Décadence vestimentaire : pourquoi nous nous habillons comme des gueux – Par Henry de Lesquen

Décadence vestimentaire : pourquoi nous nous habillons comme des gueux

 

Voici une analyse en 10 points de la décadence vestimentaire, de sa portée et de sa signification. Plus une conclusion pour l’avenir.

 

1. La décadence vestimentaire commence avec la révolution de 1789, portée par les “sans-culottes”. Elle est l’expression de l’égalitarisme marchand qui culmine aujourd’hui dans le cosmopolitisme. La société s’est embourgeoisée avant de se “boboïser” : elle n’a plus de TENUE.

 

2. Loi de Volkoff : le vêtement négligé d’une génération devient le vêtement chic de la génération suivante, avant d’être déchu à son tour comme prétentieux et ringard. Pour les hommes, après le costume à la française, on a eu successivement la redingote, puis le “smoking” ou veste de dîner, puis le costume-cravate, puis la simple veste, puis le chandail, enfin le polo ou le maillot… Aujourd’hui, les milliardaires de l’informatique qui plastronnent à la télévision s’habillent comme des gueux.

 

3. Indifférenciation de la tenue. La femme s’habille comme un homme ; le bourgeois comme un prolétaire ; le p.d.-g. comme son employé ; le bobo comme un clodo. Les jeunes filles de bonne famille mettent des bottes et des mini-jupes comme les putains…
Les ouvriers ne s’endimanchent plus. Les bourgeois portent les mêmes vêtements en toute circonstance et se font un devoir de ne pas se changer quand ils se rendent à une réception.
La fonction souveraine, comme la fonction guerrière, sont déchues : les prêtres ne portent plus la soutane ni les religieuses la cornette ; dans la rue, priés d’être discrets, les militaires sont en civil.

 

4. Indistinction des personnes, qui ne doivent surtout pas se faire remarquer. En conséquence, les couleurs vives ou claires ont disparu des vêtements. Tout est foncé, tout est triste. Grisaille égalitaire. La mode ne chante plus. Le “blue-jean”, pantalon de travail des ouvriers américains, est devenu l’uniforme des Français des deux sexes et de toutes conditions.

 

5. Selon la tradition française et occidentale, la femme peut arborer un décolleté généreux, mais elle doit dissimuler le bas du corps pour éviter de montrer ses cuisses et de mouler ses formes. Aujourd’hui, cet équilibre de la pudeur est rompu jusqu’à l’obscénité et la femme fait d’elle-même un objet de convoitise.

 

6. En abandonnant robes et jupes pour s’affubler du pantalon naguère réservé à l’autre sexe, la femme sacrifie sa féminité tout en exhibant ses formes au regard des hommes. Le cosmopolitisme fait ainsi coup double : il efface la différence sexuelle et abolit la pudeur.

 

7. Nous avons touché le fond. Aujourd’hui, on n’a le droit de se faire remarquer que par un surcroît de vulgarité. Les jeunes filles mettent des “blues-jeans” déchirés, car il leur paraît du dernier chic de s’habiller de guenilles.

 

8. Autrefois, les couturiers habillaient les femmes en les embellissant. Christian Dior voulait “rendre les femmes belles et heureuses”. Equilibre, harmonie, élégance.
Aujourd’hui, la mode féminine devient une variété d’art dégénéré. Elle est faite par des hommes qui ne le sont pas moins. Détestant les femmes, ils les avilissent sciemment en leur donnant une allure d’androgyne et ils utilisent des modèles anorexiques qu’ils transforment en porte-manteaux.

 

9. Le processus de décadence vestimentaire qui se déroule inexorablement depuis plus de deux siècles est la conséquence de l’égalitarisme, qui abhorre la distinction et qui tend à effacer les différences apparentes entre les conditions et les états. La suprématie de la fonction marchande a fait disparaître à nos yeux la fonction souveraine et la fonction guerrière avec les habits qui en étaient le signe. Au stade final où nous sommes, l’égalitarisme prend la forme du cosmopolitisme, qui subvertit radicalement les valeurs dans tous les domaines. Il efface la différence sexuelle et dynamite la tenue parce qu’elle est la manifestation de la pudeur et de l’honneur.

 

10. Dans toute société, l’opposition de la distinction à la vulgarité est l’expression la plus concrète du système de valeurs qui fait son identité. On peut dire qu’elle subsume toutes les valeurs. Sans elle, celles-ci risqueraient de rester des abstractions et des chimères. C’est ainsi que la façon de s’habiller donne à la civilisation sa tenue : il faut donc que la mode, tyrannique par nature, impose ses exigences à tous en obligeant chacun à rivaliser avec les autres pour se distinguer du vulgaire.

 

Conclusion. Il est temps de renverser la tendance. Vive la réaction vestimentaire ! Mesdames, Mesdemoiselles, veuillez remettre de jolies robes… Messieurs, portez la cravate… Voilà un moyen simple et pratique, dans la vie quotidienne, de lutter contre le cosmopolitisme tout en s’attachant à plaire.

 

Henry de Lesquen

24 Commentaires

  • que de vérités

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  • Je suis en total accord avec ce que vous dites mais je n’ai pas compris l’aspect cosmopolite. Je comprends aisément que le cosmopolitisme amène la décadence de la patrie mais en quoi il est la cause de la décadence vestimentaire ?

