prédateurs sexuels en général. Ceux qui voudraient y voir le plaidoyer pro domo d’un individu libidineux qui s’identifie à ces deux malheureuses victimes du féminisme ne seraient que de vilaines gens…

Mais quand même, quand Zemmour raconte ce qu’on lui a dit pour le dissuader d’y aller, on a des doutes :

« Des amis me mettaient en garde. Ma vie privée serait étalée à l’encan ; mes frasques, mes amours, “mon misérable petit tas de secrets”, comme disait Malraux, seraient sortis de l’ombre protectrice. Mediapart est déjà sur ton dos, ils vont te trouver une fille qui t’accusera d’agression sexuelle, de viol ; c’est facile aujourd’hui ; il suffit qu’elle se déclare sous emprise. Et une femme sous emprise, qu’est-ce que c’est, sinon ce qu’on appelait naguère une femme amoureuse ? » (p. 18).

Ce passage ressemble furieusement à un contre-feu. On peut en dire autant de la couverture de Paris-Match du 23 septembre 2021 où l’on voit Zemmour et sa directrice de campagne, Sarah Knafo, tendrement enlacés en costume de bain. (Ce n’étaient pas du tout des photos volées prises par des paparazzi, comme Zemmour l’a prétendu ; il est prouvé que le reportage a été fait avec son accord ; du reste, l’article est à la gloire de Zemmour et de sa maîtresse.)

La vision de la femme oppose nettement l’Orient à l’Occident. Choc des civilisations ! (Ce sont des notions culturelles et non géographiques. La civilisation dite “orientale” s’étend de Kaboul à Casablanca. Elle englobe donc l’Afrique du nord, autrement dit le Maghreb, bien que ce mot signifie “Occident” en arabe.) Le voile islamique et les autres règles vestimentaires imposées aux Juives comme aux musulmanes en sont une manifestation éloquente, étant observé que le judaïsme est une religion orientale au même titre que l’islam. Ces deux religions sont isomorphes : l’islam est un judaïsme universaliste, le judaïsme est un islam raciste.

Dans la civilisation orientale, la femme est une proie pour l’homme, un “butin”, comme dit cyniquement Zemmour. Dans l’Occident chrétien, au contraire, la femme est une déesse à laquelle on adresse des poèmes qui ressemblent à des prières. Pour un Occidental de bonne souche, la femme est la merveille de la création et la preuve de l’existence de Dieu. Moïse Eric Zemmour, quant à lui, de par son atavisme, sa famille, son milieu, sa culture, est aux antipodes de cette conception de la femme. Zemmour, dont le nom signifie “olive” en tamazight, langue des Berbères, dont tous les ancêtres étaient des Juifs d’Afrique du nord comme lui, est oriental de part en part, à l’instar de Strauss-Kahn (Juif achkénaze, donc d’origine turque) ou de Tariq Ramadan (musulman arabe d’origine égyptienne). Ce sont en quelque sorte ses doubles, en toute « solidarité orientale ». Il n’est pas assimilé, il ne fait que semblant de l’être. C’est un Français de papier : “Éric à l’état civil, Moïse à la synagogue” ; “Juif à la maison, français de la rue”, a-t-il lâché impudemment – et imprudemment -, pensant visiblement qu’il pouvait tout se permettre. Le mépris de Zemmour pour la femme, qui n’est pour lui qu’un “butin”, prouve qu’il est un corps étranger à la France, nation d’Occident.

La Sainte Trinité au regard de la tradition indo-européenne, par Jean Haudry

Avertissement

Né en 1934, le professeur Jean Haudry est aujourd’hui le maître des études indo-européennes. Georges Dumézil (1898-1986), qui le fut avant lui, l’ayant recommandé aux éditions PUF, il a écrit deux ouvrages de référence dans la collection “Que sais-je ?” : L’indo-européen (1979) et Les Indo-Européens (1981). Il a créé le concept fondamental de “tradition indo-européenne”, laquelle englobe l’idéologie tripartie ou modèle des trois fonctions analysé par Dumézil. Il l’a illustré par deux contributions remarquables, qui ont fait date, La triade pensée, parole, action dans la tradition indo-européenne (Archè, Milan, Italie, 2009) et Le feu dans la tradition indo-européenne (Archè, Milan, Italie, 2016). Le présent texte, qui n’avait pas encore été publié, examine les préfigurations du dogme chrétien de la Sainte Trinité qui apparaissent dans les religions indo-européennes et surtout dans le mazdéisme.

La Sainte Trinité au regard de la tradition indo-européenne

Il est probable que l’introduction dans le monothéisme judéo-chrétien de la notion de trinité qui apparaît à la fin de l’Evangile de Matthieu (28,18, trad. Buzy : « Allez donc, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ») provienne, comme l’ont supposé plusieurs auteurs, du monde indo-européen, où abondent les structures ternaires et les triades divines. Mais aucune des triades attestées n’a la moindre chance d’avoir fourni le modèle de la trinité chrétienne, car elles réunissent des entités distinctes préexistantes et ne constituent pas un dieu unique en trois personnes. La Sainte Trinité n’est pas une triade (1).

En revanche, elle semble préfigurée dans le mazdéisme où la notion d’unité d’une pluralité est présente dès la période la plus ancienne, celle des Gâthâs de Zarathushtra, avec les Saints Immortels (ou Immortels Bénéfiques) qui sont de simples attributs du Dieu suprême Ahura Mazdâ « Seigneur Sagesse ». Mais il s’agit de l’unité d’une pluralité flottante et non de celle d’une triade fixe. La « tri-unité » apparaît dans les rapports privilégiés qui s’établissent entre Ahura Mazdâ, l’entité Spanta Manyu « Esprit Bénéfique, Saint Esprit », et le Feu qui, dans l’Avesta récent, devient le fils du Dieu suprême. Dans cette conception de la Trinité, Fils et Esprit se rattachent directement au Père : l’un est fils du Père, l’autre esprit du Père. L’Esprit ne dépend donc pas du Fils comme dans la conception catholique depuis l’addition du Filioque.

1. Une « trinité mazdéenne » ?

1.1 Le Saint Esprit

Prise isolément, la coïncidence entre le Saint Esprit chrétien et l’Esprit Bénéfique mazdéen pourrait être fortuite, et même être contestée, car chacun des deux termes pose un problème.

L’adjectif avestique signifie « bénéfique » et non « saint », mais ses correspondants baltiques et slaves ont le sens de « saint ». Le passage de « bénéfique » à « saint » est donc bien attesté.

D’autre part, à l’origine, le substantif manyu- ne signifiait pas « esprit », mais « fureur », et ce sens figure encore dans l’Avesta ancien. L’entité correspondante ne devait pas être Spanta Manyu, mais Ahra Manyu « Fureur douloureuse », le futur Ahriman. Spanta Manyu a dû venir après, tandis que manyu-, sans perdre complètement son sens originel de fureur, prenait celui d’esprit, doublant manah- (ci-dessous § 1.3). Or l’existence d’un Esprit du mal, opposé à la fois à un Esprit du bien, qui est l’un des attributs du Dieu suprême, et au Dieu suprême lui-même dans une conception dualiste, rend moins probable l’hypothèse d’une simple coïncidence : l’Esprit bénéfique mazdéen préfigure le Saint Esprit comme l’Esprit du mal préfigure le Satan du christianisme.

1.2 Le Fils

Il existe dans les divers panthéons deux types de « dieu fils » (2) : un fils de la Terre-Mère, un fils du Ciel-Père. Le premier est le dieu du cycle annuel de populations agricoles, qui meurt à l’arrivée de l’hiver et renaît au printemps. Le second est un dieu guerrier de populations pastorales. Le Christ ne s’identifie à aucun des deux. Sa mort et sa résurrection ne doivent rien au cycle annuel, et il ne se rattache pas à une déesse mère, mais à un dieu père. D’autre part, bien que fils de Dieu le Père, il n’a rien d’un jeune guerrier : il prêche la paix et le pardon des offenses. Or, dans le monde indo-iranien est apparue une troisième figure de dieu fils, celle du Feu divin « fils de lui-même », « Rejeton des Eaux », du feu sacrificiel « fils de l’officiant » ou « fils de la force » (utilisée pour le produire par le moyen du tourniquet à feu), et « fils d’une vierge » – ou de plusieurs. C’est à ce troisième type de dieu fils que se rattache le Christ à travers la conception avestique du Feu, fils d’Ahura Mazdâ.

Dans l’Avesta ancien, la formule qui lui relie le Feu divin Âtar « Feu d’Ahura Mazdâ » ne précise pas la nature de leur relation. Bien que le Feu ne fasse pas partie de l’ensemble des Immortels Bénéfiques, elle doit être similaire. Mais non identique : le Feu n’est pas l’un des attributs du Dieu suprême; il est sa substance même ; son être est fait de lumière, la composante principale du feu. Dans l’Avesta récent, le Feu devient son fils : un fils consubstantiel au père.

1.3 Le groupement des trois personnes

Dans l’Avesta ancien, le groupement des trois personnes s’observe en un passage du Yasna, 46, 7 : « Quel gardien m’as-tu donné, Mazdâ, si celui du mensonge ose me faire du mal, sinon ton Feu et ton Esprit ? » Mais ici l’Esprit est exprimé par la forme manah-.

Dans l’Avesta récent, il s’observe dans le mythe de la Fortune (hvarnah-), Yasht 19, 45 et suiv. : l’Esprit Bénéfique affronte le Mauvais Esprit ; il est assisté du Feu, fils d’Ahura Mazdâ, opposé au Serpent Barbare (Azhi Dahâka). A première vue, il semble que l’affrontement n’ait pas de vainqueur, puisque la Fortune échappe aux antagonistes pour se réfugier dans la mer aux multiples fosses où elle est saisie par le Rejeton des Eaux. Mais ce personnage est l’une des formes du Feu divin, le « Feu des Eaux ». L’attestation est sûre et significative, car elle repose sur un événement décisif de l’histoire du monde : la victoire des champions du Bien (de la Vérité) sur ceux du Mal (du Mensonge). Et bien qu’il n’ait pas pris part au combat, cette victoire est celle d’Ahura Mazdâ. On note que dans ce passage deux des entités en présence ont un auxiliaire ou, pour l’un d’eux, un double : le Mauvais Esprit a pour allié le Serpent Barbare, le Feu, fils d’Ahura Mazdâ, a pour double le Rejeton des Eaux.