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  • Vive les couleurs vives ! résistons en pourtant du rouge du jaune du bleu ainsi que les couleurs secondaires.

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  • L’important, c’est l’élégance. Tout est dans l’élégance. A chacun sa tenue, pourvu qu’il y ait élégance !

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  • Billet de notre Henry de Lesquen national (comme il se doit) un brin réactionnaire. Mais cela fait du bien quand même. Je ne supporte pas en effet, comme vous Henry de Lesquen, les gens qui osent paraitre sur un plateau de télévision sans cravate, le col largement ouvert.

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  • La cravate contre les cosmopolites!

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  • Ajoutons à cela que le vêtement traditionnel variait d’une région à l’autre et permettait de distinguer une origine qu’on portait fièrement en avant d’une autre. L’Europe était bigarrée, là où l’occident décadent est terne et monochrome.

    Le port de la coiffe et du chapeau avait de même une portée spirituelle d’obéissance à Dieu et de pudeur. Leur port variait selon les circonstances : mariage, célibat, deuil, demi-deuil…et était plein de signifiants communs à un même peuple. S’habiller était un art très subtil qui mêlait utilité (résistance au froid, au chaud, étanchéité, légèreté , résistance…), identité (port d’un costume propre à une catégorie sociale, à un métier, à un peuple, une région…), moments de la vie (baptême, célibat, condition de marié, de veuf…) et distinction spirituelle (costume de semaine et du dimanche…).

    L’étude du costume breton est à ce niveau très éclairant, soit dit en passant.

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  • « Les jeunes filles mettent des “blues-jeans” déchirés, car il leur paraît du dernier chic de s’habiller de guenilles. »
    Non, ces jeans sont vendus et achetés car ainsi en ont décidé qqs fourgueurs de modes, les jeunes gens portent ce qu’on leu dit de porter, ils obéissent et porteraient ainsi n’importe quoi. Quant au jean il est très enraciné dans la culture populaire du fait de son attachement à la pop culture depuis plus de 50 ans, il est donc un gage de conformité, et c’est cela que veulent les jeunes gens, en dépit de leurs bravades et poses. J’écoute avec plaisir -et presque émotion tant la subtilité est devenue rare- votre vidéo sur le vice de la philosophie occidentale, je pense que vous êtes assez intelligent pour vous placer au dessus des questions de chiffons.

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  • Bonjour,

    À quoi ressemblait le costume à la française ?

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  • Dans la tradition occidentale, le corps humains et ses formes ne sont quand même pas trop masquées. C’est la tradition sémitique du Moyen-Orient qui a considérablement renforcé la pudeur en Occident. Mais il est vrai aussi que les femmes ont par prudence, pour empêcher les viols, souvent cherché à cacher leurs charmes. Aujourd’hui, il y a moins de viol,c’est-à-dire de rapports forcés, car l’arsenal juridique et l’évolution des moeurs ont produit leurs effets (au Moyen Age, par exemple, à Paris, les viols étaient courants et peu réprimés…). Les femmes qui veulent être vues et se réjouir de la beauté de leur corps sont heureuses de le montrer, mais il est tout à fait vrai que ce n’est pas une bonne chose car les hommes sont soumis à une forte pression qui abîment les couples… Et au final, ce sont les femmes qui sont victimes de l’impudeur collective, répudiées en masses qu’elles sont (dépression, solitudes, mal être).

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  • Bonjour,

    Je crois que ce message sera valable aussi pour le couple Macron, lui très détendu et sans cravate posant avec des gens débraillés lors de la Fête de la Musique, tandis que sa femme, même si elle a encore de jolies gambettes, s’habiller aussi court n’est plus de son âge. Mme Trump a autrement plus de classe et de tenue.

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  • Sans parler de la nouvelle mode qui touche toutes les catégories sociales, mêmes les classes bourgeoises : le tatouage. Quel progrès pour les membres de notre civilisation supérieure que de vouloir maintenant ressembler à des primitifs des sociétés aborigènes, africaines ou encore à des taulards ou des marins de jadis…

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  • Excellent article .
    Le laissé-aller vestimentaire de rigueur en Occident est un symptôme du degré de déliquescence atteint . Il ne s’agit pas d’une décadence distinguée – genre fin de siècle – mais du style  » trash » ou déchet de société imposé par une ploutocratie qui crétinise et qui avilit pour perpétuer son pouvoir .
    Le phénomène n’est pas nouveau . Le regretté René Huyghes s’étonnait dans l’introduction de son  » Histoire de l’Art  » de voir un Maréchal de France travesti en mécano .
    Rien de » tel en Asie orientale , rassurez-vous . L’uniforme y est imposé au petit monde des étudiants , souvent soigneusement sélectionnés .
    Ils ont tort ?

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  • Comme je suis frileu, je m’habille en fonction de la température avec les vêtements qui me tiendront au chaud. Je doute que la chemise cravate y réussisse.

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  • Ping : Le goût, la grâce, la mesure, oté ! | Chaque jour que Dieu fait

  • For me the clothes are in general a triviality and only matters for having certain pruditi in public life the only thing that really boders me is when women are furious because men look at her sexual parts because of her provocative clothes and even want to criminalize it, one last thing: I hate broken jeans

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