1.4 Feu et Esprit

Une trinité Ahura Mazdâ, Feu, Esprit est préfigurée dans l’Avesta ancien, Yasna 36, 1 : « En premier lieu, nous te rendons hommage, ô Ahura Mazdâ, avec la communauté de ce Feu et avec ton Esprit bénéfique, qui peut être souffrance pour celui que tu voues à la souffrance. » Ici, l’esprit (manyu-) d’Ahura Mazdâ est ambivalent : bénéfique par nature, vis-à-vis du fidèle mazdéen, mais maléfique vis-à-vis de l’infidèle ; c’est alors une « sainte fureur ». Le culte d’Ahura Mazdâ consiste à la fois dans la célébration par la communauté du rituel du feu et dans l’action en ce monde : aide au fidèle, lutte contre l’infidèle.

Mais Feu et Esprit peuvent s’identifier, ibid. 3 : « Tu es vraiment le Feu d’Ahura Mazdâ ; tu es vraiment son Esprit Bénéfique. » Ici, les deux entités n’en font qu’une. Cette confusion se retrouve dans le christianisme (ci-dessous § 3.3).

2. Le Christ et la mythologie du Feu divin

Plusieurs motifs de la mythologie indo-européenne des Feux divins ont pu contribuer à la conception chrétienne du Fils de Dieu.

2.1 La mère virginale du Feu

La vierge mère est l’un des nombreux exemples de la coïncidence des contraires (3) dont les diverses religions font grand usage. Le personnage de la Vierge Marie pourrait se rattacher à la vierge avestique Eredat-fedhri, mère du « sauveur à venir » (saoshyant) Astvat-ereta « Vérité incarnée » et, à travers elle, à la mère virginale du Feu divin qui, paradoxe dans le paradoxe, est souvent plurale. Une strophe des hymnes à Agni du Rigveda fait allusion à la naissance virginale du Feu divin, 4, 7, 9 c : « (l’autre merveille est que), sans avoir été fécondée, sa mère reçoit l’embryon. » Une autre strophe consacrée à Agni hors du groupe d’hymnes qui lui sont destinés donne la clef de l’énigme, 3, 55, 5 : « Installé chez les premières, gravissant les suivantes, (le Feu) est à l’intérieur des jeunes pousses, sitôt nées. Elles l’enfantent, enceintes sans avoir été fécondées. » Il s’agit du bois dans lequel un feu latent réside comme un embryon dans sa mère, et d’où il sort quand le bois brûle, sans qu’il y ait eu de fécondation. Si le récit de la vie du Christ s’inspire de la mythologie du Feu divin, il est naturel qu’il ait une mère virginale.

2.2 Jésus et Dionysos

2.2.1 Le Feu « divin enfant »

Dionysos au berceau a été comparé par plusieurs auteurs à l’Enfant Jésus. Or, Dionysos est initialement un représentant du Feu divin : le feu des boissons alcoolisées. Et, comme Âtar, il est le fils du Dieu suprême : son nom signifie « fils de Zeus » (*diwos sûnos, avec l’interversion de s et n).

2.2.2 Miracles du vin

Dans son Histoire Naturelle, Pline l’Ancien rapporte qu’aux nones de janvier une source dont l’eau a l’odeur de vin coule dans le temple de Dionysos sur l’île d’Andros, et précise ailleurs qu’à Andros le vin coule de la source de Dionysos pendant les sept jours consacrés au dieu, et que, si le liquide est sorti du temple, le goût se change en celui de l’eau. Comme l’indique clairement cette dernière remarque, il ne s’agit pas d’une substitution matérielle du vin à l’eau dans la fontaine, mais d’un miracle, ou d’une illusion. On signale dans la mythologie de Dionysos d’autres miracles du vin, qui ont été rapprochés de celui des Noces de Cana (4).

2.2.3 Consubstantialité

Selon le rhéteur Aristide, « Zeus et Dionysos seraient un même dieu » (5). Turcan commente : « Comme il vient d’évoquer quelques lignes plus haut les « hymnes parfaits » d’Orphée et de Musée, on voit d’où peut dériver ce « dogme » avant la lettre de la consubstantialité du Père et du Fils : en effet, Zeus a fait part à son fils de ses attributs divins parce qu’il l’a aimé plus que tous les autres, hommes ou dieux. »

2.3 La passion des Feux divins

Différents dieux incarnant le Feu ou étroitement liés à lui subissent une passion, et certains d’entre eux meurent et ressuscitent.

2.3.1 Prométhée

L’exemple le plus évident est celui de Prométhée attaché sur le Caucase pour avoir aidé les hommes en dérobant le feu. Il s’agit d’une légende que les Grecs ont empruntée aux Caucasiens, ou élaborée en commun avec eux. Initialement, Prométhée incarne le Feu divin « ami des hommes ».

2.3.2 Dionysos

Lié à Prométhée, et ancien Feu divin, Dionysos subit lui aussi une passion ; de plus, il meurt et renaît. Le Dionysos de Delphes meurt et ressuscite sous la forme d’un nouveau-né, « Dionysos au berceau » (ci-dessus § 2.2.1).

2.3.3 Baldr

Le portrait qu’en trace Snorri, Gylfaginning, chapitre 32 (trad. Dillmann), « il est beau et si brillant qu’il émet de la lumière », convient à un ancien Feu divin. Il est le fils du dieu suprême Odin, mais il n’est que le second après Thor « tonnerre », forme céleste du Feu. L’essentiel de sa mythologie tient dans sa mort et sa résurrection : il est tué à l’instigation de Loki, autre forme du Feu divin, et, seul de tous les dieux, il reviendra dès le début du cycle à venir. Ce n’est donc pas sans raison que les chrétiens l’ont rapproché du Christ.

2.3.4 Signification de ces légendes

Ces légendes de mort et de résurrection des Feux divins ont chacune leur signification propre à l’intérieur du domaine auquel elles appartiennent. Mais il est probable que toutes, initialement, se fondent sur le cycle quotidien du feu mis en sommeil le soir et réveillé le matin, et celui du feu qu’on éteint et qu’on rallume chaque année : le rite du « feu nouveau », que l’Eglise a conservé.

3. Le Christ, le Saint Esprit et le feu

3.1 Le baptême de feu

Deux des quatre évangélistes, Matthieu 3, 11 et Luc 3, 16, associent le feu au baptême que pratiquera Jésus : « Il vous baptisera dans l’esprit saint et dans le feu. » L’Esprit Saint représentant l’une des personnes de la Trinité, on peut supposer un statut identique pour le feu.

3.2 Le Christ et le soleil

Une homologie a été établie très tôt entre le Christ et le soleil, forme céleste du feu. Dans l’évangile de Jean, 3, 30, Jean Baptiste dit de Jésus : « Il faut qu’il croisse et que moi, je décroisse », ce qui signifie évidemment que la secte de Jésus était appelée à un plus grand avenir que celle de Jean ; mais l’assertion prend un sens nouveau quand la naissance du Christ est fixée à proximité du solstice d’hiver et l’une des deux fêtes de Saint Jean à proximité du solstice d’été.

3.3 Le Saint Esprit et le feu

Les langues de feu de la Pentecôte, Actes des Apôtres, 2, 3-4, relient le feu au Saint Esprit. Il apparaît donc que le lien entre le feu et le Fils n’a été ni exclusif ni immédiat. Cette confusion, qui aurait pu aboutir à une binarité, s’observe déjà dans l’Avesta ancien (ci-dessus § 1.4). Il en va de même quand le Saint Esprit est identifié à l’amour du Père et du Fils.

3.4 Le Christ forgeron

L’ensemble des miracles du Christ réunis par Edsman (6) dans les légendes médiévales confirme sa nature originelle : comme Feu divin, il est le Forgeron idéal, que le forgeron humain s’efforce en vain d’imiter.

3.5 Le feu dans l’imaginaire chrétien

Selon Gilbert Durand (7), « c’est sous l’aspect igné que la divinité se révèle dans ses manifestations ouraniennes, aux apôtres de la Pentecôte, à saint Bonaventure comme à Dante. Le feu serait ce « dieu vivant et pensant » qui, dans les religions aryennes d’Asie, a porté le nom d’Agni, d’Âtar, et chez les chrétiens de Christ. Dans le rituel chrétien le feu joue encore un rôle important : feu pascal, feu conservé pendant toute l’année ; et les lettres mêmes du titre de la croix signifieraient « Igne Natura Renovatur Integra » (8) ».

Ces quelques exemples, que l’on pourrait aisément multiplier, ne tendent pas à mettre en question la réalité historique du Christ, mais seulement à montrer comment s’est constituée la Sainte Trinité.

4. La filiation des conceptions

Il va de soi que le projet initial des premiers chrétiens n’était pas de substituer la conception mazdéenne d’un Feu divin fils du dieu suprême complétée, pour former une trinité, par celle d’un Esprit saint, à celle du Dieu unique d’Israël : projet inconcevable, et qui n’aurait eu aucune chance d’aboutir dans un milieu juif. Il en va tout autrement d’un projet messianique. Le messie, descendant de David, est roi, comme son ancêtre. D’où sa désignation, qui signifie « oint », rendue en grec par christos, qui a le même sens. Or, le roi est dit « fils de YHWH », Psaume 2, 7, « fils aîné de Dieu », Psaume 89, 28. Mais « fils de Dieu » n’équivaut pas à « Dieu le fils ». Il existe par ailleurs des « fils de Dieu », beney elohim, dont certains sont de nature ignée : les séraphins. Il est probable que ces conceptions purement juives ont été réinterprétées à partir de conceptions mazdéennes.

5. Emprunts au mazdéisme à travers le judaïsme

Antérieurement à la constitution de la conception trinitaire, plusieurs notions mazdéennes se sont introduites dans le christianisme à travers le judaïsme tardif. On cite généralement, outre le démon Asmodée qui représente aêshma daêva, « le démon Fureur » de l’Avesta : la croyance à l’immortalité de l’âme, la résurrection des morts, le jugement des morts (jugement particulier immédiatement après la mort, jugement dernier à la fin des temps), le paradis et l’enfer, les anges, en particulier l’ange gardien, et le diable, qui doit plus à Ahriman qu’au Satan hébraïque.

Jean Haudry

1) Catéchisme de l’Eglise catholique (Paris, Mame/Plon, 1992), p. 63 § 253 : « La Trinité est Une. » Emmanuel Durand, La Périchorèse des personnes divines (Paris, Cerf, 2005), p. 29.

2) Franz-Rolf Schröder, « Die zwei Typen des Göttersohnes », Germanisch-Romanische Monatsschrift, 44, 1963, 193-204.

3) Mircea Eliade, Traité d’histoire des religions (Paris, Payot, 1975), § 159.

4) J. Vürtheim, « The Miracle of the Wine at Dionysos’Advent ; On the Lenaea Festival », Classical Quaterly, 14, 1920, 92-96.

5) Robert Turcan, « Dionysos Dimorphos : Une illustration de la théologie de Bacchus dans l’art funéraire », Mélanges d’archéologie et d’histoire, 70, 243-293.

6) Carl-Martin Edsman, Ignis Divinus (Lund, Gleerup, 1949).

7) Gilbert Durand, Les structures anthropologiques de l’imaginaire, 11e éd. (Paris, Dunod, 1992), p. 197.

8) « Le nature est complètement renouvelée par le feu. » Réinterprétation du sigle qui correspondait initialement à « Jésus de Nazareth, roi des Juifs ».

Un nationaliste français ne peut être ni judéophile ni sioniste

Dans un article intéressant, mais extrêmement contestable en raison de sa partialité judéo-centrique, article qui n’engage que lui-même, et en aucune façon le PNL, Grégoire Canlorbe s’efforce de nous montrer pourquoi “le nationalisme français devrait embrasser la judéophilie et le sionisme” (article en anglais publié sur son site le 3 avril 2019). Ce point de vue, aussi personnel que provocateur, ne saurait être retenu sérieusement, tant la formule est absurde.

1. En effet, un nationaliste défend sa propre nation, et non une nation étrangère. Un nationaliste français ne saurait donc “embrasser le sionisme”, c’est-à-dire le nationalisme israélien. Il ne pourrait le faire, à la rigueur, mais ce n’est sûrement pas l’opinion de Canlorbe, qu’en approuvant le projet sioniste de séparation des Juifs d’avec leur pays d’accueil, qui devrait les inciter à le quitter pour aller s’installer en Israël… En fait, pour un nationaliste français conséquent, un Français juif est un Français comme les autres, pourvu qu’il soit assimilé à la communauté nationale, Français juif et non Juif français, pourvu qu’il ne se considère pas comme membre d’une communauté particulière et qu’il rejette le Talmud, lequel tient les non-Juifs pour des bêtes (Canlorbe désinforme sur ce point), en même temps que la théorie raciste du peuple élu.

Juif ou non, il est permis à un Français d’avoir de la sympathie pour l’Etat d’Israël, c’est affaire d’opinion, mais la double allégeance est intolérable. Un Français ne doit jamais oublier qu’Israël est un Etat étranger.

Sans éprouver pour notre part une grande affection pour ce pays, nous avons quand même publié dans “La voix des Français” en janvier 2009 un article intitulé “L’exemple israélien” où, après avoir rappelé que les Juifs avaient volé la Palestine aux Arabes, nous avons salué notamment la manière dont les Israéliens luttaient contre le terrorisme, en concluant : “Le courage, l’énergie, la détermination et l’habileté dont font preuve les Juifs d’Israël face aux Arabes musulmans qui les entourent sont un exemple pour l’Europe chrétienne.” Au demeurant, la France peut s’inspirer de beaucoup de pays qui font une meilleure politique qu’elle (ce n’est pas difficile), comme la Pologne, la Hongrie, aujourd’hui l’Italie, sans oublier, à certains égards, la Russie ou les Etats-Unis. Nous n’avons aucune raison de nous focaliser sur Israël, petit Etat asiatique qui ne présente au fond pas grand intérêt.

Contrairement à ce qu’écrit Canlorbe, Israël n’appartient nullement à la civilisation occidentale, puisque c’est le judaïsme qui définit son ethnie et son identité, et que celui-ci est une religion orientale, isomorphe de l’islam. Culturellement, Israël appartient clairement à la civilisation orientale. La France a donc en réalité peu d’affinités avec ce pays. Il faut dire franchement que son sort ne nous soucie guère plus que celui de la Moldavie ou du Bhoutan… Quant aux lieux saints du christianisme, peu nous importe qu’ils soient sous la souveraineté israélienne ou sous une éventuelle souveraineté palestinienne.

2. Un nationaliste français ne saurait non plus être “judéophile”. Il ne peut être que francophile ! Cette amitié de principe s’étend à tous les vrais Français, y compris donc aux Français juifs, mais elle n’est en rien une “judéophilie” qui traduirait une dilection particulière pour les Juifs, comme si ceux-ci étaient d’une espèce supérieure ! Au contraire, les Juifs doivent faire un effort particulier pour s’assimiler à la communauté nationale, puisque le judaïsme actuel, qui est celui des pharisiens dont parle l’Evangile, est une religion orientale, nous l’avons dit, donc incompatible avec notre identité nationale.

Les arguties de Canlorbe sur l’Ancien Testament sont ridicules. Evidemment, la France chrétienne a vénéré les deux Testaments et il est donc arrivé à certains rois de France de s’identifier au roi David (bien à tort, à notre avis). Et alors ? Les mêmes rois de France mettaient les Juifs à l’écart de la société française, leur faisaient porter un signe distinctif (la rouelle), avant de finir par les expulser du royaume en 1394, en sorte qu’il n’y en avait quasiment plus en 1789 (quelques milliers en Alsace, annexée par Louis XIV bien après la loi d’expulsion, quelques centaines de marranes, Juifs faussement convertis, venus d’Espagne ou du Portugal, dans le Sud-Ouest, quelques centaines en Avignon, possession des papes jusqu’en 1791). Les Juifs, qui sont 600.000 en France aujourd’hui, sont donc des immigrés comme les autres.

Le fait que beaucoup d’entre eux aient occupé depuis la fin du XIXe siècle des positions éminentes dans la société, grâce à ce que Le Bon appelait leur “puissance d’association”, ne doit pas susciter l’admiration, mais plutôt l’inquiétude, car les coteries trop puissantes, comme celle qui s’est constituée autour du CRIF, sont un défi à la démocratie, tandis que la communautarisation des Juifs est contraire aux principes de la république et porte atteinte à l’unité de la nation.

Nous ne discuterons pas ici de la façon dont Canlorbe surestime grossièrement l’apport des Juifs à la civilisation. Mis à part le christianisme, religion fort peu sémitique malgré les apparences, comme Gustave Le Bon l’a souligné, les Juifs de l’Antiquité ne nous ont rien laissé. Et, jusqu’au XIXe siècle, les Juifs n’ont joué pour ainsi dire aucun rôle ni en France ni dans aucun pays au monde.

Les nationalistes français ne doivent être ni judéophiles ni judéophobes. Ils doivent être judéo-critiques et rejeter, en conséquence, la religion de la Choah, laquelle, instituée religion officielle de l’Etat cosmopolite, porte atteinte à la laïcité républicaine.

Henry de Lesquen

président du PNL

Radio Courtoisie : la censure de Paoli n’est plus tolérable, par Raphaël Jodeau

Lettre à Dominique Paoli 

Madame,

Il y a deux ans j’ai reçu un appel de Monsieur de Lesquen pour me demander de bien vouloir reprendre une émission sur Radio courtoisie.
Ayant eu la garantie d’avoir une liberté de ton et d’action dans le cadre de mon émission, j’ai accepté.

Depuis, je tiens le Libre Journal des Insoumis sans défaillance tous les quatre mardis. J’ai souhaité donner à mon émission un ton original consistant à aborder des thèmes sérieux sans se prendre au sérieux. Pour ce faire, j’ai fait appel à « Jef », un professionnel qui a travaillé pendant vingt ans avec des personnalités aussi reconnues que Philippe Bouvard, Laurent Ruquier, Anne Roumanoff, etc.
Même si l’on ne peut satisfaire tout le monde, nous savons que cette émission est un succès, ne serait-ce qu’au vu des nombreux messages qui nous parviennent tout au long des émissions, ainsi que des encouragements à poursuivre provenant des auditeurs et adhérents.

Par ailleurs, j’ai toujours refusé de prendre parti dans les querelles récentes de Radio Courtoisie. Au bout de 21 ans d’engagement corps et âme dans de nombreuses activités associatives, ce type de déchirement stérile m’a toujours paru l’expression d’un milieu où se confrontent naturellement des opinions libres et des personnalités fortes.
Ne vous connaissant ni vous, ni Monsieur de Lesquen, et ayant été à de nombreuses reprises particulièrement écoeuré par les coups bas de ce petit milieu aux visées de conquérant et aux manoeuvres de perdant, je ne me sens pas l’âme d’un enfant de divorcé mais plutôt celle d’un observateur assez détaché.

Cependant autre chose me préoccupe.

A plusieurs reprises, vous avez jugé bon de censurer certains propos tenus dans mon émission. D’abord une de mes critiques sur le film 120 battements par minute, qui me valut un recommandé avec menace d’annulation de mon émission puis, je viens de l’apprendre, deux nouvelles censures de propos tenus par Jef dans ma précédente émission, et ce sans m’en avoir averti.

Que certains traits d’humour vous paraissent de mauvais goût me semble tout naturel et même assez inévitable. Il est bien normal que les blagues soient très inégales et que certaines puissent déranger.
Je comprends également que vous soyez très inquiète des récentes condamnations supportées par le CSA.
Cependant, comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, nos propos ne tombent pas sous le coup de la loi et, d’ailleurs, le CSA n’en a à ma connaissance jamais fait reproche.

Je trouve votre attitude inquiétante pour au moins deux raisons :
– la première c’est que l’auto-censure paniquée est exactement ce qu’attendent nos adversaires. En la pratiquant ainsi, Radio Courtoisie perdra son caractère et se rangera aux côtés des radios au contenu aspetisé, pour ne déranger plus personne.
Soit il faut accepter de prendre les coups des premières lignes de combattants, soit il faut se résigner à se réfugier sur le web, là où la censure est nécessairement plus ardue mais, aussi, où le public est plus difficile à toucher.
– la deuxième me frappe plus directement. En me censurant, vous faites implicitement passer le message que je dirige une émission au contenu homophobe ou raciste (à quand l’antisémitisme ?), ce qui me stigmatise tout particulièrement alors que mes valeurs catholiques m’empêchent strictement d’adhérer à ces idéologies en vogue.

Alors que je pensais donner libre cours à mon esprit mousquetaire, je réalise aujourd’hui que Radio Courtoisie n’est plus pour moi une tribune où il est possible de s’ « empanacher d’indépendance et de franchise ».
En conséquence, je dois avoir l’honnêteté intellectuelle d’arrêter mon émission tant que ces problèmes n’auront pas été résolus, plutôt que de baisser la voix en utilisant la radio comme une tribune pour mes activités comme un opportuniste de seconde zone.

Je ne me présenterai pas à l’antenne demain, et vous saurais gré de bien vouloir y diffuser une archive, comme c’est la coutume en pareil cas me semble-t-il.
Si je ne devais pas revenir, je remercie tous ceux qui ont permis cette magnifique aventure, des techniciens jusqu’aux petites mains qui ont inlassablement noté les messages pendant les émissions, en remerciant chaleureusement les auditeurs qui nous ont soutenus et encouragés jusqu’à présent.

Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de ma respectueuse salutation.

Raphaël Jodeau

Radio Courtoisie : Dominique Paoli doit partir, par Joëlle Baechler

Lettre ouverte à Dominique Paoli sur l’avenir de Radio Courtoisie

 

Madame,

La décision de justice qui a annulé le conseil d’administration de Radio Courtoisie élu le 1er juillet 2017 et qui a destitué la direction de Radio Courtoisie nous donne l’occasion de reprendre notre souffle après les polémiques et la campagne de dénigrement “anti-Lesquen” qui ont marqué les huit derniers mois, et de poser avec plus de sérénité les questions essentielles sur l’avenir de notre radio, en commençant par le choix de sa future direction.

Vous avez trahi Henry de Lesquen, qui avait incarné Radio Courtoisie pendant onze ans, afin de prendre sa place. En aviez-vous le droit ? Aviez-vous la capacité d’exercer ses fonctions ? Après le jugement du 6 mars 2018 qui vous a destituée, est-il admissible que vous tentiez de reprendre ce poste, au risque de tuer la radio ?

Non, vous n’en aviez pas le droit ! Henry de Lesquen avait sauvé Radio Courtoisie. Il l’avait dirigée bénévolement pendant onze ans avec dévouement et compétence. Pour elle, il avait sacrifié sa vie familiale et sa vie professionnelle. Et il était le seul à avoir les qualités nécessaires pour lui permettre d’affronter victorieusement dans l’avenir les nouvelles épreuves que lui infligent ses ennemis et pour continuer à la développer en accroissant son rayonnement.

Henry vous avait fait confiance. Contrairement à ce que vous avez affirmé, vous n’étiez pas membre du conseil d’administration de la radio à la mort de son fondateur Jean Ferré en 2006. C’est Henry qui vous y a fait entrer en 2007. C’est lui qui vous a fait élire secrétaire général et qui vous a nommée déléguée du président aux questions éditoriales. Pendant toutes ces années, et jusqu’à la veille du putsch du 1er juillet 2017, vous n’avez cessé de lui témoigner des marques d’allégeance et d’amitié. Hélas !

Vous n’avez de cesse de vous réclamer de Jean Ferré, qui a fondé Radio Courtoisie en 1987 avec Serge de Beketch et qui l’a dirigée jusqu’à sa mort en 2006, et vous escamotez les onze dernières années où Henry de Lesquen l’a dirigée après lui. Vous oubliez un point essentiel : alors que vous étiez proche de Jean Ferré et que vous espériez sans doute lui succéder, c’est Henry que celui-ci a choisi et non pas vous.

Jean Ferré vous connaissait bien. La suite a montré qu’il ne s’était pas trompé. Il n’avait pas voulu que vous participiez au conseil d’administration. Il n’avait même pas voulu vous donner une émission à part entière. Il vous avait simplement nommée aux côtés d’Anne Collin pour une émission du matin.

Tous ceux qui ont le courage de vous écouter dans le libre journal du lundi soir depuis que vous y avez remplacé Henry mesurent combien Ferré avait eu raison. Vous n’avez pas la capacité de diriger cette émission essentielle, qui est celle du président de la radio. Vous avez le plus grand mal en général à tenir trois heures. J’ai été pendant cinq ans l’assistante d’Henry. Je suis donc bien placée pour faire la comparaison. Comment avez-vous pu avoir la prétention de prendre sa place ?

A un certain âge, il est ridicule d’étaler ses diplômes… surtout quand on n’en a que très peu ! Dans la lettre que vous avez adressée aux auditeurs en septembre, vous écriviez que vous étiez bachelière et que vous aviez fait des études à la Sorbonne. Ainsi, vous n’avez que le bac. Henry de Lesquen a lui aussi le bac. Mais il est également polytechnicien, ancien élève de l’ENA, licencié ès sciences économiques, et il a été maître de conférences d’économie à Sciences Po pendant sept ans. Vous n’avez pas tout à fait les mêmes titres universitaires.

Dans la même lettre, où vous consacrez une page entière à faire votre auto-promotion, vous vous gardez de dire que vous avez fait toute votre carrière comme journaliste à “Point de vue et Images du monde”, où, comme l’a écrit Henry en juillet, vous aviez pour mission de parler des familles royales d’hier et d’aujourd’hui, ce qui vous a permis de vous présenter comme historienne.

Henry de Lesquen, quant à lui, a fait carrière dans la haute administration, il a été l’un des fondateurs du Club de l’Horloge, qu’il préside depuis 1985, il a écrit une vingtaine d’essais politiques. A Radio Courtoisie, il a dirigé le libre journal des idées politiques de 2003 à 2006, puis, toutes les semaines, le libre journal du lundi soir de 2006 à 2017. Ses idées rencontrent aujourd’hui un écho extraordinaire auprès des jeunes, comme on l’a vu à la fête de la Courtoisie le 25 juin 2017.

Non, vous n’étiez pas en capacité de remplacer Henry de Lesquen ! Radio Courtoisie se portait fort bien le 1er juillet 2017, comme Henry l’a démontré dans les mises au point qu’il a adressées aux patrons d’émission au cours des semaines qui ont suivi. Depuis lors, en quelques mois, de nombreux auditeurs ont fui, découragés, la radio a perdu la diffusion par satellite et risque de perdre en décembre la diffusion par modulation de fréquence en province à défaut d’une action vigoureuse pour la conserver. Henry n’est pas responsable de la descente aux enfers que la radio connaît depuis son éviction.

Après vous être emparée par surprise de la radio le 1er juillet 2017, vous n’avez cessé, vous et Jean-Noël Audibert, de déverser sur Henry, à l’antenne ou dans vos lettres, un torrent de calomnies pour tenter de lui faire porter la responsabilité de vos échecs. Cette attitude est inadmissible. Il est évident en outre que la polémique permanente que vous entretenez ne peut que porter tort à la radio en troublant les auditeurs.

J’ai été stupéfaite d’entendre les insinuations calomnieuses et diffamatoires que vous et Jean-Noël Audibert avez distillées à de multiples reprises à l’égard d’Henry de Lesquen. Nul n’ignore qu’Henry est parfaitement intègre. Nul n’ignore qu’il a dirigé bénévolement Radio Courtoisie pendant onze ans. Et s’il avait fait preuve d’incurie, comme vous avez osé le prétendre, la radio n’existerait plus depuis longtemps.

A cet égard, la note que vous avez publiée après votre destitution le 6 mars dernier était incroyable. S’il y a eu des irrégularités dans l’assemblée générale du 1er juillet 2017, vous en êtes responsable au premier chef, puisque vous étiez secrétaire général de l’association et donc chargée de veiller à la régularité des procédures. Du reste, j’ai cru comprendre que vous aviez défendu devant le tribunal la parfaite régularité de l’assemblée générale. Et c’est vous que le tribunal a condamnée à 3.000 euros et non pas Henry.

Plus grave encore, vous avez porté atteinte à la liberté de pensée de la radio et à l’indépendance des patrons d’émission. Henry avait toujours veillé à ce qu’elles soient scrupuleusement respectées. Je lui en suis pour ma part très reconnaissante. Mais vous, vous avez chassé Martin Peltier du libre journal de la résistance française sans aucun motif légitime. Vous avez fait la police du langage pour imposer à tous un discours aseptisé. Serge de Beketch a dû s’en retourner dans sa tombe…

Vous accusez Henry d’être trop à droite… Accusation invraisemblable quand on connaît l’histoire de Radio Courtoisie. Henry a rappelé en juillet que les deux fondateurs de Radio Courtoisie, Jean Ferré et Serge de Beketch, étaient bien plus à droite que lui. Jean Ferré avait été dans l’OAS et avait passé dix ans d’exil dans l’Espagne de Franco. Henry aurait pu ajouter que Ferré était maurrassien, alors que lui se définit comme démocrate et républicain. Quant à Serge de Beketch, il était difficile d’être plus radical que lui. La radio a d’ailleurs été condamnée plusieurs fois en raison de ses émissions, notamment parce qu’il avait reçu le professeur Faurisson.

Le CSA avait engagé une procédure de sanction administrative contre la radio parce que, dans le libre journal d’Henry de Lesquen, son invité, le journaliste François Foucart, avait déclaré en 2016, réagissant à l’affreux attentat islamiste de Karachi qui avait tué des dizaines de femmes et d’enfants chrétiens le jour de Pâques : “L’islam est une religion de haine.” Vous auriez dû, comme je l’ai été, être scandalisée par l’attitude liberticide du CSA et vous montrer solidaire d’Henry. Au lieu de cela, vous vous en êtes servie honteusement pour tenter de l’accabler. Et vous avez si mal défendu les intérêts de la radio que celle-ci a été condamnée à l’amende maximum, en dépit de la suppression de l’émission d’Henry.

Nous devons nous battre pour garder le droit de critiquer l’islam et l’immigration à l’antenne. Radio Courtoisie est une radio de droite ! Elle l’a toujours été et c’est ce qui fait son identité. Le procès que vous avez fait à Henry est précisément celui qui avait été fait à Jean Ferré et Serge de Beketch du temps de Radio Solidarité et qui les a conduits à créer Radio Courtoisie.

Ainsi, vous trahissez Jean Ferré quand vous vous en réclamez, de même que vous avez trahi Henry.

Non, à 77 ans, il n’est pas admissible que vous tentiez de reprendre le mandat que vous avez été incapable d’exercer pendant les quelques mois où vous avez été aux commandes. Renoncez à votre candidature et ralliez-vous à la seule qui soit concevable, celle d’Henry. Seul Henry de Lesquen a la légitimité, l’autorité, la compétence, le courage et l’énergie de reprendre la tête de Radio Courtoisie, comme il l’a fait bénévolement pendant onze ans.

C’est Henry qui a fait le nouveau site Internet, lequel était prêt avant son éviction. Je sais qu’il a l’ambition d’élargir considérablement le public de notre radio, qui doit s’adresser à tous les âges. Il a la capacité d’en faire aussi la radio de la jeunesse.

Les ennemis de la radio veulent la tuer ou au moins la normaliser, ce qui reviendrait au même. Henry a la force morale de résister à la pression du politiquement correct. Radio Courtoisie doit redevenir la radio de la liberté de pensée dans le respect de l’indépendance de ses patrons d’émission.

Radio Courtoisie est en danger. Avec vous et Jean-Noël Audibert, elle continuerait à se racornir, à se rétrécir ; elle prendrait le chemin du déclin, du vieillissement et de la mort. Avec Henry de Lesquen, elle redeviendra la radio du pays réel au service de la France et sera le plus bel instrument de la résistance française.

Recevez, Madame, mes salutations distinguées.

Joëlle Baechler
patronne d’émission de Radio Courtoisie

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